dimanche 30 décembre 2012
samedi 29 décembre 2012
Si la France était gérée par un gouvernement socialiste ......Le Vénézuéla et Chavez ne serait pas un tabou car la bas...
Pendant que le Président vénézuélien Hugo Chávez, en traitement à Cuba, lutte pour la vie, la presse libérale des deux côtés de l’Atlantique (entre autres « El Pais ») n’a cessé d’attaquer son gouvernement. Sa victoire significative (avec 12 points d’avance sur son adversaire) mérite d’être analysée avec sérieux, faits à l’appui. Il faut remarquer d’abord que Chavez a remporté les élections malgré le cancer et malgré les attaques permanentes des médias privés locaux et internationaux (qu’on pense au traitement médiatique de Syriza lors des élections en Grèce). Il faut prendre en compte un autre fait peu étudié, qui est l’existence d’une carte électorale extrêmement favorable aux classes moyennes et supérieures, avec des barrières géographiques et des difficultés d’accès pour le monde du travail.
Un des facteurs principaux de la popularité du gouvernement Chávez et du raz-de-marée victorieux d’octobre 2012 est la réduction de la pauvreté, qu’a rendue possible le retour dans le giron de l’État de la compagnie nationale pétrolière PDVSA. Ses ressources abondantes, au lieu de bénéficier à une petite classe de rentiers comme c’était le cas sous le gouvernement précédent, ont permis de construire les infrastructures nécessaires et d’investir dans la création de services publics dont les vénézuéliens avaient un cruel besoin Pendant la dernière période, le gouvernement a augmenté les dépenses sociales de 60.6%, pour un montant total de 772 milliards de dollars [i].
De même que la santé ne saurait se définir seulement par l’absence de maladie, la pauvreté ne se définit pas seulement par l’absence de revenus. Les deux phénomènes – santé et pauvreté – sont corrélés et multi-factoriels, déterminés par une série de processus sociaux. Pour réaliser un état des lieux objectif des progrès réels obtenus par la Révolution Bolivarienne dans les 13 dernières années, il est essentiel de réunir certaines données-clefs déterminantes en matière de santé et de pauvreté : éducation, inégalité, emploi et revenu, soins de santé, sécurité alimentaire, sécurité sociale et services publics.
En ce qui concerne les déterminants sociaux des indicateurs de la santé, le Venezuela est à présent le pays de la région qui connaît le plus bas niveau d’inégalité (mesuré par le Coefficient Gini) : il a réduit l’inégalité de 54%, la pauvreté de 44%, du niveau de 70.8% (1996) à 21% (2010). Et l’extrême pauvreté est passée de 40% (1996) à 7.3% (2010). Près de 20 millions de personnes ont bénéficié des programmes gouvernementaux de lutte contre la pauvreté, appelés “Missions”. A l’heure actuelle 2.1 millions de personnes âgées perçoivent des pensions de vieillesse – soit 66% de la population. Seules 387.000 personnes recevaient des pensions avant le gouvernement actuel.
L’éducation est un déterminant crucial de la santé comme de la pauvreté et le gouvernement bolivarien a mis un accent particulier sur l’enseignement en le finançant à hauteur de 6% du PIB. L’UNESCO a reconnu que l’analphabétisme a été éliminé et le Venezuela est le troisième pays de la région dont la population lit le plus. L’éducation est gratuite des classes maternelles jusqu’à l’université ; 72% des enfants sont accueillis dans l’enseignement maternel public et 85% des enfants en âge scolaire vont à l’école. Il y a des milliers d’écoles reconstruites, parmi lesquelles 10 nouvelles universités. Le Venezuela occupe la deuxième place latino-américaine et la cinquième place mondiale en proportion d’étudiants universitaires. Actuellement un vénézuélien sur quatre participe à un programme éducatif [ii]. Il est intéresant de noter que le Venezuela se trouve maintenant au même niveau que la Finlande en tant que cinquuième pays avec la population la plus heureuse du monde [iii] .
Avant le gouvernement Chavez, en 1998, 21% de la population était mal nourrie. Le Venezuela a maintenant établi un réseau de distribution d’aliment subsidiés parmi lesquels des épiceries et des supermarchés. Tandis quèn 1980 90% de la nourriture était importée, aujourd’hui on n’en importe que 30%. La « Mission Agro-Venezuela » a remis 454.238 crédits aux producteurs ruraux. Rien qu’en 2012, 39.000 d’entre eux ont reçu des crédits. Cinq millions de vénézuéliens reçoivent de la nourriture gratuite, quatre millions d’entre eux sont des enfants scolarisés, et des cantines publiques nourrissent 900.000 personnes. La réforme agraire et les politiques de soutien à la production agricole ont fait augmenter la production nationale de nourriture. Les résultats de toutes ces mesures en faveur de la sécurité alimentaire est qu’aujourd’hui la malnutrition n’est plus que de 5%, et que la malnutrition infantile qui était de 7.7% en 1990 est aujourd’hui de 2.9%. Sous tous les aspects, c’est une impressionnante réussite en matière de santé.
Voici quelques unes des données les plus importantes sur les soins de santé et sur la santé publique [iv],[v],[vi] :
Bien entendu le gouvernement n’a pas encore surmonté tous les problèmes sociaux mais malgré tous les défauts et toutes les erreurs, la population le considère comme un allié. Une partie de cette équation est la participation politique intense qui singularise la démocratie vénézuélienne : près de 40.000 conseils communaux et les premières communes jouent un rôle déterminant dans la réponse aux besoins sociaux locaux, dans le suivi des mesures et permettent aux citoyens d’être acteurs des changements.[vii]
Un solide succès économique.
L’économie vénézuélienne a de faibles dettes, de grandes quantités de pétrole et de fortes réserves monétaires. Pourtant les économistes qui s’opposent au président Chávez répètent ad nauseam que l’économie vénézuélienne n’est pas « soutenable » et prédisent son écroulement lorsque cesseront les revenus pétroliers. Il est amusant de noter qu’ils ne font pas ces prédictions pour des économies pétrolìères comme le Canada ou l’Arabie Saoudite. Ils éludent le fait qu’au Venezuela la réserve de 500 milliards de barils est la plus grande du monde, et ils considèrent que les investissements sociaux sont une perte ou un effort futile. Et ce, alors que durant ces treize dernières années le gouvernement bolivarien a construit un économie plus diversifiée, à travers une infrastructure industrielle et agricole que les gouvernements précédents avaient négligée pendant 40 ans, et que son économie continue à se fortifier et à croître, même dans le contexte de la crise globale.
Une indication de la diversification progressive de l’économie est le fait que l’État obtient aujourd’hui presque autant de revenus à travers les impôts qu’à travers le pétrole, ayant renforcé son système fiscal et redistributif. En une seule décennie l’État a obtenu 251.694 millions de dollars sous la forme de taxes, un montant superieur à son revenu pétrolier annuel.
Les plus importantes étapes économiques de ces dix dernières années comprennent la réduction du chômage de 11.3% à 6.4% (décembre 2012) ; la multiplication par deux du nombre de personne bénéficiant de la sécurité sociale ; la réduction de la dette publique de 20.7% à 14.3% du PIB et la multiplication des coopératives, ce qui a renforcé les économies authentiquement locales.
En général l’économie vénézuélienne a crû de 47.4% dans ces dix dernières années [viii]. De nombreuses nations européennes pourraient envier de tels chiffres. Selon des économistes qui ont étudié en détail l’économie du Venezuela pendant les dernières années, “les prédictions de la faillite économique, des crises de la dette ou de la balance des paiements, et d’autres pronostics sombres et comme beaucoup de prévisions réalisées tout au long du processus, se sont régulièrement révélées fausses… La croissance économique actuelle du Venezuela est soutenable et pourrait se poursuivre et même passer à un niveau supérieur pendant plusieurs années.”[ix] .
Selon “Global Finance” et le “World Factbook” de la CIA , l’économie vénézuélienne présente les indicateurs suivants [x] : taux de chômage de 8% ; 45,5% de dette publique gouvernementale comme pourcentage du PIB (par contraste le même pourcentage est de 82.5% dans l’Union Européenne) ; une croissance réelle du PIB par habitant qui atteint 13.070 dollars. En 2011, l’économie vénézuélienne a défié toutes les previsions en croissant de 4.2 % et de 5.6 % dans la première moitié de 2012. Son rapport dette/PIB est beaucoup plus bas que celui des États-Unis et du Royaume Uni et meilleur que celui des pays européens ; l’inflation qui fut endémique pendant plusieurs décennies, atteignant des taux de 80%, a suivi une courbe descendante depuis quatre ans, atteignant 13.7% pour le dernier trimestre de 2012. Mème le « Wall Street Journal » rapporte que le marché boursier du Venezuela est de loin le plus performant du monde, battant son record historique en octobre 2012, et les bons du Venezuela sont parmi les plus performants dans les marchés émergents.
