samedi 17 décembre 2011
L'Amérique du sud nous donnent des leçon de démocratie ; Evo Moralès veut approfondir le changement......la France en est à des années lumières!
C’est hier que le président Evo Morales a inauguré à Cochabamba la “Première Rencontre Plurinationale pour Approfondir le Changement” qui est en train de transformer la société bolivienne. Ce que la presse appelle “Sommet Social” a réuni une assistance multiple de plus de 1000 délégués de divers mouvements sociaux de toutes les régions du pays, qui répondirent à un conclave dont la première phase durera trois jours et dans lesquels dix commissions de travail examineront autant de sujets et de défis cruciaux du moment actuel. Le Vice-président Alvaro Garcia Linera ainsi que des ministres et des hauts fonctionnaires du gouvernement national étaient présents dans ces commissions, apportant de l’information et surtout écoutant les demandes et plus spécialement les propositions que donnèrent à connaître les mouvements. Ces premières conclusions seront présentées et à nouveau discutées dans une série de réunions qui auront lieu dans les prochaines semaines dans les différents départements (provinces) de Bolivie, en préparation pour une seconde et définitive période de sessions entre le 10 et le 12 janvier et dans laquelle se fixeront les principales directives de l’agenda de transformations pour les années à venir.
Bien sûr qu’il parla aussi de politique : il indiqua dans un passage de son discours qu’avant il y avait des groupes et organisations qui se mobilisaient pour que les gouvernements fassent des travaux ; maintenant il y a des minorités très tapageuses qui “se mobilisent pour que le gouvernement ne les fassent pas. Mais nous devons les faire, en respectant la Terre-Mère : sinon, comment pourrions nous vivre sans industries, sans pétrole, sans gaz, sans mines ?”. A une époque où un organisme comme la Banque Centrale Européenne défait et fait des gouvernements en Grèce, en Italie et au Portugal, Evo affronte les défis de son gouvernement en approfondissant la démocratie, facilitant le dialogue horizontal entre gouvernants et gouvernés, et faisant vérité la maxime zapatiste de “commander en obéissant”. Cette saine inclination de s’unir avec son peuple, de se tonifier en écoutant ses critiques et ses propositions est une des raisons fondamentales de sa popularité. La droite n’est pas une option de gouvernement et son unique chance est le coup d’état ; la gauche hyper-radicalisée, pour sa part, montre une disproportion suspecte entre l’écho que ses féroces critiques à Evo rencontre dans les médias hégémoniques et son faible soutien des masses. Apparemment jusqu’à maintenant Evo demeure imbattable sur le terrain électoral, et s’il approfondit son agenda de changements il le sera encore plus.
Atilio Boron
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