UMP : les rats quittent le navire
Le bureau politique du parti, au bord de l'implosion suite à l'affaire Bygmalion, a imposé un congrès anticipé en octobre. Jean-François Copé démissionnera de la présidence du parti le 15 juin, toute la direction du parti quitte également ses fonctions.
Réunion de crise pour l’UMP mardi matin. Le bureau politique du parti est actuellement réuni à l'Assemblée nationale pour faire la lumière sur l'affaire Bygmalion dans laquelle le parti est soupçonné d'avoir surfacturé l'organisation d'évènements, de meetings à la société du même nom. Des surfacturations dont Jean-François Copé a dit ne pas être au courant, ce qu'a soutenu son directeur de cabinet Jérôme Lavrilleux, reconnaissant en avoir connaissance.
Ce qu’il s’est passé ce matin à l’UMP
12h22 : Selon plusieurs grands élus, l'atmosphère du bureau a été "extrêmement violente". Jean-François Copé n'a guère trouvé de soutien même auprès de sarkozystes qui sont restés cois, à la rare exception de Nadine Morano ou Renaud Muselier. Mais en face, les charges ont été impitoyables, du style : "ton comportement clanique!", "tu as servi tes amis, ça se retourne contre toi!" (NKM), "nous ne nous serrons plus la main" (François Baroin).
11H04 L'ensemble de la direction de l'UMP démissionne, selon BFM TV. La direction par intérim serait assurée par 3 anciens Premiers ministres du Parti, a déclaré Gérard Larcher. Il s'agirait donc de Jean-Pierre Raffarin, François Fillon, et Alain Juppé.
10H59 Jean-François Copé démissionnera de l'UMP à partir du 15 juin
10H54 D'après France TV Info, c'est Luc Chatel qui pourrait toutefois assurer l'intérim de la présidence de l'UMP. Au moment de la "guerre des chefs" entre François Fillon et Jean-François Copé, Luc Chatel s'était prononcé en faveur de celui qui est toujours président de l'UMP pour l'instant.
10H53 Bruno Le Maire souhaiterait voir François Baroin assurer l'intérim de la présidence du parti.
10H51 Valérie Pécresse propose une démission de tout le bureau politique, selon BFM TV
10H49 Pour Lionel Tardy, député UMP de Haute-Savoie, il faut au minimum un "retrait" sinon "une démission" de Jean-François Copé ainsi qu'une direction collégiale ou un nouveau candidat.
10H43 François Fillon et François Baroin demanderaient le retrait immédiat de Jean-François Copé.
10H36 La quasi totalité du bureau politique de l'UMP souhaite voir démissionner Jean-François Copé, souhaitant le convaincre avant la fin de cette réunion de crise.
10H27 Jean-François Copé dit avoir été "abusé" en raison de "failles" dans l'organisation du parti, rapport BFM TV.
10H10 Nathalie Kosciusko-Morizet et Alain Juppé proposent que le congrès se tienne, notamment, sur la base d'une alliance avec le centre.
10H05 Jean-François Copé annonce qu'il ne se représentera pas à la présidence du parti au congrès d'Octobre.
10H00 Xavier Bertrand aurait dit à Jean-François Copé : "Tu ne peux pas rester président, c'est une question de survie".
9H59 L'UMP pourrait se réunir en Congrès extraordinaire anticipé en octobre. Une solution qui aurait été acceptée par Jean-François Copé. Une direction provisoire du parti serait nommée d'ici là.
9H45 Pour le député filloniste Lionel Tardy, toute autre solution que Jean-François Copé "sera la bonne".
9H07 François Fillon aurait demandé à ce que Jean-François Copé se mette "en réserve jusqu'à la fin de l'enquête", rapporte BFM TV. ; sans quoi il se retirerait des instances dirigeantes de l'UMP.
L'ancien Premier ministre aurait jugé qu'il est de la "responsabilité" de Jean-François Copé "de laisser une véritable direction collégiale conduire l'UMP jusqu'à un Congrès extraordinaire refondateur", faute de quoi "je me retirerais des instances dirigeantes de l'UMP car je ne saurais cautionner une gestion qui conduit inexorablement à notre disparition", a-t-il précisé selon l'AFP.
9H05 René Ricol, ancien commissaire aux comptes et "ex-personnage clé de la sarkozie" aurait accepté de faire un audit des finances de l'UMP. Une information contraire à celle du "Point" lundi.
8H30 Le bureau politique de l'UMP débute à l'Assemblée nationale.
La liste de ceux qui y siègent : Bernard Accoyer, François Baroin, Xavier Bertrand, Philippe Briand, Valérie Boyer, Dominique Bussereau, Caroline Cayeux, Eric Ciotti, Valérie Debord, Bernard Deflesselles, David Douillet, Marie-Louise Fort, Sophie Gaugain, Claude Goasguen, Anne Grommerch, Françoise Grossetête, Brice Hortefeux, Roger Karoutchi, Nathalie Kosciusko-Morizet, Gérard Larcher, Isabelle Le Callennec, Bruno Le Maire, Nadine Morano, Valérie Pécresse, Edouard Philippe, Marie-Agnès Poussier-Winsback, Laure de la Raudière, Laurence Sailliet, Thierry Solère, Catherine Troendlé.