La victoire de Hugo Chavez a eu un impact dans le monde entier ; dans son propre pays mais aussi dans toute l’Amérique Latine où des gouvernements progressistes ont été élus, il est perçu comme celui qui a lancé le changement radical et la transformation de l’ordre global. Sa victoire est d’autant plus significative si on considère l’important soutien financier et stratégique que les agences états-uniennes et leurs alliés apportent aux partis d’opposition et à leurs médias. Depuis 2002, Washington a fait parvenir 100 millions de dollars aux groupes d’opposition du Venezuela et, rien que pour l’élection de 2012, a distribué 40 à 50 millions de dollars. [xi] La population vénézuélienne a surmonté le barrage de propagande des médias qui à 85 % sont privés (et font 95 % d’audience nationale). [xii]
La marée progressiste dans la région a permis d’initier pour la première fois la construction d’une véritable indépendance de l’Amérique du Sud avec des organisations fédératrices telles que la Banque du Sud, la CELAC, l’ALBA, PETROSUR, PETROCARIBE, UNASUR, MERCOSUR, TELESUR, le SUCRE comme monnaie alternative au dollar, proposées au départ par le président du Venezuela et qui ont démontré au reste du monde qu’il y a, au 21ème siècle, des alternatives économiques et sociales [xiii] et un modèle de développement différent du capitalisme global. Le contraste est frappant entre une Europe qui subit des niveaux élevés de dette, alors qu’en Amérique Latine ils sont faibles et continuent à baisser.
Les changements au Venezuela ne sont pas abstraits. Le gouvernement du Président Chávez a amélioré de manière significative les conditions de vie des Vénézuéliens et les a engagés dans une dynamique de participation politique pour les approfondir [xiv]. Le nouveau modèle de développement socialiste a eu un impact phénoménal dans toute l’Amérique Latine, y compris récemment vis-à-vis de la Colombie. Les gouvernements progressistes de gauche ou du centre maintenant majoritaires dans la région voient dans le Venezuela le catalyseur qui a insufflé dans la région plus de démocratie, plus de souveraineté nationale et plus de progrès économique et social.[xv].
Nulle rhétorique néo-libérale ne peut éluder ces faits. Des dizaines d’experts en opinion peuvent continuer à discuter sur Internet de si la Révolution bolivarienne est socialiste ou non, si elle est révolutionnaire ou réformiste (elle est probablement les deux à la fois). Il n’empêche que ces réussites substantielles demeurent. C’est ce qui rend furieux ses opposants tant à l’intérieur du pays que dans les pays néo-coloniaux. L’“objectif” et “empirique” « The Economist » ne publiera pas ces données, préférant prédire une fois de plus la déroute imminente de l’économie vénézuélienne. “El Pais”, en Espagne, préfèrera citer un des architectes du Caracazo (le massacre de 3000 personnes à Caracas qui protestaient en 1989 contre les mesures d’austérité, dix ans avant la révolution bolivarienne) : l’ex-ministre des finances Moises Naim, connu pour son obsession anti-chaviste. Mais aucun d’eux ne peut nier l’Indice de Développement Humain des Nations Unies qui situe le Venezuela à la 61ème place sur 176 pays, avec une avancée de sept places en 10 ans. Une raison de plus pour comprendre que la Révolution Bolivarienne va survivre à la présidence du leader vénézuélien.
Carles Muntaner, Joan Benach, María Paez Victor
Source (original en anglais) : CounterPunch
Traduction de l’anglais : Thierry Deronne
article en français : http://venezuelainfos.wordpress.com/2012/12/24/les-facteurs-...
Les auteurs :
- Carles Muntaner est Professeur d’Infirmerie, de Santé Publique et de Psychiatrie à l’Université de Toronto. Il a travaillé sur les aspects de la santé publique de la Révolution Bolivarienne depuis plus de dix ans. Voir notamment “Muntaner C, Chung H, Mahmood Q and Armada F. “History Is Not Over. The Bolivarian Revolution, Barrio Adentro and Health Care in Venezuela.” In T Ponniah and J Eastwood The Revolution in Venezuela. Harvard : HUP, 2011
- María Páez Victor est une sociologue vénézuélienne, spécialisée en santé et en médecine.
- Joan Benach est professeur de Santé Publique à l’Universitat Pompeu Fabra, Barcelona. Il a collaboré à de nombreuses études sur les politiques de santé publique de la Révolution Bolivarienne.
Un des facteurs principaux de la popularité du gouvernement Chávez et du raz-de-marée victorieux d’octobre 2012 est la réduction de la pauvreté, qu’a rendue possible le retour dans le giron de l’État de la compagnie nationale pétrolière PDVSA. Ses ressources abondantes, au lieu de bénéficier à une petite classe de rentiers comme c’était le cas sous le gouvernement précédent, ont permis de construire les infrastructures nécessaires et d’investir dans la création de services publics dont les vénézuéliens avaient un cruel besoin Pendant la dernière période, le gouvernement a augmenté les dépenses sociales de 60.6%, pour un montant total de 772 milliards de dollars [i].
De même que la santé ne saurait se définir seulement par l’absence de maladie, la pauvreté ne se définit pas seulement par l’absence de revenus. Les deux phénomènes – santé et pauvreté – sont corrélés et multi-factoriels, déterminés par une série de processus sociaux. Pour réaliser un état des lieux objectif des progrès réels obtenus par la Révolution Bolivarienne dans les 13 dernières années, il est essentiel de réunir certaines données-clefs déterminantes en matière de santé et de pauvreté : éducation, inégalité, emploi et revenu, soins de santé, sécurité alimentaire, sécurité sociale et services publics.
En ce qui concerne les déterminants sociaux des indicateurs de la santé, le Venezuela est à présent le pays de la région qui connaît le plus bas niveau d’inégalité (mesuré par le Coefficient Gini) : il a réduit l’inégalité de 54%, la pauvreté de 44%, du niveau de 70.8% (1996) à 21% (2010). Et l’extrême pauvreté est passée de 40% (1996) à 7.3% (2010). Près de 20 millions de personnes ont bénéficié des programmes gouvernementaux de lutte contre la pauvreté, appelés “Missions”. A l’heure actuelle 2.1 millions de personnes âgées perçoivent des pensions de vieillesse – soit 66% de la population. Seules 387.000 personnes recevaient des pensions avant le gouvernement actuel.
L’éducation est un déterminant crucial de la santé comme de la pauvreté et le gouvernement bolivarien a mis un accent particulier sur l’enseignement en le finançant à hauteur de 6% du PIB. L’UNESCO a reconnu que l’analphabétisme a été éliminé et le Venezuela est le troisième pays de la région dont la population lit le plus. L’éducation est gratuite des classes maternelles jusqu’à l’université ; 72% des enfants sont accueillis dans l’enseignement maternel public et 85% des enfants en âge scolaire vont à l’école. Il y a des milliers d’écoles reconstruites, parmi lesquelles 10 nouvelles universités. Le Venezuela occupe la deuxième place latino-américaine et la cinquième place mondiale en proportion d’étudiants universitaires. Actuellement un vénézuélien sur quatre participe à un programme éducatif [ii]. Il est intéresant de noter que le Venezuela se trouve maintenant au même niveau que la Finlande en tant que cinquuième pays avec la population la plus heureuse du monde [iii] .
Avant le gouvernement Chavez, en 1998, 21% de la population était mal nourrie. Le Venezuela a maintenant établi un réseau de distribution d’aliment subsidiés parmi lesquels des épiceries et des supermarchés. Tandis quèn 1980 90% de la nourriture était importée, aujourd’hui on n’en importe que 30%. La « Mission Agro-Venezuela » a remis 454.238 crédits aux producteurs ruraux. Rien qu’en 2012, 39.000 d’entre eux ont reçu des crédits. Cinq millions de vénézuéliens reçoivent de la nourriture gratuite, quatre millions d’entre eux sont des enfants scolarisés, et des cantines publiques nourrissent 900.000 personnes. La réforme agraire et les politiques de soutien à la production agricole ont fait augmenter la production nationale de nourriture. Les résultats de toutes ces mesures en faveur de la sécurité alimentaire est qu’aujourd’hui la malnutrition n’est plus que de 5%, et que la malnutrition infantile qui était de 7.7% en 1990 est aujourd’hui de 2.9%. Sous tous les aspects, c’est une impressionnante réussite en matière de santé.
Voici quelques unes des données les plus importantes sur les soins de santé et sur la santé publique [iv],[v],[vi] :
- Le taux de mortalité infantile est passé de 25 pour 1000 (1990) à seulement 13/1000 (2010) ;
- 96% de la population dispose à présent d’eau potable (ce fut un des objectifs de la révolution) ;
- En 1998, on comptait 18 médecins pour 10.000 habitants, on en compte actuellement 58 pour mille, et le système public de santé en emploie 95.000 ;
- S’il a fallu plusieurs décennies aux gouvernements antérieurs pour construire 5.081 cliniques, en 13 ans à peine le gouvernement bolivarien en a construit 13.721 (soit une augmentation de 169.6%) ;
- La « Mission Barrio Adentro » (qui est le programme de soins de santé primaire organisé avec l’aide de plus de 8.300 médecins cubains) a sauvé environ 1,4 millions de vies dans 7.000 cliniques et a effectué 500 millions de consultations ;
- En 2011 seulement, 67.000 vénézuéliens ont reçu gratuitement des médicaments coûteux pour 139 pathologies dont le cancer, l’hépatite, l’ostéoporose, la schizophrénie, parmi d’autres ; il y a maintenant 34 centres de désintoxication ;
- En 6 ans 19.840 personnes sans domicile fixe ont reçu l’appui d’un programme spécial (« Mission Negra Hipolita ») ; Il n’y a pas pratiquement plus d’enfants des rues.
