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dimanche 1 mai 2011

La France a toujours soutenu les dictateurs en Afrique





Le journal Lynx.info et Komla Kpogli (Secrétaire Général de la J.U.D.A) échangent sur l’Afrique et la Côte d’ivoire.

Lynx.info : Bonjour Monsieur Kpogli ! Finalement la France revient cette fois-ci de force dans son pré-carré avec la Côte d’Ivoire. C’est ca aussi votre avis Komla Kpogli ?

Komla KPOGLI, S.G de la Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique Komla Kpogli : La France n’est jamais partie d’Afrique depuis qu’elle y a mis les pieds. Elle ne partira pas d’Afrique aussi facilement. Il faut que les africains se le mettent bien dans leur tête. La France et l’Occident plus généralement n’utilisent alternativement que la ruse et la violence selon les objectifs à atteindre. Comme le disait Jacques Foccart, l’Afrique doit être l’arrière-cour de la république comme l’Amérique latine l’est pour l’Oncle Sam. Nous avons dit et répété que la France est un grave danger pour les africains. Aujourd’hui, une infime part de ce danger et un petit bout des actes de la France en Afrique dessillent les yeux de certains africains qui ont jusqu’ici dormi en toute tranquillité. Et, voilà que nombre de ces africains qui ont toujours aimé le maître plus qu’eux-mêmes s’aperçoivent de quelque chose. C’est bien, car mieux vaut tard que jamais. Qu’ils soient les bienvenus dans le monde réel où nous étions parfois bien seuls à crier et à être ainsi traités de radicaux, de communistes, d’extrémistes, de fous, de haineux et d’illuminés.
La France s’est toujours comportée en maître des lieux en Afrique et c’est nous africains qui y sommes des étrangers. C’est cela la dure réalité, même si certains continuent de faire semblant de ne pas la voir. D’aucuns préfèrent jouer aux ignorants heureux, oubliant manifestement que le bonheur dans l’ignorance conduit inexorablement au suicide. Sans exagérer, 99% d’africains croient s’inventer un autre statut en refusant de voir l’état dans lequel notre peuple est réellement. Pourtant, voir cette réalité en face, c’est chercher à se doter des moyens pour notre libération. Depuis des siècles, la France humilie les Noirs. Elle les immobilise. Elle les massacre dans les territoires du Cameroun, du Togo, du Tchad, du Gabon, du Congo, du Niger, du Nigeria, de Centrafrique, de Côte d’Ivoire, du Rwanda….Lorsque la France ne veut pas directement les massacrer, elle délègue son autorité aux Oncles Tom tropicaux. Elle institue des dynasties un peu partout pour humilier notre peuple. Elle pille allègrement et avec mépris, elle répand qu’elle est en Afrique pour jouer le rôle d’Emmaüs. Donc, ce pays, nous ne devons pas seulement avoir une méfiance à son égard. Nous devons surtout le combattre, car c’est lui qui se cache derrière tous ces régisseurs coloniaux affublés du titre de dirigeants et qui renverse ou assassine tous les patriotes africains. Avec ce qu’elle vient d’accomplir en Côte d’Ivoire, le message qu’elle envoie est on ne peut plus clair : la France reste une puissance africaine et entend la demeurer, et quiconque osera la défier sera puni. Ce qui signifie que tant que la France et l’Occident seront en Afrique, il n’y aura ni paix ni développement. Mais pour combattre ce pays, nous devons savoir de quoi il est capable, ce qu’il a fait dans ses territoires africains hier, ce qu’il y fait actuellement et ce qu’il pourra y faire demain. Nous devons tirer toutes les leçons de l’histoire, de notre histoire, pour ne pas commettre certaines des erreurs qui ont coûté la vie à beaucoup de nos leaders anticolonialistes. Sans cette étude méticuleuse qui va conditionner notre méthode de lutte et nos moyens d’action, on est vaincu d’avance.

Lynx.info : L’argument avancé par la France et l’ONU d’apporter la démocratie et les libertés tient-il la route ?

