lundi 15 juin 2009
Les paysans dans la tourmente
Il y a dix huit mois , j’envoyais une lettre ouverte Au ministère de la santé pour attirer son attention , sur la montée des dépressions et de suicides en agriculture qui déjà nous inquiétait , depuis le ministre n’a toujours pas répondu , et hélas les drames se perpétuent endeuillant de plus en plus de familles , et les laissant hébétées ,sans réponses devant ce qui semble inexplicable .
La FDSEA continue à se battre contre ce système de plus en plus brutal ,mais elle ne laisse pas pour autant ses adhérents seuls et entend bien les protéger , rien n’est simple , dans cette société devenue impersonnelle , et individualiste au point que les gens ne trouvent plus d’issues à leur problèmes .
Cela ne semble pas gêner le pouvoir et ses soutiens, qui se comportent comme si tout allait bien ,ou dégageant en touche ,pour se soustraire à leur responsabilités .
Pourtant rien ne va plus toutes les productions sont touchées , le dernier coup de semonce a été pour les producteurs de lait qui si rien n’est fait s’apprêtent à déposer le bilan, travaillant à 30% au dessous de leur prix de revient .
Tout cela devient de plus en plus écœurant , révoltant ,la réponse doit être à la hauteur de l’insulte tel le dernier accord sur le prix du lait aussi injuste que ridicule ,pour le coup la FNSEA tourne le dos aux intérêts des producteurs ,les laissant un peu plus dans le désarrois, c’est simplement un accord qui convient à la majorité présidentielle , rien de plus .
Nous répondrons au coup pour coup : il vaut mieux voir des vitres de la préfecture cassées plutôt que des paysans morts , et là j’engage aussi la responsabilité du préfet de l’Allier ,nous ne pouvons plus laisser faire ,et nous en appelons à chaque paysan , il faut qu’il se lève ,dire non çà suffit , maintenant ,nous reprenons la main sans s’occuper des directives nationales ou régionales , une manifestation ce n’est pas fait pour évacuer le trop plein de colère , mais pour obtenir des avancées et cela ceux qui se bombardent « responsables professionnels »doivent se l’entrer dans le crane .
Voici donc la lettre que j’avais envoyée à Madame la ministre de la santé : daignera t’elle me répondre ?
"Lettre ouverte à Madame
La ministre de la santé
L’agriculture vit aujourd’hui une crise profonde, crise économique, crise identitaire, les agriculteurs supportent maintenant de contre coup des politiques agricoles successives.
Elles font d’eux des assistés, des producteurs de plus en plus fragiles et vulnérables. La spécialisation poussée des exploitations, les énormes moyens de production nécessaires, l’endettement important, la gestion de plus en plus pointue des fermes agricoles accroissent tous les jours un peu plus le stress des femmes et des hommes qui font ce métier.
Quand vous ajoutez à cela le dérèglement climatique qui a entraîné cette année des précipitations hors normes (700mm) notamment dans la partie Est du département ? La pression des acteurs économiques qui gravitent autour de l’agriculture, pour certains allant même jusqu’au harcèlement, je pense notamment aux banques qui exigent toujours plus, vous êtes effectivement sur un terrain de plus en plus favorable au développement de nombreuses formes de maladies psychologiques dont les dépressions ,souvent méconnues, ignorées ou voire occultées, elles font des ravages dans les campagnes notamment dans la forme ultime qu’est la tentative de suicide ou même le suicide proprement dit .
Mettre fin à ses jours apparaît pour nombres de paysans dépressifs la solution à leurs problèmes et la seule manière à leurs yeux d’échapper au système économique qui tous les jours les écrasent un peu plus, leur rendant la vie impossible ou la moindre contrariété apparaît comme invivable.
Notre devoir est bien sûr d’éviter à tout prix l’isolement et d’essayer dans la mesure du possible de faire s’exprimer tous ces gens, mais la tâche parait bien insurmontable tellement aujourd’hui le système se révèle violent et cruel poussant la majorité d’entre nous au confinement et au renferment sur soi ou travailler toujours plus pour faire face obnubile l’immense majorité des agriculteurs, leur interdisant ainsi de pendre le moindre recul.
Le résultat, nous le connaissons : notre métier détient le triste record des suicides.
C’est pourquoi, madame, je m’adresse à vous, afin, que dans le cadre de vos responsabilités vous fassiez admettre la dépression comme maladie professionnelle et le suicide comme accident du travail, cela me paraît la moindre des choses, si cela ne répare en rien le mal fait, peut être cela permettra t’il de pendre conscience du drame des campagnes et de combattre plus efficacement cette maladie qui bascule tant de familles dans la détresse et le désespoir.
Je pense qu’il est possible de mettre en place une cellule psychologique afin d’aider les plus fragiles à ne pas sombrer, je suis conscient de la difficulté à mettre en place une telle structure mais cela vaut peut être le coup d’être tenter.
Il est bien sûr utopique de penser à un monde meilleur ou l’être humain serait au centre de toutes les préoccupations : au vue des derniers épisodes de la crise et de sa prise en compte par les pouvoirs publics et consulaires (notamment dans l’Allier) cette pensée apparaît à des années lumières.
J’ai conscience en vous écrivant de briser un tabou, mais je pense que la situation est suffisamment grave ,nous nous devons d’agir tous ensemble et rapidement au-delà de nos différences politiques ou philosophiques.