- Le Venezuela possède à présent la plus grande unité de soins intensifs de la région.
- Un réseau de pharmacies publiques vend des médicaments subventionnés, ce qui permet à la population de réaliser des économies de 34 à 40%.
- 51.000 personnes ont été traitées à Cuba pour des soins oculaires spécifiques et le programme “Mision Milagro” a restauré la vision de 1,5 millions de vénézuéliens.
Bien entendu le gouvernement n’a pas encore surmonté tous les problèmes sociaux mais malgré tous les défauts et toutes les erreurs, la population le considère comme un allié. Une partie de cette équation est la participation politique intense qui singularise la démocratie vénézuélienne : près de 40.000 conseils communaux et les premières communes jouent un rôle déterminant dans la réponse aux besoins sociaux locaux, dans le suivi des mesures et permettent aux citoyens d’être acteurs des changements.[vii]
Un solide succès économique.
L’économie vénézuélienne a de faibles dettes, de grandes quantités de pétrole et de fortes réserves monétaires. Pourtant les économistes qui s’opposent au président Chávez répètent ad nauseam que l’économie vénézuélienne n’est pas « soutenable » et prédisent son écroulement lorsque cesseront les revenus pétroliers. Il est amusant de noter qu’ils ne font pas ces prédictions pour des économies pétrolìères comme le Canada ou l’Arabie Saoudite. Ils éludent le fait qu’au Venezuela la réserve de 500 milliards de barils est la plus grande du monde, et ils considèrent que les investissements sociaux sont une perte ou un effort futile. Et ce, alors que durant ces treize dernières années le gouvernement bolivarien a construit un économie plus diversifiée, à travers une infrastructure industrielle et agricole que les gouvernements précédents avaient négligée pendant 40 ans, et que son économie continue à se fortifier et à croître, même dans le contexte de la crise globale.
Une indication de la diversification progressive de l’économie est le fait que l’État obtient aujourd’hui presque autant de revenus à travers les impôts qu’à travers le pétrole, ayant renforcé son système fiscal et redistributif. En une seule décennie l’État a obtenu 251.694 millions de dollars sous la forme de taxes, un montant superieur à son revenu pétrolier annuel.
Les plus importantes étapes économiques de ces dix dernières années comprennent la réduction du chômage de 11.3% à 6.4% (décembre 2012) ; la multiplication par deux du nombre de personne bénéficiant de la sécurité sociale ; la réduction de la dette publique de 20.7% à 14.3% du PIB et la multiplication des coopératives, ce qui a renforcé les économies authentiquement locales.
En général l’économie vénézuélienne a crû de 47.4% dans ces dix dernières années [viii]. De nombreuses nations européennes pourraient envier de tels chiffres. Selon des économistes qui ont étudié en détail l’économie du Venezuela pendant les dernières années, “les prédictions de la faillite économique, des crises de la dette ou de la balance des paiements, et d’autres pronostics sombres et comme beaucoup de prévisions réalisées tout au long du processus, se sont régulièrement révélées fausses… La croissance économique actuelle du Venezuela est soutenable et pourrait se poursuivre et même passer à un niveau supérieur pendant plusieurs années.”[ix] .
Selon “Global Finance” et le “World Factbook” de la CIA , l’économie vénézuélienne présente les indicateurs suivants [x] : taux de chômage de 8% ; 45,5% de dette publique gouvernementale comme pourcentage du PIB (par contraste le même pourcentage est de 82.5% dans l’Union Européenne) ; une croissance réelle du PIB par habitant qui atteint 13.070 dollars. En 2011, l’économie vénézuélienne a défié toutes les previsions en croissant de 4.2 % et de 5.6 % dans la première moitié de 2012. Son rapport dette/PIB est beaucoup plus bas que celui des États-Unis et du Royaume Uni et meilleur que celui des pays européens ; l’inflation qui fut endémique pendant plusieurs décennies, atteignant des taux de 80%, a suivi une courbe descendante depuis quatre ans, atteignant 13.7% pour le dernier trimestre de 2012. Mème le « Wall Street Journal » rapporte que le marché boursier du Venezuela est de loin le plus performant du monde, battant son record historique en octobre 2012, et les bons du Venezuela sont parmi les plus performants dans les marchés émergents.
La victoire de Hugo Chavez a eu un impact dans le monde entier ; dans son propre pays mais aussi dans toute l’Amérique Latine où des gouvernements progressistes ont été élus, il est perçu comme celui qui a lancé le changement radical et la transformation de l’ordre global. Sa victoire est d’autant plus significative si on considère l’important soutien financier et stratégique que les agences états-uniennes et leurs alliés apportent aux partis d’opposition et à leurs médias. Depuis 2002, Washington a fait parvenir 100 millions de dollars aux groupes d’opposition du Venezuela et, rien que pour l’élection de 2012, a distribué 40 à 50 millions de dollars. [xi] La population vénézuélienne a surmonté le barrage de propagande des médias qui à 85 % sont privés (et font 95 % d’audience nationale). [xii]
La marée progressiste dans la région a permis d’initier pour la première fois la construction d’une véritable indépendance de l’Amérique du Sud avec des organisations fédératrices telles que la Banque du Sud, la CELAC, l’ALBA, PETROSUR, PETROCARIBE, UNASUR, MERCOSUR, TELESUR, le SUCRE comme monnaie alternative au dollar, proposées au départ par le président du Venezuela et qui ont démontré au reste du monde qu’il y a, au 21ème siècle, des alternatives économiques et sociales [xiii] et un modèle de développement différent du capitalisme global. Le contraste est frappant entre une Europe qui subit des niveaux élevés de dette, alors qu’en Amérique Latine ils sont faibles et continuent à baisser.
Les changements au Venezuela ne sont pas abstraits. Le gouvernement du Président Chávez a amélioré de manière significative les conditions de vie des Vénézuéliens et les a engagés dans une dynamique de participation politique pour les approfondir [xiv]. Le nouveau modèle de développement socialiste a eu un impact phénoménal dans toute l’Amérique Latine, y compris récemment vis-à-vis de la Colombie. Les gouvernements progressistes de gauche ou du centre maintenant majoritaires dans la région voient dans le Venezuela le catalyseur qui a insufflé dans la région plus de démocratie, plus de souveraineté nationale et plus de progrès économique et social.[xv].
Nulle rhétorique néo-libérale ne peut éluder ces faits. Des dizaines d’experts en opinion peuvent continuer à discuter sur Internet de si la Révolution bolivarienne est socialiste ou non, si elle est révolutionnaire ou réformiste (elle est probablement les deux à la fois). Il n’empêche que ces réussites substantielles demeurent. C’est ce qui rend furieux ses opposants tant à l’intérieur du pays que dans les pays néo-coloniaux. L’“objectif” et “empirique” « The Economist » ne publiera pas ces données, préférant prédire une fois de plus la déroute imminente de l’économie vénézuélienne. “El Pais”, en Espagne, préfèrera citer un des architectes du Caracazo (le massacre de 3000 personnes à Caracas qui protestaient en 1989 contre les mesures d’austérité, dix ans avant la révolution bolivarienne) : l’ex-ministre des finances Moises Naim, connu pour son obsession anti-chaviste. Mais aucun d’eux ne peut nier l’Indice de Développement Humain des Nations Unies qui situe le Venezuela à la 61ème place sur 176 pays, avec une avancée de sept places en 10 ans. Une raison de plus pour comprendre que la Révolution Bolivarienne va survivre à la présidence du leader vénézuélien.
Carles Muntaner, Joan Benach, María Paez Victor
Source (original en anglais) : CounterPunch
Traduction de l’anglais : Thierry Deronne
article en français : http://venezuelainfos.wordpress.com/2012/12/24/les-facteurs-...
Les auteurs :
- Carles Muntaner est Professeur d’Infirmerie, de Santé Publique et de Psychiatrie à l’Université de Toronto. Il a travaillé sur les aspects de la santé publique de la Révolution Bolivarienne depuis plus de dix ans. Voir notamment “Muntaner C, Chung H, Mahmood Q and Armada F. “History Is Not Over. The Bolivarian Revolution, Barrio Adentro and Health Care in Venezuela.” In T Ponniah and J Eastwood The Revolution in Venezuela. Harvard : HUP, 2011
- María Páez Victor est une sociologue vénézuélienne, spécialisée en santé et en médecine.
