Ce qui m'énerve le plus quand il y a des crèves à la SNCF ou ailleurs , c'est la façon dont elles sont traitées par les grands médias!
Avez vous remarqué qu'à chaque fois ,on nous fait le coup du micro trottoir ou les pleurnichards se plaignent de la gène , mais pas un mot sur les motifs de la grève, ni des soucis financiers que cela pose à chaque gréviste; c'est pourquoi je trouve que cette fois ci , et en entier ,je publie le trac de la CGT et le mot d'ordre des 4 fédérations pour le 3 Février .
Au nom de ma Fédération , je leur souhaite bon courage , en espérant que cette fois ci, ils seront entendus , car ils posent une vraie question de société , on ne peut pas se peindre en vert -couleur à la mode- et, casser le fret SNCF, à moins que cela ne soit que des slangans électoraux !
Voici ce texte:
Bonjour…
Vous en avez marre…
…Nous aussi !
Qui veut la peau du Service Public SNCF ?
Pourquoi la CGT cheminots s’adresse à vous aujourd’hui ?
Reconnaissons que la SNCF fait l’objet d’un traitement médiatique particulier depuis quelques semaines…
Il y a eu d’abord les nombreux incidents, trains bloqués (et pas seulement des Eurostars), supprimés, retardés à cause de la neige, du froid et l’information a été défaillante.
Les incidents sur les infrastructures se sont multipliés (aiguillages, caténaires…) et les avaries du matériel sont légion, occasionnant des changements de rames de dernière minute sans que pour autant le chauffage soit garanti !
Au bout du compte, des milliers de voyageurs ont exprimé (ou expriment) leur mécontentement, voire leur exaspération.
Des responsables politiques de tous bords montent au créneau… certains oublient même qu’ils sont à l’origine, avec le gouvernement, des décisions ultra libérales (européennes et nationales) qui retirent des moyens humains, financiers et matériels au service public.
A la CGT, nous considérons que l’explication qui consiste à invoquer la neige et le froid pour justifier les dysfonctionnements est un peu courte !
La vérité est ailleurs !
Mettre en avant le dévouement des cheminots qui rétablissent le trafic sur la ligne C du RER parisien ne suffit pas à masquer les conséquences des réorganisations (voire de la désorganisation de l’Entreprise Publique) et la réduction permanente des moyens de production. 2010, une année clé pour le Service Public SNCF !
Il y a eu d’abord l’annonce de la concurrence pour les transports internationaux de voyageurs : « …enfin !» se sont exclamés en choeur les chantres du libéralisme.Sauf que, sans attendre, la SNCF annonce revoir son modèle d’exploitation du TGV et envisage l’arrêt des dessertes au nom de la rentabilité financière de la branche qui doit faire face à une augmentation importante de 23% sur l’année des péages (droits d’accès et de circulation des trains sur le Réseau Ferroviaire National)!
Dans la foulée, le Comité Grignon (du nom du sénateur en charge de son animation) mandaté pour trouver les solutions juridiques, techniques et sociales pour une ouverture à la concurrence des TER dans les prochaines années, présentera son rapport après les élections régionales. Cette démarche idéologique portant la sacrosainte « concurrence libre et non faussée » vise aussi à masquer les résultats enregistrés et les efforts consentis notamment par les régions et les cheminots depuis 1997 et 2002, date de la généralisation de la régionalisation des TER (les trafics TER ont augmenté de 55% de 1997 à2007).
Les orientations de la branche Fret SNCF(devenue SNCF Géodis) ont pour but d’éliminerà terme le wagon isolé (messagerie ferroviaire)et à filialiser le trafic massif. En 7 ans, le trafic de marchandises assuré par la SNCF a été divisé par 2 ! 1 763 emplois ont été supprimés en 2009 et le budget 2010 prévoit 2 600 nouvelles suppressions uniquement dans l’activité Fret. La SNCF vient de présenter son budget pour 2010 au Comité Central de l’Entreprise et au Conseil d’Administration. Tous les élus et représentants des salariés ont voté contre et pour cause :
3 600 nouvelles suppressions d’emplois sont prévues, ce qui ferait 25 000 cheminots enmoins depuis 2002 ;
La dette passerait de 7 à 10 milliards d’€ ;
Le service public est de plus en plus sacrifié au bénéfice d’une stratégie libérale du Groupe SNCF.
Ce que dit la CGT :
A l’heure où la SNCF lance sa radio « info trafic », usagers et cheminots doivent faire entendre leur voix : il est inadmissible que des milliers de trains soient supprimés chaque mois sur nos régions et en banlieue parisienne par défaut de production ! L’ouverture à la concurrence n’apporte aucune réponse aux attentes des usagers du transport ferroviaire ni à la politique du développement durable : elle est tout au plus un outil de dumping social pour peser sur les conditions d’utilisation du personnel, l’emploi, les salaires et les qualifications.
Cette politique, ayant pour but avoué de faire plus de business sur les rails, conduit à baisser le niveau de la qualité de service, et peut‐être demain celui de la sécurité du système ferroviaire !La politique libérale en matière de transport des marchandises va à l’encontre des questions posées par le réchauffement climatique. Les fermetures de gares fret, des triages, des dessertes, les suppressions massives d’emplois vont rendre impossible le report modal, c'est‐à‐dire le transfert du Fret de la route sur le rail !
La SNCF doit retrouver la mission qui est la sienne : assurer le service public du transport ferroviaire sur l’ensemble du territoire afin de répondre à l’intérêt général et aux besoins socio‐économiques.
Les cheminots y sont prêts et ne doivent en aucun cas être rendus responsables de la situation dégradée du service à laquelle vous êtes très et trop souvent confrontés.
Ensemble, nous pouvons faire évoluer les choses !
Dans une démarche unitaire, les 4 Fédérations Syndicalesde Cheminots CGT - UNSA - SUD Rail – CFDT ont décidé d’agir par la grève le 3 février 2010 pour l’amélioration duService Public et la satisfaction des revendications sociales.
Montreuil, le 21 janvier 2010
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