K.K : Ecoutez, la France et les pays occidentaux n’ont jamais milité pour les peuples tiers. Aucun peuple ne travaille pour le bonheur des autres. Dans l’histoire de l’humanité, seuls les noirs ont autant servi les autres et ceci à titre gratuit sous les coups de fouets et des injures. Les pays occidentaux adeptes de la philosophie individualiste multidimensionnelle ne peuvent, ni par essence, ni par destination, travailler pour la liberté des tiers. La classe politique française étant l’une des plus prostituées au monde, la démocratie et les libertés pour les africains ne la concernent pas. La France a toujours soutenu les pires dictateurs en Afrique. Elle est l’un des pays les plus négrophobes au monde. Il suffit de lire ses plus brillants intellectuels et ses gouvernants depuis le XVIIè siècle. Sarkozy ne déroge pas à cette règle républicaine du mépris à l’égard des africains. Le reste n’est que sophisme. Pour ce qui est des élucubrations démocratiques de l’ONU, seuls les aveugles ne souhaitent pas voir le rôle de cette institution en Afrique. Qu’a-t-elle fait de Lumumba, par exemple ? Ne l’avait-il pas liquidé ? Relativement à la Côte d’Ivoire, l’ONU a mis ses avions au service des rebelles de Ouattara pour transporter des tonnes d’or pillé dans le nord du territoire via le Ghana. Cet or vendu à Anvers, en Belgique a servi à Ouattara et à la France à équiper en armes les criminels de guerre stationnés dans cette zone. Et ces armes étaient transportées par les avions de l’ONU. Ceci n’est pas nouveau, des avions de l’ONU ou des prétendues ONG ont déjà livré des armes et des bombes « humanitaires » à des seigneurs de guerre dans d’autres territoires africains et ailleurs dans le monde. Le nègre domestique Hamadoun Touré, porte-parole de l’ONUCI était parfaitement au courant de ces choses, lui qui donnait souvent de la voix contre ce qu’il appelait « le clan Gbagbo ». Le peuple noir veut sa renaissance et les hologrammes comme Hamadoun Touré sont pour la remise sur pied du corps des « tirailleurs sénégalais ». Mieux, Touré et ses imitateurs Soro Solo, Turbice Koffi, Venance Konan, Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly, pour ne citer que ces individus, se frottent les mains de voir la métropole faire le boulot que les nouveaux tirailleurs sénégalais auraient dû faire s’ils avaient été plus courageux. Alpha Blondy qui demandait il y a quelques années à l’armée française de s’en aller d’Afrique, revient dire aujourd’hui qu’il est « soulagé de la fin de la crise ». Autrement dit le rasta qui a déjà affirmé que Thomas Sankara a été tué par ses frères alors que cet assassinat est bien le fait de la France qui depuis lors ne cesse de protéger Blaise Compaoré, est soulagé de voir l’armée française « mettre fin à la crise ». Quant à Tiken Jah Fakoly, lui le chantre autoproclamé de la lutte contre la françafrique, il est content que la françafrique triomphe mais cette fois-ci c’est la bonne françafrique car elle oint à présent un dioula. Alpha Blondy, artiste, au demeurant réaliste depuis ses débuts, n’est pas moins dans cette logique ethnique qu’il dénonçait pourtant.
Comme beaucoup d’africains adorent souvent ce qui les blesse et les tue, on continue d’invoquer l’ONU et tous les instruments de la boîte à outils des Occidentaux à l’instar de la mythique communauté internationale. L’ONU n’est rien d’autre qu’une instance permettant aux européens et à leurs cousins occupant l’Amérique de donner des simulacres de légitimité et d’humanisme à leurs entreprises criminelles partout dans le monde. Le pouvoir de décision à l’ONU appartient à ces pays au sein du Conseil de sécurité. Depuis l’adoption de la charte des Nations Unies, pas moins de 67 guerres d’agression ont été menées par ces seuls pays. Ce sont des fauteurs de guerre armés et surarmés dans le dessein de braquer et saigner aux quatre veines les autres pays sans qu’il y ait riposte. L’Assemblée générale n’est qu’une chambre d’enregistrement. Il ne faut plus que les africains soient impressionnés par l’évocation des outils comme l’ONU qui a d’ailleurs menti effrontément en mars dernier à propos de l’inexistante livraison de trois hélicoptères par le Bélarus à l’armée nationale de Côte d’Ivoire. Ce sont les mêmes pays qui agissent, même si parfois la Chine et la Russie également membres du Conseil de sécurité sont plus réticentes non pas parce qu’elles seraient des „amis“, mais parce qu’elles auraient aimé un peu plus de justice dans le partage. Le plus souvent d’ailleurs, la position de ces deux pays se traduit par un feu orange voire vert-clair de l’abstention : ce fut le cas concernant la résolution 1973 de la France autorisant les bombardements et la destruction de la Libye.
En clair, il faut se mettre bien dans la tête que la toute puissance des maîtres ne va pas se convertir en toute bonté parce que les africains le désirent. Le reste n’est que propagande de mauvais goût.