- Joan Benach est professeur de Santé Publique à l’Universitat Pompeu Fabra, Barcelona. Il a collaboré à de nombreuses études sur les politiques de santé publique de la Révolution Bolivarienne.
voici un documentaire tourné en Grèce qui donne une toute autre vision ainsi qu'une autre explication à la "crise " réalisé grâce à des dons ce fut un immense succès en Grèce
“PIIGS”, tout comme tous les pays de l’UE. Nos ministres ont essayé de nous faire croire que nous avions tous une responsabilité dans ceci.”
Dettocratie (Debtocracy / Χρεοκρατία hreokratía) est un documentaire sorti en 2011 de deux journalistes grecs : Katerina Kitidi et Aris Hatzistefanou. Le film traite principalement de la crise de la dette grecque de 2010, et prend pour exemple le cas de l’Equateur, et montre comment ce pays a réussi à s’en sortir grâce à un audit de sa dette et en répudiant une partie de sa dette.
Les fondateurs du projet Debtocracy soutiennent que la Grèce doit suivre la même voie en commençant par créer une commission d’audit de la dette souveraine puis en sortant de l’euro.
Ce film a connu un vif succès en Grèce. Près de 500 000 personnes ont visionné le film une semaine après sa sortie sur internet, plus d’un million quelques semaines plus tard. Il faut également savoir que le projet a été intégralement financé par des donations.
Bon visionnage !
NB. : vous pouvez choisir une diffusion HD en cliquant en haut à droite de l’image
Interview des réalisateurs, publiée sur Owni.fr :
Né à Athènes, Aris Hatzistefanou, 34 ans, est un journaliste à toute épreuve depuis ses plus jeunes années. Journaliste en Palestine, puis à Londres pour la BBC, son émission de radio “infowar” sur la station grecqueSky Radio, très écoutée, fut arrêtée quelques jours seulement avant la publication du documentaireDebtocracy, dont le message est à contre-courant de la pensée dominante.
Ce projet a attiré l’attention de plus d’un million de personnes en Grèce, et a popularisé une campagne nationale demandant une commission d’audit de la dette publique du pays. OWNI s’est entretenu avec l’homme derrière ce subversif documentaire qui secoue l’opinion grecque, dans une période très difficile pour le pays.
Quelle est l’histoire de Debtocracy ?
L’idée nous est venue après une émission sur Sky Radio sur la manière dont le président équatorien avait géré la dette colossale du pays : il mis en place une commission chargée d’auditer la dette souveraine du pays, et arriva à la conclusion que d’autres pays étaient en train d’utiliser l’Équateur comme un “esclave”, tout comme l’Argentine et d’autres pays avant lui. Par conséquent, le gouvernement équatorien força les créanciers à subir un « haircut » [des pertes, ndlr] de 70%.
Dans le même temps, en Grèce, des gens étaient en train de lancer une initiative similaire, et recherchaient du soutien pour cela. Du coup, mon émission sur Sky Radio entrait en écho avec leur discours. Et beaucoup de gens semblaient se demander si nous pouvions faire la même chose en Grèce.
Katerina Kitidi (éditrice en chef de TV XS) et moi nous sommes alors décidés à produire ce documentaire. Mais nous n’avions pas d’argent, et ne voulions surtout pas demander des financements auprès d’un quelconque parti politique, syndicat, entreprise, ou pire, une banque. Nous avons alors eu l’idée de demander aux gens de nous aider en lançant une campagne de crowdfunding.
Et cela a très bien marché ! Nous avons récolté 8.000 euros en seulement dix jours, ce qui est pas mal du tout en Grèce, surtout dans le contexte actuel.
Au début, ce projet était censé n’être qu’une vidéo de plus sur YouTube ! Mais comme beaucoup de gens nous ont proposé leur aide (des professionnels de l’audiovisuel notamment), et que beaucoup de gens nous ont aidés financièrement, nous avons pu réaliser un véritable documentaire. À un moment, nous avions même tellement de dons que nous avons décidé d’investir dans la promotion du film, ce qui n’était pas prévu.
Alors que ce projet avait été initié par deux personnes, environ quarante personnes ont contribué au final.
Katerina Kitidi et Aris Hatzistefanou.
Comment le film a été reçu en Grèce ?
Nous avons eu plus d’un demi-million de vues en moins d’une semaine, et nous sommes aujourd’hui à plus d’un million. Mais en dépit de ce succès, les média grecs n’en touchèrent pas un mot au début. Puis, quand ils ont vu le succès du film, ils ne pouvaient plus faire comme si nous n’existions pas. Il sont alors commencé à nous critiquer et à tenter de nous décrédibiliser. Jusqu’à présent, aucune chaine de télévision n’a parlé de nous, même négativement.
En fait, le jour où ils le feront, c’est que nous aurons gagné.
Quel est le message que vous voulez faire passer avec ce documentaire ?
Nous défendons le point de vue que la situation actuelle n’est qu’une partie d’un problème bien plus global, notamment lié au problème de l’euro. Parce que l’euro est divisé entre son cœur et la périphérie, nous sommes condamnés à souffrir de pertes de compétitivité face à l’économie mondiale, car nous ne pouvons pas dévaluer notre monnaie.
Je ne nie pas que nous avons notre propre part de responsabilité. Le problème de la Grèce est que notre fiscalité ne s’est pas adapté au modèle d’État-providence que nous avons mis en place : les entreprises ne sont pas assez taxées, les déficits ne sont donc pas contrôlés. Nous avons aussi un grave problème de corruption, mais cela reste un détail : nous pourrions mettre tous les politiques en prison, mais qu’est-ce que cela changerait ?
Bref, ce qui se passe actuellement ne peut pas être totalement de la faute des “PIIGS”, comme ils nous appellent.
Nous disons aussi que le modèle allemand n’est pas un modèle à suivre. Ils ont simplement gelé les salaires depuis dix ans ! Ce n’est pas soutenable pour l’ensemble de l’Europe !
Certains disent que votre point de vue n’est pas impartial. Que leur répondez-vous ?
Tout d’abord, nous n’avons jamais prétendu être mesurés. C’est même plutôt l’inverse, puisque nous pensons que nos contradicteurs ont largement eu le temps et l’espace médiatique pour faire valoir leur position. D’ailleurs, leur position n’est pas vraiment équilibrée non plus…
Certains critiquent aussi le fait que l’Équateur n’est pas un bon exemple, car c’est un pays en voie de développement qui a du pétrole. Mais le pétrole ne représente que 25% du PIB de l’Équateur, et nous, nous avons nous aussi en Grèce notre propre pétrole : le tourisme.
Après, on aurait pu prendre n’importe quel autre pays comme exemple, il y aurait toujours des gens pour dire que « comparaison n’est pas raison », même si le contexte est tout de même similaire, avec une spirale d’endettement et l’intervention du FMI. Mais au final, ils essaient juste de faire dériver la conversation afin de ne pas répondre au principal sujet de ce film : la nécessité de créer une commission d’audit de la dette.
À votre avis, que devrait faire la Grèce aujourd’hui ?
C’est clair que la Grèce ne peut repayer sa dette, que celle-ci soit légale ou pas, et quel que soit son montant et son taux d’intérêt. Plus de 350 milliards de dettes, c’est déjà trop. Très ironiquement, les marchés semblent plus lucides que le gouvernement, qui continue de dire que l’on peut trouver l’argent. Mais les marchés ne sont pas stupides. Les plans de sauvetage n’ont en vérité qu’un seul objectif : sauver les banques françaises et allemandes, qui tomberaient si la Grèce faisait banqueroute.
Donc, de notre point de vue, nous ne devrions rien attendre des décideurs européens. Si nous attendons, il sera trop tard pour prendre les mesures nécessaires. Nous devons donc trouver nous même des solutions, et lancer des initiatives.
Une fois que cela est dit, la première chose que nous devons faire et de mener un audit de la dette grecque, de manière à discerner la dette légale de celle qui ne l’est pas. Un certain nombre d’indices tendent à montrer qu’une grande partie de la dette est odieuse, voire illégale. Mais seule une commission d’audit saurait le démontrer. C’est pourquoi nous soutenons complètement cette initiative, même si nous soulignons l’importance que cette commission soit menée de manière transparente et démocratique. Pas par les parlementaires.
Après, nous sommes plus radicaux que d’autres dans nos propositions car nous pensons que nous devrions stopper le remboursement de la dette, quitter l’euro, et nationaliser le secteur bancaire. Ce n’est pas quelque chose de facile à défendre, car cela parait très radical, mais même certains économistes et hommes politiques commencent aussi à étudier ces options.
Nationaliser les banques peut sembler être une proposition communiste, mais j’y vois plutôt du pragmatisme : il faut protéger le pays d’une éventuelle fuite des capitaux vers l’étranger, dans le cas où nous quittons l’euro.
Avez-vous des liens avec d’autres initiatives de ce type en Europe ?