8h11 Sarkozy «très mécontent» - Brice Hortefeux, l’un des plus proches de Nicolas Sarkozy, a assuré que l’ex-chef de l’Etat était «très mécontent de voir son nom associé» à la «curieuse actualité» autour de Bygmalion. Nicolas Sarkozy est «très mécontent de voir son nom associé à cette curieuse actualité», a assuré le député européen, alors que deux protagonistes de l’affaire Bygmalion ont assuré que les «fausses factures» en cause visaient à couvrir des dépassements de frais de sa campagne en 2012.
7h57 Fin des perquisitions - Les perquisitions entamées lundi dans les locaux de l'UMP et dans ceux de la société Bygmalion, dans le cadre de l'enquête sur un système de fausses facturations présumées, se sont terminées tôt mardi matin, a-t-on appris de sources proches de l'enquête. Les perquisitions, menées par le parquet de Paris avec l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, ont pris fin vers 05h30 chez Bygmalion et vers 06h à l'UMP, ont précisé ces sources.
6h50 La journée de tous les risques - Les ténors de l’UMP se réunissent mardi matin pour tenter de dénouer l’une des plus grave crise qu’ait connue leur parti depuis sa naissance en 2002, avec une question brûlante: le sort de son président Jean-François Copé. Partira, partira pas ? Le député-maire de Meaux a démontré sa pugnacité lors de la précédente convulsion à l’UMP, l’interminable duel entamé fin 2012 avec François Fillon pour la direction du mouvement. Mais là, estime un responsable du mouvement, «il ne pourra pas sauver sa tête. C’est du lourd, du très lourd».
Pour beaucoup, il y a péril dans la demeure UMP. L’affaire Bygmalion - société de communication fondée par deux proches de M. Copé - avait commencé par des soupçons de favoritisme. Elle n’a cessé d’enfler et de proliférer pour atteindre, à l’issue de la folle journée de lundi, l’ancien président Nicolas Sarkozy. L’affaire Bygmalion, «c’est l’affaire des comptes de campagne de Sarkozy», a accusé l’avocat de cette agence, Me Patrick Maisonneuve, parlant de «fausses factures».
Tout nouvel eurodéputé - ce qui lui confère une immunité face à la justice, même s’il a dit qu’il n’y recourrait pas - Jérôme Lavrilleux, jusqu’à dimanche directeur de cabinet de M. Copé, a corroboré cette version, reconnaissant en larmes que des meetings du candidat ont été indûment facturés à l’UMP (voir vidéo ci-dessous). Un «dérapage» dans «l’engrenage irrésistible» de la campagne, a-t-il concédé, en exemptant Sarkozy et Copé. En revanche, lundi soir, le trésorier de campagne de M. Sarkozy, Philippe Briand contestait auprès la version de Me Maisonneuve.
Folle journée
Cette folle journée a également vu une perquisition au siège parisien de l’UMP qui s’est terminée à 6h mardi matin et par la garde à vue de l’ex-bras droit de Nicolas Sarkozy Claude Guéant dans un autre dossier, l’arbitrage Tapie. Le tout au lendemain de la victoire FN au européennes, l’UMP perdant plus d’un tiers de ses 29 élus au Parlement de Strasbourg, et se faisant dépasser de 4 points par le parti de Marine Le Pen. La crise est donc politique, financière, judiciaire et morale, jugent plusieurs caciques. L’UMP «est atteinte dans sa crédibilité» et «son honneur est mis en cause», a déploré l’ex-Premier ministre François Fillon.
Alors que faire ? Pour certains, de plus en plus nombreux, l’équipe dirigeante doit démissionner collectivement, comme l’a demandé lundi soir sur France 2 l’ancien secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjian. «Copé continue à tirer tout le monde vers le bas, il est sur un toboggan qu’il ne peut plus remonter», souligne un important élu régional.
Certains avancent à l’idée d’une direction provisoire collective, le temps que l’enquête s’achève. Jean-Pierre Raffarin a suggéré la mise en place d’un «conseil d’éthique et de gouvernance» désigné par le bureau politique. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, chef de l’opposition parisienne, il faut convoquer un congrès «pour interroger les militants sur une alliance avec le centre», un des points chauds en débat.
«Le BP décidera, je l’espère, un audit rapide des comptes de l’UMP, sous l’autorité de personnalités indépendantes», a souhaité Mme Kosciusko-Morizet. Elle suggère aussi un congrès pour consulter les militants sur notamment l’alliance avec le centre. Ce serait un retour aux sources puisque Jacques Chirac avait voulu une organisation unique afin d’éviter un 21 avril à l’envers.