Lynx.info : ..... Nicolas Sarkozy se lave les mains comme Ponce Pilate et dit ce sont les africains qui voulaient que la force Licorne bombarde. N’a t-il pas raison ?

K.K : Sarkozy voulant bombarder la Côte d’Ivoire a utilisé son pupille Alassane Ouattara pour qu’il en fasse une demande. Cette démarche a été confortée par la prétendue lettre de Ban-ki Moon adressée à Sarkozy, le cowboy africain, afin qu’il mette les forces Licorne en action. Ce sont de petites combines qui ne changent rien au fait que la France, en dépit de ses dénégations tardives, ait capturé le président Laurent Gbagbo après d’intenses bombardements. L’ambassadeur de France, Jean-Marc Simon était personnellement aux commandes de l’opération du 11 avril 2011. Ouattara et Soro n’ont été que des rabatteurs qui ont certes leur responsabilité. Mais celle-ci ne doit en aucun cas nous éloigner des vrais auteurs de la destruction de la Côte d’Ivoire, des massacres et du kidnapping du président Gbagbo. Désormais, il faut que nous apprenions à écrire notre histoire, ceci afin de ne plus nous contenter d’avaler gloutonnement ce qu’on veut nous faire croire. La France est spécialiste dans la réécriture des faits criminels qu’elle commet en Afrique. Souvenons du Rwanda où elle est allée jusqu’à s’attribuer le beau rôle du sauveur malgré ses actes. Bien sûr, la France et les Occidentaux ont toujours sauvé les Noirs. C’était le cas lorsqu’ils allaient capturer les noirs durant quatre siècles sous prétexte de les sauver de l’enfer africain pour les amener enchaînés dans les cales des bateaux au paradis des îles et d’Amérique où les travaux forcés et les coups de fouets leur ouvraient la voie des cieux. Souvenons-nous des opérations de soustraction des documents des archives au Togo en 2005 à la mort d’Eyadema, en Centrafrique à la chute de Bokassa...par la DGSE. Ce sont des opérations visant à réécrire l’histoire. Et la France procède toujours de la même façon.
Dans le cas de la Côte d’Ivoire, il y a des complices, c’est indéniable. Mais ceux-ci ne sont rien sans l’auteur principal qu’est la France dont la classe politique est toujours soutenue dans ses basses œuvres en dehors de ses frontières, notamment en Afrique par une cohorte de journalistes plus chauvins qu’analystes et plus soumis aux intérêts financiers dans des organes de presse appartenant aux marchands d’armes Lagardère, Dassault et aux requins tels Bolloré et Bouygues qu’à la tâche d’information à laquelle ils se disent attacher.

Lynx.info : Pour certains Africains, Laurent Gbagbo était un dictateur, à la limite, un Hitler tropical. C’est ça aussi votre avis ?