Nous avons été contactés par de nombreux groupes, notamment pour que nous traduisions le documentaire. Ce qui est désormais chose faite. Mais nous ne collaborons pas vraiment avec eux en tant que tel, nous leur permettons simplement de réutiliser notre travail, qui est sous licence Creative Commons.
Comment voyez-vous l’avenir de la Grèce ?
L’année dernière, il y a eu plusieurs soulèvements contre le plan de sauvetage du pays, mais les citoyens sont très découragés depuis. Pendant les dix dernières années, l’opposition n’a jamais rien proposé qui puisse rassembler l’opinion publique. Certains pensent que les grecs se font une raison, mais je sens que l’indignation est toujours bien là, sous nos pieds. Elle n’attend qu’un nouveau prétexte pour être ravivée.
Il est intéressant de noter qu’aucun parti politique n’a le contrôle des mouvements de protestation, et que personne ne guide ce mouvement. Je redoute donc que la situation ne s’enflamme de nouveau, d’une manière violente. Mais il est impossible de prévoir quand et pourquoi.1
Quelle est la suite pour Debtocracy ?</>
Grâce à toutes les personnes qui nous ont soutenus, nous avons collecté plus d’argent que nécessaire pour la production du film. Nous avons donc décidé de créer un compte spécial pour que les gens déposent leurs dons. Si nous n’utilisons finalement pas cet argent pour un nouveau projet dans les six mois, les donateurs seront remboursés.
Franchement, nous ne nous attendions pas à un tel succès avec si peu de moyens. Ce n’était pas facile, mais nous nous sommes prouvé que nous pouvions faire de grande choses avec peu de ressources, surtout quand vous êtes entourés de personnes talentueuses.
Internet nous a beaucoup aidés, mais nous voyons aussi les limites de l’outil. Nous devons aujourd’hui aller à la rencontre de ceux qui ne sont pas forcément sur Internet, notamment à l’extérieur d’Athènes. Si nous n’étions que sur Internet, notre approche resterait trop élitiste. C’est pourquoi nous envisageons de distribuer des DVD et d’organiser des projections dans des théâtres ou des cinémas.
Nous voulons vraiment aller plus loin, faire face aux tabous des médias mainstream grecs. Aujourd’hui, si les gens ne participent pas eux-mêmes à la production de l’information, il n’y aura jamais aucune entreprise de média prête à leur donner la parole.
Synopsis Presseurop :
Tout le monde sur le web parle de Debtocracy, un documentaire des journalistes Katerina Kitidi et Ari Hatzistefanou sur la crise grecque. Tourné avec leur argent personnel et les dons de quelques amis, il est diffusé gratuitement sur debtocracy.gr. En moins de dix jours, près de 600 000 visiteurs l’ont visionné. Chaque jour, partisans et adversaires du documentaire échangent leurs points de vue sur Facebook, Twitter ou sur les blogs.
Les principaux acteurs de ce documentaire (environ 200 personnalités) signent une demande de création d’un comité d’audit international, qui aurait pour but de préciser les raisons de la création d’une dette souveraine et la condamnation de ses responsables. En l’espèce, la Grèce a le droit de refuser le remboursement de sa « dette injustifiée« , c’est-à-dire de la dette constituée par des actes de corruption contre l’intérêt de la société.
Debtocracy est une action politique. Elle présente un point de vue sur l’examen des évènements qui ont conduit la Grèce au bord du gouffre. Les opinions vont toutes dans le même sens, sans contrepoint. C’est le choix des auteurs, qui livrent leur manière de voir les choses dès les premières minutes: « En près de 40 ans, deux partis, trois familles politiques et quelques grands patrons ont conduit la Grèce à la faillite. Ils ont cessé de payer les citoyens pour sauver leurs créanciers. »
Les « complices » de la faillite n’ont pas droit à la parole
Les auteurs du documentaire ne donnent pas la parole à ceux qu’ils considèrent comme les « complices » de cette faillite. Les Premiers ministres et ministres des Finances de ces dix dernières années en Grèce sont présentés comme les maillons d’une chaîne de complices qui ont poussé le pays dans le vide.
Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, qui s’est présenté aux Grecs comme le médecin du pays, est comparé au dictateur Georges Papadopoulos, Premier ministre sous le régime des colonels, de 1967 à 1974. Le parallèle est établi avec une facilité remarquable dès le début du documentaire, mais le personnage concerné (DSK) n’a pas le droit à la parole.
A la question « Pourquoi ne pas faire intervenir les personnes pointées du doigt ?« , Kateina Kitidi, l’une des auteurs répond que « c’est une question qu’il faut poser à de nombreux médias qui, ces derniers temps, diffusent en permanence un seul point de vue sur la situation. Nous considérons que nous offrons une autre approche, qui manquait depuis longtemps. »
Le public, garant de l’indépendance du film
Pour son collègue Aris Hatzistefanou, c’est l’indépendance du documentaire qui compte: « Nous n’avions pas le choix », précise t-il. « Pour éviter les contraintes sur le contenu du film, qu’auraient exigé les sociétés de production, institutions ou partis auraient certainement exigé, on s’est adressé au public pour assurer les frais de production. Le documentaire appartient donc à nos ‘coproducteurs’ qui ont fait des dons sur internet, et c’est la raison pour laquelle il n’y a pas de problèmes de droits. Notre but est, de toutes façons, de le diffuser le plus largement possible« , explique-t-il.
Le documentaire se sert du problème de l’Equateur et de l’Argentine pour soutenir l’argument selon lequel le rapport d’un comité d’audit peut servir d’outil de négociation pour effacer une partie de la dette, du gel des salaires et des retraites.
« Nous essayons de prendre les exemples de pays comme l’Argentine et l’Equateur, qui ont dit non au FMI et aux créanciers étrangers qui ont mis à genoux, même partiellement, les citoyens. Pour cela, nous avons parlé aux personnes qui ont mené un audit en Equateur et prouvé qu’une grande partie de la dette est illégale« , reprend Katerina Kitidi. Debtocracy évite toutefois de souligner des différences majeures et évidentes entre l’Equateur et la Grèce. Entre autres, le fait que l’Equateur possède du pétrole.
Source: http://www.les-crises.fr/
Source: http://www.les-crises.fr/
vendredi 28 décembre 2012
Je reproduis un article que j'avais écris le 1 juin 2010p . A cette époque par un artifice digne des Pieds Nikelés les ultralibéraux de l'agriculture de l'Allier se font reconnaître par la FNSEA et leur UDSEA se transforme en FNSEA03 (sic) depuis plus de nouvelles de cette UDSEA ; sauf il y a trois jours ou je suis assigné au tribunal , ou j'apprends que l'UDSEA morte théoriquement il ya 2 et demi conteste l'existence de nos syndicats locaux et s'en prend à la préfecture de l'ALLIER pour des histoires de délais (resic) incroyable d'autant que c'est elle qui présente ses candidats au collège syndical! incroyable mais vrai !nous vivons une époque formidable!!!! sauf que pendant ces frasques les paysans souffrent , un détail ; ainsi la bourgeoisie ne s'emm...de avec les détails , pour eux les syndicats paysans n'ont pas le droit de citer un point c'est tout . "Douce France" ....
ON NE TRICHE PAS AVEC L'HISTOIRE !
ci dessus, A l'appel de la FDSEA03 avec tous les syndicat de l'Allier sauf celui qui aujourd'hui change de nom
Rassemblement au Donjon de la FDSEA dans les années cinquante contre le traité de Rôme
Rassemblement au Donjon de la FDSEA dans les années cinquante contre le traité de Rôme
Le syndicalisme agricole dans l’Allier connaît bien des remous , et ce depuis sa création ,
pour une raison simple , la FDSEA est née de la résistance et a toujours tenu une ligne progressiste , en ce sens ou elle a toujours considéré , l’Homme comme centre de préoccupation principale.
Que ce soit au conseil d’administration ,à la section des fermiers et métayers , chez les retraités ou dans toutes ces sections , la ligne de conduite s’est toujours forgée dans la défense de la dignité humaine , et nous pourrions remonter très loin ,en 1904 à la création de la fédération par Michel Bernard et Emile Guillaumin , ce fut d’ailleurs toujours la raison d’être du syndicalisme revendicatif .
Ce syndicalisme a bien sûr toujours été combattu par les possédants du début par la mise à l’index de Michel Bernard ,ou sous l’occupation par la traque des partisans paysans qui
allaient pourtant en boutant l’occupant nazi , jeter les bases de notre fédération dès 1944 ; les opposants d’alors traitaient le statut du fermage (acquit social majeur arraché par le conseil de la résistance) en ces termes « Le statut donne des privilèges au fermier médiocre et vise à détruire par extinction une catégorie sociale : celle des bailleurs des baux ruraux ».
Puis dans les années 80 par L’UDAB (un)qui s’en prenait à Georges Mercier et au siens tant à la chambre d’agriculture accusée de faire des « cadeaux » au bourbonnais rural (sic)qu’à la FDSEA trop ringarde et ne s’occupant pas assez des « agriculteurs performants » en 1994 notre FDSEA perdait la chambre et l’UDAB devenait UDSEA (deux) .
