D'après Reuters, les principales inquiétudes seraient liées à la situation en Grèce et au
« coût croissant du renflouement des banques espagnoles ».
Mais précisément, d'où vient ce que l'on appelle la « dette », si ce n'est d'une spirale de presque trois décennies de « libéralisation » et de privatisations dont François Hollande avait clairement fait l'apologie dans ses
déclarations à la presse britannique publiées par
The Guardian avec l'intitulé
« François Hollande seeks to reassure UK and City of London » ?
A leur tour, ces privatisations démolissant le patrimoine public ont été suivies d'une escalade de délocalisations industrielles, technologiques et financières avec la caution et le soutien actif des gouvernements en place, de « droite » comme de « gauche ».
A cet égard, François Hollande, qui devint chargé de mission de l'Elysée avec le soutien de Jacques Attali et Jacques Delors dès la première élection de François Mitterrand à la Présidence de la République, et dont Delors a été un mentor historique, apparaît aux milieux financiers comme un véritable gardien de cette stratégie de casse sociale.
C'est précisément la débâcle du PASOK (Mouvement Socialiste Panhellénique), membre de l'Internationale Socialiste et du Parti Socialiste Européen comme le Parti Socialiste français, qui a ouvert la voie à la crise que connaît actuellement la Grèce.
Comme ses partenaires européens, le Parti Socialiste français a soutenu le Traité de Lisbonne signé par Nicolas Sarkozy. Quelle différence, sur les questions essentielles, entre la politique de l'UMP et celle du PS ?
Le 9 mai,
Le Parisien annonce « Hollande reçoit Herman van Rompuy dans l'après-midi et Jean-Claude Juncker jeudi ». Discours à part, et moyennant le cas échéant quelques promesses à caractère corporatif ou sur le court terme, l'objectif stratégique est de poursuivre le démantèlement économique et politique des Etats souverains et des acquis sociaux qu'ils garantissent.
Le Nouvel Observateur annonce « Débat du 2 mai : pourquoi Sarkozy ne va pas "exploser" François Hollande ».
La Dépêche rapporte « À Toulouse, Sarkozy exalte la nation et les frontières », et
Le Figaro à son tour « Hollande : pas plus de régularisations ».
Pour François Hollande, non seulement il est hors de question d'augmenter le nombre de régularisations d'étrangers, mais les décisions sur les demandes de régularisation doivent être prises beaucoup plus rapidement (des expulsions plus expéditives, donc). Au délà des surenchères et du lobbying médiatique, peut-on identifier une quelconque différence sur le fond entre les politiques réelles des deux candidats ?
Ceux qui appellent à voter pour François Hollande reprochent à Nicolas Sarkozy des mesures telles que la loi sur les retraites adoptée il y a un an et demi. Mais en même temps, ils « oublient » de préciser que cette loi n'a été que l'application, dans la limite du délai prévu à cet effet, des accords du Conseil Européen de Barcelone (mars 2002) entérinés par l'alors Premier Ministre Lionel Jospin sous un gouvernement dit de « gauche plurielle » dont faisaient partie entre autres Jean-Luc Mélenchon, Marie-George Buffet, Ségolène Royal, Pierre Moscovici...
La situation est analogue en ce qui concerne les antécédents de la Loi n°2007-1199 du 10 août 2007 dite « relative aux libertés et responsabilités des universités » (
LRU), application directe de la stratégie de Lisbonne également entérinée par le gouvernement Jospin. A cette époque, François Hollande était déjà premier secrétaire du Parti Socialiste prenant la succession de Lionel Jospin.
François Hollande, qui a bien rassuré les milieux d'affaires britanniques par des
déclarations parues notamment dans
The Guardian avec le titre
« François Hollande seeks to reassure UK and City of London », est-il autre chose qu'un gardien de la casse sociale organisée au niveau européen par Jacques Delors il y a plus de vingt-cinq ans et poursuivie depuis par tous les gouvernements français et d'autres pays du continent ?
En réalité, les dirigeants de multinationales et des milieux financiers proches de François Hollande ne font pas défaut. C'est le cas, par exemple, du PDG d'AXA Henri de Castries dont les médias omettent en général de rappeler qu'il est également l'actuel président du
Comité permanent des rencontres de Bilderberg. Un autre
participant français à la dernière rencontre de Bilderberg est le « socialiste » Pascal Lamy, actuel directeur général de l'Organisation Mondiale du Commerce (
OMC) et ancien bras droit de Jacques Delors.
[la suite, sur le lien
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/04/30/francois-hollande-gardien-de-la-casse-sociale-ii.html ]
et pour rappel :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/02/16/francois-hollande-gardien-de-la-casse-sociale-i.htmlFrançois Hollande, gardien de la casse sociale (I)Le 16 février,
La Croix écrit « Moody’s place sous surveillance les banques européennes », se référant à une nouvelle notation de cette agence privée qui concerne entre autres BNP Paribas, la Société Générale, le Crédit Agricole et Natixis.
Le Monde emploie un
titre analogue :
« Moody's place sous surveillance plusieurs institutions financières ». Mais comment a-t-on ou en arriver à cette situation où des agences de notation privées sont en mesure de faire la loi sur le secteur financier de pays théoriquement souverains ?
A ce sujet, des
déclarations récentes de François Hollande parues notamment dans
The Guardian avec le titre
« François Hollande seeks to reassure UK and City of London »paraissent particulièrement éclairantes. Hollande souligne que, pendant les quinze ans où elle a gouverné depuis l'élection de François Mitterrand, la
« gauche » française a
« libéralisé l'économie » et
« ouvert les marchés à la finance et aux privatisations ».
Le candidat PS aux élections présidentielles françaises emploie de surcroît l'expression « nous » pour se référer à cette politique récurrente, et ajoute que les milieux financiers n'ont « rien à craindre » d'un éventuel succès de sa candidature. Malheureusement, les propos de François Hollande ne dénaturent point la réalité de ce qu'a été la politique suivie depuis l'arrivé de Jacques Delors à la présidence de la Commission Européenne il y a vingt-sept ans.
Soit, en particulier, pendant plus de onze ans de gouvernements de « gauche ». Au point que les aspects le plus controversés de la politique de Nicolas Sarkozy découlent, précisément, des stratégies à long terme définies à l'échelle européenne sous le gouvernement de « gauche plurielle » de Lionel Jospin.
Le 16 février également,
Politis souligne « Pendant ce temps-là, à Rouen, Hollande défend sa rigueur "juste" ». Est-ce vraiment différent des politiques dont on voit l'application en Grèce et en Italie ? La candidature de François Hollande apparaît, tout compte fait, comme une solution de remplacement dans le cadre de la même stratégie invariablement appliquée depuis trois décennies.
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