J’espère que ce courrier retiendra toute votre attention, et entraînera de votre part la mobilisation nécessaire à la mise en place de cette exigence.
Recevez, madame mes salutations distinguées
Le secrétaire Général FDSEA 03
Depoil Jean Claude"
La FDSEA continue à se battre contre ce système de plus en plus brutal ,mais elle ne laisse pas pour autant ses adhérents seuls et entend bien les protéger , rien n’est simple , dans cette société devenue impersonnelle , et individualiste au point que les gens ne trouvent plus d’issues à leur problèmes .
Cela ne semble pas gêner le pouvoir et ses soutiens, qui se comportent comme si tout allait bien ,ou dégageant en touche ,pour se soustraire à leur responsabilités .
Pourtant rien ne va plus toutes les productions sont touchées , le dernier coup de semonce a été pour les producteurs de lait qui si rien n’est fait s’apprêtent à déposer le bilan, travaillant à 30% au dessous de leur prix de revient .
Tout cela devient de plus en plus écœurant , révoltant ,la réponse doit être à la hauteur de l’insulte tel le dernier accord sur le prix du lait aussi injuste que ridicule ,pour le coup la FNSEA tourne le dos aux intérêts des producteurs ,les laissant un peu plus dans le désarrois, c’est simplement un accord qui convient à la majorité présidentielle , rien de plus .
Nous répondrons au coup pour coup : il vaut mieux voir des vitres de la préfecture cassées plutôt que des paysans morts , et là j’engage aussi la responsabilité du préfet de l’Allier ,nous ne pouvons plus laisser faire ,et nous en appelons à chaque paysan , il faut qu’il se lève ,dire non çà suffit , maintenant ,nous reprenons la main sans s’occuper des directives nationales ou régionales , une manifestation ce n’est pas fait pour évacuer le trop plein de colère , mais pour obtenir des avancées et cela ceux qui se bombardent « responsables professionnels »doivent se l’entrer dans le crane .
Voici donc la lettre que j’avais envoyée à Madame la ministre de la santé : daignera t’elle me répondre ?
"Lettre ouverte à Madame
La ministre de la santé
L’agriculture vit aujourd’hui une crise profonde, crise économique, crise identitaire, les agriculteurs supportent maintenant de contre coup des politiques agricoles successives.
Elles font d’eux des assistés, des producteurs de plus en plus fragiles et vulnérables. La spécialisation poussée des exploitations, les énormes moyens de production nécessaires, l’endettement important, la gestion de plus en plus pointue des fermes agricoles accroissent tous les jours un peu plus le stress des femmes et des hommes qui font ce métier.
Quand vous ajoutez à cela le dérèglement climatique qui a entraîné cette année des précipitations hors normes (700mm) notamment dans la partie Est du département ? La pression des acteurs économiques qui gravitent autour de l’agriculture, pour certains allant même jusqu’au harcèlement, je pense notamment aux banques qui exigent toujours plus, vous êtes effectivement sur un terrain de plus en plus favorable au développement de nombreuses formes de maladies psychologiques dont les dépressions ,souvent méconnues, ignorées ou voire occultées, elles font des ravages dans les campagnes notamment dans la forme ultime qu’est la tentative de suicide ou même le suicide proprement dit .
Mettre fin à ses jours apparaît pour nombres de paysans dépressifs la solution à leurs problèmes et la seule manière à leurs yeux d’échapper au système économique qui tous les jours les écrasent un peu plus, leur rendant la vie impossible ou la moindre contrariété apparaît comme invivable.
Notre devoir est bien sûr d’éviter à tout prix l’isolement et d’essayer dans la mesure du possible de faire s’exprimer tous ces gens, mais la tâche parait bien insurmontable tellement aujourd’hui le système se révèle violent et cruel poussant la majorité d’entre nous au confinement et au renferment sur soi ou travailler toujours plus pour faire face obnubile l’immense majorité des agriculteurs, leur interdisant ainsi de pendre le moindre recul.
Le résultat, nous le connaissons : notre métier détient le triste record des suicides.
C’est pourquoi, madame, je m’adresse à vous, afin, que dans le cadre de vos responsabilités vous fassiez admettre la dépression comme maladie professionnelle et le suicide comme accident du travail, cela me paraît la moindre des choses, si cela ne répare en rien le mal fait, peut être cela permettra t’il de pendre conscience du drame des campagnes et de combattre plus efficacement cette maladie qui bascule tant de familles dans la détresse et le désespoir.
Je pense qu’il est possible de mettre en place une cellule psychologique afin d’aider les plus fragiles à ne pas sombrer, je suis conscient de la difficulté à mettre en place une telle structure mais cela vaut peut être le coup d’être tenter.
Il est bien sûr utopique de penser à un monde meilleur ou l’être humain serait au centre de toutes les préoccupations : au vue des derniers épisodes de la crise et de sa prise en compte par les pouvoirs publics et consulaires (notamment dans l’Allier) cette pensée apparaît à des années lumières.
J’ai conscience en vous écrivant de briser un tabou, mais je pense que la situation est suffisamment grave ,nous nous devons d’agir tous ensemble et rapidement au-delà de nos différences politiques ou philosophiques.
J’espère que ce courrier retiendra toute votre attention, et entraînera de votre part la mobilisation nécessaire à la mise en place de cette exigence.
Recevez, madame mes salutations distinguées
Le secrétaire Général FDSEA 03
Depoil Jean Claude"
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