Depuis plus de quinze ans l’équipe actuelle de la FDSEA03 n’a de cesse de se battre pour des prix rémunérateurs et une politique des structures privilégiant le nombres d’actifs à la
superficie des exploitations toujours au nom de la dignité humaine dépassant largement le cadre purement agricole et nous constatons bien les dégât de ce libéralisme débridé cogéré par l’instance nationale noyautée par l'UMP.
Aujourd’hui le voile se déchire un peu plus , et le but s’affiche , par un tour de passe-passe
habile , après avoir occupés trois des nôtres depuis plus d’un an en concertations aussi stériles
qu’inutiles , la région (après être venue à bout de la FDSEA 63 grâce à Debatisse il y a de cela
quelques décennies) organise sous la férule de la commission des statuts et conflits et unilatéralement des élections en Allier !
G MERCIER
G MERCIER
Et vite s’il vous plait , tout doit être plier fin Juin , le marasme paysan ne compte pas !
La FDSEA reste fidèle à ses engagements , les syndicats sont ouvert à tous et si les responsables ne leur semblent pas à la hauteur , ils les changent !
Non , le but est beaucoup plus simple , par ce simulacre d’élection l’UDSEA deviendra FNSEA allier ! et de trois .
Le quatre ..................reste à voir!
Notre FDSEA03 restera FDSEA03 avec toujours ses cotisations , sa tradition à défendre le meilleur pour les paysans , elle n’est pas seule , d’autres syndicats n’admettent pas la dérive prise par la politique agricole , d’ailleurs il y a longtemps que la FDSEA03 avait pris sa
liberté de parole , de position et d’action dans la transparence la plus totale sans sectarisme aucun , nous sommes libres et l’avons à maintes reprises démontrés.
Il est hors de question de participer à ce simulacre , de faire payer une cotisation supplémentaire de 50€ avec le bulletin de vote à nos adhérents qui cotisent depuis des décennies ,et , en plein travaux , alors que la situation est tragique pour le plus grand nombre de paysans , de se saborder pour servir les intérêts des nantis, et des régions les plus riches.
L'histoire s’écrit tous les jours .
Nous écrirons ou participerons à l’écriture des futures pages des luttes syndicales dans la
liberté et le soucis de la justice sociale , de la défense du plus grands nombres quelques soit
les productions avec tous ceux qui voudrons bien se joindre à nous , après le comité de Guéret s’écrira celui d’un autre front syndical hostile au tout industriel pour une agriculture paysanne et humaine inscrite dans un environnement sain pour une nourriture de qualité en quantité repoussant une nourriture à deux ou trois vitesse , solidaire des luttes dans tous les secteurs d’activité ou l’être humain est exploité.
Chaque paysan doit savoir qu’il peut compter sur la FDSEA03 ,il sera écouté , défendu comme par le passé, sans apriori, sans sectarisme , il pourra toujours compter sur le syndicat historique ; les combats ne manquent pas en ces temps agités, notre revenu et notre avenir à tous , méritent mieux d’être défendu que ces manoeuvres de bas étages . La vie continue celle de la FDSEA aussi ; je rappelle pour finir cette sage citation
« Les pays sans racines et sans mémoires sont des pays muets ou les enfants ont froid en faisant semblant d’être
heureux »
Cet article est imagé par des documents historiques du rassemblement du Donjon au premier journal de la fédération , en passant par la lutte à la libération sans oublié Georges pendant son mandat de président de chambre d'agriculture: on ne triche pas avec l'histoire
heureux »
Cet article est imagé par des documents historiques du rassemblement du Donjon au premier journal de la fédération , en passant par la lutte à la libération sans oublié Georges pendant son mandat de président de chambre d'agriculture: on ne triche pas avec l'histoire
jeudi 27 décembre 2012
mercredi 26 décembre 2012
En Allier d'une seule voix , La FDSEA03, MODEF , Confédération Paysanne . Avec sa section des Fermiers et Métayers , notre Fédération se bat depuis 67 ans
C'est parti pour les élections aux chambres d'agriculture !
Ces chambres consulaires sont élues,par les "agriculteurs" de chaque département en plusieurs collèges , le plus important étant celui des exploitants agricoles.
Dans l'Allier la Chambre est détenue depuis 1995 par les ultralibéraux qui, se sont appeler UDAB , puis UDSEA puis FNSEA03 les même hommes d'ailleurs au dernières nouvelles ce ne serait pas la FNSEA qui présenterait ces liste mais toujours l'UDSEA! comprendra qui pourra en un mot disons que ce sont les ultralibéraux qui pilotent tout cela aux discours très racoleurs mais dans les fait c'est le bras armé de l'agroalimentaire et des banques restons en là .
-Sachons que déjà ces gens s'en prennent au collège syndical dont je suis l'un des candidats au motifs que nos syndicats communaux ne seraient que virtuels !! effectivement nos adhérents ont autre chose à faire que de tenir à jour les procès verbaux de leur assemblée sachons seulement qu'ils sont tous nés au lendemain de la guerre et constitués pour l'essentiel par des résistant de l'époque alors que d'autres trempaient dans la collaboration mais ceci est une autre histoire , par contre chacun possèdent des statuts eux bien en ordre ; c'est dire la peur qu'ils ont de nous voir siéger à leur côté ! Ainsi va le sectarisme légendaire de la droite bourbonnaise ...
Pour le collège syndical ,une liste d'union soutenue par la FDSEA , le MODEF, le Confédération Paysanne et la Section des Fermiers et Métayers de l'Allier et par des non syndiqués s'opposera d'une seule voix à la politique ultralibérale actuelle dont le scrutin à un seul tour aura lieu fin Janvier .
Nous présentons un programme entièrement tourné vers et pour les paysans , avec une autre orientation politique et commerciale et une vraie volonté d'installer un maximum de jeunes en freinant l'agrandissement des exploitations et repensant complètement le modèle de développement rural sachant que chacun mérite de réussir et d'exister quelque soit sa production , sa façon de produire et son niveau de production , en un mot nous nous en prenons clairement au productiviste piloté par le lobby agroalimentaire et bancaire ainsi qu'au clientélisme ambiant.
L'essentiel des candidats s'étaient donnés rendez vous à St Sornin pour une photo au centre Christophe Protat qui mènera la liste |
Inutile de vous dire que mes propos me vaudront des attaques incendiaires et violentes comme c'est le cas depuis maintenant 17 ans comme Secrétaire Général et Bruno Vif comme président , allant même jusqu' au delà de l'humainement supportable , ainsi va la vie des responsables de la FDSEA
Riches et puissants les financiers de l'UMP: 544 de puissants riches qui ne se gênent pas avec les frontières eux ni l'UMP ;qu'elle est douce la vie quand on sait exploiter les autres ; la droite cette machine à broyer les vies humaines .....
Ils sont 544, très majoritairement des hommes. Ils sont riches et puissants. Certains sont célèbres, d’autres parfaitement inconnus du grand public.
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1) l’ump, parti international
En avril 2006, alors ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy déclarait : « S’il y en a que ça gêne d’être en France, je le dis avec le sourire mais avec fermeté, qu’ils ne se gênent pas pour quitter un pays qu’ils n’aiment pas. » Beaucoup de ses plus puissants soutiens financiers de l’époque ne se sont pas gênés. C’est le premier constat factuel que l’on peut tirer de l’étude de la liste : sur les 544 membres du Premier Cercle recensés, plus du quart – 140 précisément, selon notre décompte – résident à l’étranger, pour l’essentiel dans des contrées où la fiscalité est plus douce qu’en France.
Ainsi, 64 d’entre eux ont élu domicile à Londres, l’un desparadis fiscaux les plus accueillants selon le magazineForbes ; 40 aux États-Unis, essentiellement à New York ; 12 en Suisse et 9 en Belgique, deux destinations très prisées par les exilés fiscaux. Les 15 restants se partagent entre le Portugal, le Viêtnam, la Chine, l’Argentine, le Maroc, le Liban, le Brésil, Singapour, le Canada et l’Italie.
Fait surprenant : plusieurs personnalités étrangères ou ayant fait toute leur carrière à l’étranger font partie des grands donateurs de l’UMP.
Dans la liste, on tombe ainsi sur le Canadien Peter Munk, président du leader mondial de l’extraction d’or, Barrick Gold Corporation. Milliardaire, Peter Munk est un associé et ami du marchand d’armes saoudien Adnan Khashoggi. Les activités minières de l’homme d’affaires canadien sont au cœur de plusieurs controverses, concernant des atteintes à l’environnement et les rapports dégradés de sa multinationale avec des populations autochtones.
Peter Munk© Reuters
Peter Munk avait aussi fait parler de lui il y a une quinzaine d’années quand, à l’occasion de l’assemblée annuelle de son groupe en mai 1996, il avait vanté les réformes économiques du régime Pinochet, occultant le caractère sanglant de la dictature chilienne.