K.K : Cela fait doucement rigoler. Quand on ne connaît pas l’histoire de sa propre famille, encore moins celle de son territoire de provenance, prétendre connaître celle de l’Europe qui a connu Hitler, ne peut que procéder par la fraude et par des comparaisons hasardeuses. A ces cancres, il faut dire simplement qu’ils ne savent donc pas ce que c’est que l’hitlérisme. Mais comme les cancres osent tout, ils disent aussi que le président Gbagbo fut un fasciste tropical. Ceux-ci sont ni plus ni moins que des perroquets imitant bêtement le maître, Jacques Chirac- cité dans plusieurs affaires de corruption- qui avait fait cette comparaison en 2004 à l’égard du pésident Gbagbo. Comme bien d’africains n’aiment pas réfléchir par eux-mêmes, le mimétisme bovin reste leur seul issue.
Si le président Gbagbo était un Hitler ou un Mussolini tropical, alors nous ne savons pas ce que sont des contremaîtres comme les Gnassingbé, Sassou, Déby, Bozizé, Guélleh, Compaoré, Biya et les Bongo qui tuent, pillent, volent, violent, emprisonnent, torturent et soumettent le peuple noir sur leur gouvernorat respectif. Ces proconsuls noirs qui, plus que tout, méprisent le peuple noir et sanctifient le maître. Si le président Gbagbo était le Duce ou le Führer, alors que dirons-nous d’Alassane Ouattara, le banquier qui pue le crime et la mort à grande échelle si bien même que ses alliés objectifs que sont des ONG dites de défense des droits de l’homme et l’ONU n’ont pas hésité à parler de « massacres à grande échelle » et à lui demander de cesser les massacres ?
Ce qui est bien avec des africains, c’est que certains prétendent même que le président Gbagbo ait trop duré au pouvoir. Ah oui ??? Il a fait 10 ans dont 8 sous une rébellion dans un pays partitionné. Ce qui veut dire que ceux qui ont fait 40 ans pour laisser leur place à leurs enfants après leur décès, ceci n’est pas trop. Certains noirs ont un drôle de logique dans leur manière de voir les choses. 10 serait donc plus grand que 40. Il faut donc détruire celui qui a fait 10 ans et aduler ceux qui ont fait 40 ans, 30 ans, 25 ans avec des élections toujours truquées et douchées dans des bains répétés de sang.
Beaucoup disent aussi que le président Gbagbo a trop tué. Et dès que vous cherchez à savoir davantage, on vous dit qu’il a tué Guy-André Kieffer et Jean Hélène. Ceci veut dire que les noirs sont toujours prompts à se fendre en quatre dès que le malheur touche un Occidental. Mais, ils se foutent des milliers de leurs propres frères qui crèvent sous leurs yeux du fait de la France et de ses hommes de main Ouattara et Soro. Alassane Ouattara est justement de cette classe d’africains qui pleure quand le maître pleure et qui est malade lorsque le maître l’est. Il vient de déclarer dans une interview à La Croix qu’il est très inquiet pour les deux français enlevés à Abidjan. Le sort qu’il fait à des milliers de nos compatriotes ne lui pose aucun problème. Les deux français sont des hommes ; ce qui n’est pas le cas des africains en Côte d’Ivoire. Eux, ils peuvent disparaître, ils peuvent être massacrés, ils peuvent être passés tranquillement à tabac. Voilà comment l’esprit de l’Oncle Tom sévit au sein de notre peuple.
Au fond, qui peut savoir, dans un pays où des bandes armées sévissent depuis 2002, celui qui a tué Jean Hélène et fait disparaître Kieffer ? Mais non ! Le président Gbagbo est décrété auteur de ces actes. C’est lui le méchant. Comme des africains refusent de savoir ce qui se passe autour d’eux, ils n’imaginent pas combien la France, pour atteindre certains objectifs, peut aller jusqu’à tuer ses propres citoyens et l’imputer à d’autres ou le cacher sous le manteau du suicide comme ce fut le cas du juge Borell à Djibouti en octobre 1995.
Donc, disons simplement que le seul dictateur africain en la personne de Gbagbo est chassé. Vive la démocratie de Ouattara, de Wattao, de Fozié, de Soro, de Fofié, de Ben Laden...Ce sont de vrais hommes d’Etat qui ne tuent pas, qui ne violent pas les femmes. Ce sont des colombes envoyées du ciel pour répandre la paix et bonheur sur la Côte d’ivoire. Et, on voit d’ailleurs la paix qu’ils ont apporté. C’est celle du cimetière.

Lynx.info : Alassane Ouattara dit n’avoir pas tué plus que Laurent Gbagbo n’en a tué. Vous le croyez ?