Au Premier Cercle, en 2007, M. Munk côtoie notamment la famille Duroc-Danner (cinq de ses membres en font partie…), établie entre le Texas, Londres et la Suisse. Le patriarche, Bernard J. Duroc-Danner, est le PDG du géant pétrolier Weatherford, dont le chiffre d’affaires a atteint en 2011 les 13 milliards de dollars. Le Wall Street Journal a rappelé à l’été 2011 que les importantes infrastructures de la multinationale en Libye avaient été peu endommagées par la guerre, dont M. Sarkozy fut l’un des fers de lance. M. Duroc-Danner est également une connaissance de Jean-François Copé, l’actuel secrétaire général de l’UMP.
L. Blavatnik© dr
Club décidément sans frontière, le Premier Cercle accueille aussi en son sein le milliardaire russe Leonard Blavatnik – sa fortune personnelle est estimée par le magazine Forbes à 12 milliards de dollars. L’homme d’affaires basé à New York est à la tête d’un empire financier, Access Industries, qui a investi dans des secteurs aussi divers que le pétrole russe (TNK-BP) ou la musique, avec le rachat, en mai 2011, de la Warner Music Group pour 3,3 milliards de dollars.
Leonard Blavatnik a versé il y a quelques années 100 millions de dollars en faveur du complexe culturel “Faena Arts District”, du styliste argentin Alan Faena. Ce dernier est aussi membre du Premier Cercle.
Précision utile : deux cadres d’Access Industries, Lincoln Benett et Mark Shanker, ont également mis la main à la poche pour entrer dans le club privilégié du Premier Cercle. Dans l’annuaire de 2007 que nous avons récupéré, MM. Benett et Shanker ont donné comme adresse personnelle celle de l’entreprise de M. Blavatnik. Une indication qui autorise à s’interroger sur l’origine réelle des fonds ayant alimenté les caisses de l’UMP, personnelle (ce qui est légal) ou professionnelle (ce qui est interdit depuis 1995).
Les représentants des pays anglo-saxons (Angleterre et États-Unis) sont, de loin, les premiers bailleurs de fonds étrangers. Aux États-Unis, le parti profite, il est vrai, de solides réseaux d’influence grâce au clan Sarkozy.
Le demi-frère de l’ancien chef de l’État, Pierre-Olivier Sarkozy (ils ont le même père), était en 2007 et encore après un membre actif du Premier Cercle outre-Atlantique. Ancien de l’Union des Banques suisses (UBS), Pierre-Olivier Sarkozy a rejoint en mars 2008 le groupe Carlyle, dont la figure de proue fut pendant des années l’ancien directeur adjoint de la CIA, Frank Carlucci, un proche de Ronald Reagan.
Le beau-père de Pierre-Olivier Sarkozy, Frank G. Wisner, est lui aussi membre du Premier Cercle. Diplomate de renom – il fut ambassadeur en Zambie, en Égypte, aux Philippines et en Inde –, Franck G. Wisner est le fils de Franck Wisner, le créateur du service des opérations clandestines de la CIA, dont l’ombre fuyante peut être croisée dans certains romans d’espionnage.
Après avoir quitté les couloirs de la diplomatie américaine, Franck Wisner fils a rejoint le grand cabinet de lobbyistes Patton & Boggs, qui fut notamment impliqué dans les dessous financiers de la libération des infirmières bulgares en Libye, comme Mediapart s’en est déjà fait l’écho.
2) l’opa du monde de la finance
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les 544 membres du Premier Cercle de juin 2007, 147 appartiennent au monde de la haute finance. Soit, à nouveau, un gros quart. Les plus grands banquiers de la place sont dans la liste :Charles de Croisset (Goldman Sachs), Michel David-Weill (Lazard), David de Rothschild (Rothschild), Nicholas Clive-Worms (Banque Worms), Édouard de Ribes (Rivaud), Charles-Henri Filippi (HSBC)…
S’agissant de la dizaine de grands donateurs de l’UMP résidant en Suisse, une majorité sont banquiers : Henri Danguy des Déserts (ancien de SG Private Bank), Jean-François de Clermont Tonnerre (banque Hottinger), Aimery Langlois-Meurinne (ancien de GBL et Meryll Linch), Christophe Mazurier (banque Pasche) ou Marc Odendall(ancien de Meryll Linch et JP Morgan).
Wall Street© Reuetrs
Trois responsables de Lehman Brothers, dont la faillite en septembre 2008 a révélé des pratiques comptables plus que douteuses du géant bancaire, figurent également dans l’annuaire du Premier Cercle : Nicolas Pourcelet(managing director), Alexandre Capez (head of structured volatility) et Benoît d’Angelin (co-director investments Europe).
Trois cadres de la banque d’investissements new-yorkaise Cantor Fitzgerald, spécialisée dans le courtage de bons du Trésor américain et liée à la Réserve fédérale de New York, ont financé l’UMP : Alexandre Artus, Avi Bouhadanaet Michael Halimi. Les trois ont élu domicile entre Londres et New-York.
Les hedge funds, ces fonds spéculatifs opaques et dérégulés, symboles du « capitalisme de casino », sont eux aussi bien représentés par leurs dirigeants dans la liste des grands donateurs de l’UMP : Talaris Capital, Concerto Capital Management, Alphagen, Centaurus, Blackstone, Amber Capital… La plupart d’entre eux sont liés de très près aux paradis fiscaux, ceux-là mêmes que Nicolas Sarkozy dit avoir fait disparaître une fois élu – ils ne se sont en réalité jamais aussi bien portés.
Les archives de l’Autorité des marchés financiers (AMF) rappellent par exemple que le hedge fund Amber Capital, dont le patron Joseph Oughourlian est membre du Premier Cercle, est implanté aux îles Caïmans. De même qu’Olivier de Montal, ancien administrateur d’un hedge fund, Olympia Capital, lui aussi grand donateur de l’UMP, qui a revendiqué en janvier 2009 auprès des autorités américaines une domiciliation personnelle dans les îles Caïmans (voir document ci-dessous).
Autre membre du Premier Cercle, l’homme d’affaires Éric Le Moyne de Serigny, ancien collaborateur de l’ombre d’Éric Woerth au ministère du budget, avait quant à lui été qualifié d’« ange du paradis fiscal » par le site Rue89, qui avait publié une enquête révélant, documents à l’appui, l’implication de M. Serigny dans l’administration de sociétés-écrans au Panama.
3) les cas goldman sachs et pizzorno
Cela ressemble à une galaxie. En affinant les recherches sur les membres du Premier Cercle, plusieurs dirigeants ou cadres supérieurs d’une même entreprise apparaissent dans la liste des riches donateurs de l’UMP. Le cas le plus flagrant est celui de la banque Goldman Sachs, dont un récent documentaire diffusé sur Arte, Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde, a montré les liaisons dangereuses entretenues avec le monde politique.
Pour ce qui concerne l’UMP, nous avons pu recenser pas moins de huit responsables de la banque dans la liste des membres du Premier Cercle : Jean-Luc Biamonti (managing director), Charles de Croisset (vice-président Europe), Isabelle Ealet (responsable mondiale commodities), Laurent Dupeyron (co-dirigeant de l’european equity),Pierre-Henri Flamand (directeur du desk global), Hugues Lepic (banquier associé), Philippe Khuong-Huu (chef du département global interest rates products) et le trader Carole Bettane.
Est-ce un hasard ? Une convergence de convictions personnelles ? Ou un authentique lobbying d’un géant mondial de la finance. Chez Goldman Sachs, on répond qu’il s’agit d’une « coïncidence » et que c’est « à titre personnel que de l’argent a été versé à l’UMP ».
Autre cas d’école, celui du groupe Pizzorno, spécialisé dans le traitement des déchets. La société, basée à Draguignan (Var), est impliquée dans une affaire de corruption présumée en Tunisie où elle a fait travailler l’ancien ministre de la défense François Léotard. L’annuaire du Premier Cercle fait apparaître qu’une grande partie du comité de direction du groupe a rejoint le club des grands donateurs de l’UMP : Francis Pizzorno (PDG), Frédéric Devalle(directeur général), Maria-Pilar Carrozza (directrice financière), Philippe Bonifacio (directeur juridique) et Frédéric Balse (directeur de la propreté).
Joint à plusieurs reprises ces derniers jours, Francis Pizzorno, le fondateur du groupe, a refusé de répondre à nos questions. « Je n’ai rien à vous dire. Écrivez ce que vous voulez. Allez vous faire voir »,s’est-il emporté. Frédéric Balse assure qu’ «il s’agissait pour sa part d’une démarche personnelle et qu’il n’y a eu aucune consigne de l’entreprise ». Bizarrement, il s’étonne qu’on n’ait trouvé que cinq dirigeants de Pizzorno dans la liste : « J’imagine qu’il y a eu d’autres donateurs parmi les cadres… »
Cet exemple interpelle. D’après nos informations, le président de la commission nationale chargée de vérifier les comptes des partis (la CNCCFP) s’est récemment inquiété des risques de détournement de la législation : si la loi interdit bien les dons des entreprises depuis 1995, un patron peut demander à ses cadres de signer un chèque en leur nom, en échange d’un “remboursement” en interne sous forme de primes.
Dans une moindre mesure, le cas de la société Acadomia, entreprise de soutien scolaire qui bataille régulièrement pour que Bercy maintienne l’avantage fiscal consenti à ses clients, fait également tiquer. Son président-fondateur,Maxime Aiach, son directeur général, Philippe Coléon, et son directeur financier, José Dinis, figurent dans la liste des 544. Sollicités par l’intermédiaire de leur service de presse, ils n’ont pas souhaité nous rappeler.
4) le cercle des ennemis de l’impôt
Ils ne parlent que de ça. Selon un ancien membre du Premier Cercle, la question fiscale est – avec les 35 heures – le premier sujet de conversations des membres du Premier Cercle quand ils sont réunis par l’UMP, généralement à l’hôtel Bristol (à deux pas de l’Élysée) ou au cercle Interallié.
De fait, outre les “exilés” fiscaux et les représentants d’institutions implantées dans les paradis fiscaux, le Premier Cercle compte en son sein plusieurs personnes qui ont maille à partir avec l’administration au sujet de leurs impôts.
Exemple avec l’homme d’affaires Maurice Bidermann, à l’origine de l’affaire Elf dans les années 1990. Toujours assis au premier rang lors des réunions du Premier Cercle, très actif dans les discussions, Maurice Bidermann est un homme de réseaux, proche d’Éric Woerth et de Claude Guéant.
Officiellement ruiné en France, au point de ne pas pouvoir payer les dommages exigés dans l’affaire Elf, il jongle pourtant avec les holdings au Luxembourg, en Suisse et au Liban, comme l’a déjà raconté Mediapart. En 2006, l’épouse de Maurice Bidermann, la seule du couple officiellement domiciliée en France, a reçu un avis de notification des services fiscaux. Moins d’un an après, le 8 juin 2007, un mois après l’élection de Nicolas Sarkozy, le fisc lui faisait savoir que le contrôle était finalement achevé « sans rectification ». Un cas rare pour l’administration fiscale…
Maurice Bidermann est également associé avec un financier libanais de premier rang, le cheik Bechara el-Khoury, actionnaire entre autres de la banque Audi Bank. Membre lui aussi du Premier Cercle, Bechara el-Khoury a été nommé en 2009 consul de… Monaco.
P. de Maistre© Reuters
D’autres illustres “ennemis” de l’impôt français se retrouvent dans l’annuaire. Comme Patrice de Maistre, l’ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, grand chef d’orchestre de la fraude fiscale de l’héritière de L’Oréal et lui-même détenteur d’un compte à la HSBC en Suisse, comme l’a raconté l’ancien procureur de Nice, Éric de Montgolfier. En janvier 2008, le ministre du budget et trésorier de l’UMP, Éric Woerth, remettra la Légion d’honneur à Patrice de Maistre, qui se trouve aussi être l’employeur de sa femme. Le mélange des genres vaut aujourd’hui à l’un et à l’autre des mises en examen pour « trafic d’influence » par le juge bordelais Jean-Michel Gentil.
André Bettencourt, le défunt mari de la multi-milliardaire Liliane Bettencourt, dont le fisc a découvert l’étendue de l’évasion fiscale en 2010 après la publication des enregistrements clandestins de son majordome, était, lui aussi, membre du Premier Cercle en juin 2007. Les Bettencourt étaient détenteurs de douze comptes à l’étranger non déclarés au fisc, mais ne seront contrôlés qu’après les révélations de Mediapart sur leur patrimoine trois ans plus tard. Jusque-là, et depuis des décennies, le fisc ne s’est jamais penché sur leur situation fiscale. Du jamais vu.
La bataille familiale pour le contrôle de la fortune du clan n’a pas empêché Françoise Bettencourt, la fille de Liliane et André, et son mari Jean-Pierre Meyers, de s’inscrire eux aussi au Premier Cercle, animé par Éric Woerth.
Autre exemple, celui de Guy Wildenstein, homme d’affaires et marchand d’art, au cœur avec son frère Alec de lourds soupçons judiciaires et fiscaux au sujet de l’héritage pharaonique – on parle de 4 à 5 milliards d’euros – légués par leur père. La justice a mis au jour un réseau complexe de trusts domiciliés dans un nuage de paradis fiscaux (Bahamas, Guernesey, îles Vierges britanniques…). Alec et Guy Wildenstein sont tous deux membres du Premier Cercle et la question d’éventuelles protections politiques sur leur situation fiscale est aujourd’hui ouvertement posée.
Dernière illustration avec l’ancien président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, autre membre du Premier Cercle visé par des soupçons de « fraude fiscale ». Le parquet de Paris a ouvert une enquête au mois du juin à la suite d’une dénonciation de Bercy. Président du conseil de surveillance du groupe Wendel, le baron Seillière est soupçonné d’avoir monté une opération financière frauduleuse lui ayant permis de toucher 65 millions d’euros, sans verser un centime d’impôt. Son domicile et le siège de Wendel ont été perquisitionnés mardi 25 septembre, selon Le Monde.
5) des familles engagées
A. Mulliez© Reuters
Dans la liste, certains patronymes se multiplient comme des petits pains. La famille Guerrand-Hermès (groupe de luxe Hermès), par exemple, se distingue avec cinq représentants. Le cas le plus frappant ? Quatorze Mulliez (Gérard, Thierry, Vianney, André, Arnaud, Marie, etc.), membres d’une des familles les plus riches de France, aux manettes de la holding propriétaire du groupe Auchan. Quant au Franco-Libanais Jacques R. Saadé, PDG de la troisième compagnie de fret maritime au monde (CMA-CGM), il a rejoint le Premier Cercle avec quatre de ses proches, dont son fils Rodolphe.
Si la CMA-CGM est peu connue du grand public, l’un de ses yachts de luxe baptisé Le Ponant, 88 mètres de long, a fait la Une des journaux en avril 2008, pris en otage par des pirates somaliens au large du golfe d’Aden. À l’époque, alors que Rodolphe Saadé, directeur général de la société, négocie à la radio avec les pirates sous la supervision du GIGN, Jacques Saadé, le père, rencontre son ami Nicolas Sarkozy à Paris à plusieurs reprises, pour discuter des opérations. Faut-il payer la rançon ? Tout de suite ? Au bout d’une semaine, la trentaine d’otages sera libérée par la marine française (voir ici).
Après tout, rien de surprenant. On partage souvent les mêmes convictions en famille. Mais dans certains cas, d’après un témoignage recueilli sous le sceau de l’anonymat, des membres du Premier Cercle contournent la loi (qui leur interdit de verser personnellement plus de 7 500 euros), en proposant un « deal » à leurs proches (parents ou amis) : « Tu signes un chèque au bénéfice de l’UMP et je te rembourse sur-le-champ. » Pour ces donateurs, c’est tout bénéfice : ils auront le droit de défiscaliser 66 % du montant.
Rien n’indique que les familles citées plus haut aient ainsi détourné la législation en vigueur. Mais seule la transparence peut les obliger à répondre à ce type de questions.
Notamment depuis nos informations de 2010 sur l’affaire Bettencourt, Mediapart n’a cessé de documenter une question démocratique centrale, celle du financement de la vie politique et des graves dévoiements auxquels elle peut donner lieu. Nos révélations d’aujourd’hui sur la liste secrète des hauts donateurs de l’UMP, le parti du président sortant, Nicolas Sarkozy, relèvent de ce devoir d’information sur des questions d’intérêt public.La démocratie a un coût, assumé par les contribuables français depuis la fin des années 1980 et la législation sur le financement public des partis politiques et des campagnes électorales. Nées, déjà, des révélations journalistiques sur les pratiques illégales des partis, de droite comme de gauche, ces nouvelles dispositions permettent aux formations politiques de bénéficier de sommes publiques qui ne sont aucunement négligeables et qui sont complétées par des remboursements forfaitaires des frais de campagnes électorales.Ce financement public rend d’autant plus condamnables les pratiques qui violent ou contournent la législation existante. Plusieurs faits déjà révélés par les enquêtes de Mediapart ont démontré l’existence de violations ou de contournements qui avaient échappé à la vigilance des autorités. Il en fut ainsi de l’usage de l’évasion fiscale pour des financements illicites, de l’existence de micro-partis au service presque privé de personnalités politiques et, surtout, des conflits d’intérêts générés par cette recherche d’argent parmi le personnel politique concerné.L’existence de ces manquements et de ces déloyautés prouve que la transparence sur les liens entre l’argent et la politique est encore insuffisante et que le contrôle des corruptions qu’ils peuvent générer est également insuffisant. Nos révélations sur les hauts donateurs de l’UMP posent, de nouveau, cette question. C’est l’objet de notre enquête, dont cet article est le premier volet, de mettre en pleine lumière ces sujets légitimes parce que d’intérêt général.Mediapart s’en explique plus longuement dans une mise au point de son directeur, Edwy Plenel, qui est en accès libre ici.
source : Mediapart.fr
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