K.K : Que nous le croyions ou pas, Alassane ouattara n’échappera pas au jugement de l’histoire. Que ce soit aujourd’hui ou demain, les générations conscientes d’Afrique retiennent ou retiendront qu’Alassane Ouattara n’a jamais été au service de notre peuple et qu’il a été fait proconsul dans le territoire de Côte d’Ivoire par la France qui pour l’installer, a tué des milliers de personnes, bombardé la présidence et capturé celui qu’il veut remplacer à la tête de cette colonie. Se faire installer par le colonisateur signifie ni plus ni moins qu’Alassane Ouattara est un pantin et qu’il ne peut en aucun cas servir notre peuple en Côte d’Ivoire.
Cela étant, il faut dire que ce monsieur n’est pas un assassin débutant. C’est un criminel récidiviste. Il faut savoir qu’il a tué des millions d’africains à la suite des privations de nourriture, de soins de santé, d’éducation, de toits et d’habits imposées par le FMI et la Banque mondiale au travers des programmes d’ajustements structurels qu’il a fait respecter avec la terreur qu’on connaît à ses institutions de Breton Woods. A travers le FMI, Alassane Ouattara et tous les autres serviteurs de la finance internationale ont tué des millions d’enfants africains privés de soins médicaux de base et mis à genou des paysans africains à qui ils ont supprimé tout secours public. Ces paysans cultivent le coton, mais sont condamnés à être nus. Ils cultivent le café et le cacao, mais n’ont jamais goûté ni au café au lait, ni au chocolat. Les paysans africains ont été tués par millions, ils ont eu le dos calciné par la chaleur contre rien. Ils sont endettés parce que le système qui leur a imposé les cultures d’exportation pour engranger des devises pour payer l’odieuse dette africaine ne leur a pas laissé une autre alternative. Et Alassane Ouattara était celui que le FMI avait mandaté pour servir ce poison aux africains. Après que Ouattara ait réalisé tout ceci, il descend dans le territoire de Côte d’Ivoire pour faire et faire faire des massacres depuis 2002. Donc, en matière de crimes, nous ne croyons pas que le président Gbagbo peut approcher le score de ce criminel au sourire mesquin et à la démarche placide digne des meurtriers sans scrupules.

Lynx.info : Etant donné que vous êtes de la jeunesse panafricainiste, que restera t-il du forum de la jeunesse africaine (Cojep) qui avait les mêmes idéaux que votre organisation ?

K.K : Briser les murs ne signifie pas tuer les esprits. On peut tuer le corps d’un homme, mais pas ses idées. Donc, les idéaux du COJEP sont vivants et survivront aux personnalités qui les ont élaborés. Les noirs doivent d’ailleurs désormais travailler dans cet esprit. Il faut que quoiqu’il arrive aux dirigeants engagés, la relève puisse être assurée.
Aujourd’hui plus que jamais l’idée de la libération de l’Afrique et de sa reconstruction sur le roc des valeurs négro-africaines revisitées et adaptées au monde tel qu’il est n’a été aussi nécessaire. Ceci est rendu encore plus nécessaire avec les bombardements que la France fait en Côte d’Ivoire et les incessants bombardements de la France et des ses alliés en Libye. Fort de ces faits, travailler à doter l’Afrique, retirée des mains des guignols actuels, des armes des plus puissantes élaborées uniquement avec une intelligence endogène pour sa protection est une exigence existentielle pour notre peuple qui a toujours été l’objet d’agressions meurtrières et de pillages.

Lynx.info : Un mot sur l’UA, la CEDEAO.....

K.K : Nous répétons une fois encore que ces instruments ne sont rien d’autres que des outils au service de deux intérêts : l’un, principal, l’Occident et toutes ces déclinaisons et l’autre, accessoire, les intérêts multiformes des préfets et seigneurs locaux.
La CEDEAO est un syndicat de voleurs de suffrage démocratique, un conglomérat de putschistes et une bande d’assassins majoritairement acquis à la France. Ce syndicat du crime, quasi-unanimement issu des rangs de la Franc-maçonnerie vient de s’agrandir avec l’arrivée du « frère » Alassane Ouattara qui n’a pas dérogé aux règles du rituel sanglant. Les mêmes qui voulaient aller en guerre contre le président Gbagbo et qui ont applaudi les bombardements français sont eux-mêmes de grands dictateurs ayant toujours versé le sang de notre peuple. Mais, au nom de la fraternité maçonnique, ils ont le devoir de solidarité à l’égard du frère ivoirien.
Pour ce qui est de l’Union Africaine, il faut savoir qu’historiquement parlant, elle est le triomphe de l’esprit de Monrovia mené par les Houphouët Boigny et Senghor, plus proches et plus à l’aise avec le mépris des maîtres que de leurs frères Nkrumah, Sellasié et Sekou Toure acquis, eux, à la vision continentaliste du groupe de Cassablanca. Donc, l’UA, sous sa forme actuelle, ne peut faire plus que ce qu’elle fait. Elle est une institution mise en place pour bloquer l’élan d’une construction fédérale en Afrique. La seule preuve en est qu’elle maintient l’intangibilité des frontières dessinées à l’équerre et au compas des Occidentaux en 1885 à la conférence de « partage du gâteau africain » à Berlin.

Lynx.info : Merci Komla Kpogli

K.K : C’est nous qui vous remercions.

Propos recueillis par Camus Ali, le 29 avril 2011.

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