Suite de notre série de reprises sur l’Ukraine… (qui n’a évidemment pas pour but de nier le caractère corrompu de l’ancien gouvernement, ni les légitimes aspirations du peuple à plus de liberté individuelle, ni, en l’espèce, les crimes commis par les forces de l’ordre…).
Un classique de l’enquête policière : à qui profite le crime ?
Édit : Je cherche de jolies citations sur la thématique du mensonge, de la vérité, du pouvoir, de la propagande, etc – pour illustrer la future vidéo… Merci de les laisser en commentaire…
“Cela n’est rien, Madame la Marquise, Cela n’est rien, tout va très bien. Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise, On déplore un tout petit rien…”
Les snipers qui ont tiré sur l’Euromaidan, faisant la plupart des 88 morts et d’innombrables blessés, qui ont conduit à l’éviction du Président légal, M Ianoukovitch, étaient commandité… par l’Euromaidan !
L’enregistrement clandestin posté sur le site internet Russia Today d’une conversation téléphonique du 25 février dernier entre la vice-présidente de la Commission européenne, Catherine Ashton, et le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Paet, permet de le croire.
Au cours de cette conversation (dès 08:20), Paet lui affirme que :
Ce qui était troublant c’est que Olga [Bogomolets, chef d’hôpital et principal contact de Paet lors de son voyage en Ukraine] disait que toutes les preuves indiquent que les personnes qui ont été tuées par des tireurs en embuscade [snipers] dans les deux camps, aussi bien les policiers que les gens dans la rue, l’ont été par les mêmes snipers tuant les gens des deux camps…
Elle m’a montré des photos ; en tant que médecin elle dit qu’il s’agit des mêmes pratiques, qu’il s’agit du même type de balles, et c’est vraiment troublant que la nouvelle coalition ne veuille pas faire une enquête la-dessus pour savoir ce qui s’est passé…
Il y a donc de plus en plus le sentiment que derrière les snipers il n’y avait pas Ianoukovitch, mais que c’était quelqu’un de la nouvelle coalition…
Ashton, légèrement troublée, lui rétorque aussitôt :
Je pense que nous voulons enquêter là-dessus. Je veux dire… je ne savais pas… c’est intéressant. Mon Dieu…[Gosh]
Paet conclut :
Cela discrédite déjà la nouvelle coalition.
Dans ce bref communiqué officiel halucinant, il se scandalise simplement que des écoutes aient eu lieu :
“It is extremely regrettable that phone calls are being intercepted. The fact that this phone call has been leaked is not a coincidence.” “Il est regrettable que cette communciation ait été interceptée. Le fait que ce téléphone ait été écouté n’est pas une coïncidence”
La “fuite” proviendrait des services de renseignement ukrainiens (SBU). La fidélité des services de renseignements au président ukrainien élu devrait susciter quelques réflexions. D’autant qu’elle s’ajoute au ralliement à l’est ukrainien d’une partie de la marine et de l’aviation ukrainiennes.
L’intervention des snipers semble donc avoir été le résultat d’une provocation meurtrière de certaines tendances d’EuroMaidan. C’est un élément à prendre en compte dans les tentatives d’EuroMaidan pour faire échouer toute conciliation, notamment l’accord du 21 février 2014 signé entre le gouvernement légitime de l’Ukraine et l’opposition parlementaire sous l’égide de l’Union européenne. Un accord de dupes, donc, de la part de l’opposition dominée par les différentes mouvances nationalistes. Et s’ensuivit la désaffection d’une quarantaine de députés de la majorité préparant le renversement du président élu et la suspension de la Constitution.
Jacques Sapir indique :
Ceci est extrêmement grave. Cette fuite, confirmée par ailleurs par le Ministère des Affaires Étrangères de l’Estonie, indique que ce sont bien des provocations organisées par des personnes dans le camps de manifestants, qui ont abouti à créer l’émotion nécessaire pour forcer le Président Ianoukovitch au départ. Ces provocations sont responsables de dizaines de morts. On discerne alors mieux la trajectoire de ce qui s’est déroulé. Après l’accord du 21 février 2014, certains dans le camp des anti-Ianoukovitch ont décidé de passer en force, et dans ce but ont organisé des provocations criminelles, qui ont été relayées par la presse dans les pays de l’UE et aux Etats-Unis. On comprend mieux, dans ce contexte, l’inquiétude qui s’est rapidement propagée dans l’Ukraine de l’Est et du Sud, conduisant aux manifestations pro-Russes de la fin de semaine dernière. Très clairement cela établit aussi que autant le début du mouvement avait bien était démocratique, autant ce qui s’est passé à Kiev relève d’un coup d’état et non d’une « révolution ». Les citoyens des pays de l’UE sont donc en droit d’exiger des comptes à Mme Ashton et à leur gouvernement et précisément :
- Est-il vrai que Mme Ashton a été informée de ces événements et qu’est devenue l’enquête ?
- Pourquoi l’UE ne veut elle pas faire de commentaire à ce sujet ou même de démenti ?
- Que savaient les responsables de la diplomatie française ? Il est urgent que la commission des affaires étrangères se réunisse dans les plus brefs délais et entende le Ministre à ce sujet.
- Une enquête doit donc être faite dans les plus brefs délais, par une commission indépendante. En attendant il faut suspendre tout contact entre les pays de l’UE et le nouveau pouvoir de fait en Ukraine.
Bien que le Dr Bogolomets, visiblement sous une pression énorme, a ensuite refusé de confirmer ces informations, ces éléments confirment l’analyse de Natalia Vitrenko, dirigeante du Parti socialiste progressiste d’Ukraine.
Lors de son passage à Paris, cette dernière, sans complaisance à l’égard du gouvernement Ianoukovitch, avait démonté, preuves à l’appui, le mythe d’une opposition pacifique à ce gouvernement. Celle-ci était en réalité sous l’emprise d’éléments néonazis et fascistes à la solde de l’UE et des Etats-Unis.
L’implication occidentale dans le Coup d’état exige donc que la presse du système mette l’information sous le coude. Dans la francophonie européenne, seuls les médias belges (Le Soir) et suisses (la RTS) relayaient l’information hier soir. En France, l’un des pays les plus largement impliqués, c’est toujours l’autocensure à cette heure. Des bruits se font néanmoins entendre, l’angle choisi étant celui de la “rumeur”.
En revanche, l’information est couverte, sans excès, par tous les médias britanniques. Dès 13h45 le 5 mars, le grand quotidien britannique Daily Telegraph détaillait l’information, en incluant l’enregistrement dans son fil de suivi sur l’affaire ukrainienne. BBC, Guardian et Times également. Ce qui révèle que le Royaume-Uni est l’un des rares pays libres de l’Union européenne. Mais il s’en est donné les moyens, en la mettant simplement à la bonne distance.
Dans la presse française en ligne, on retrouve l’information, mais, comme ici, seulement dans les commentaires ou dans des blogs peu suivis. On assiste ainsi à un décalage croissant entre le lectorat et les journalistes “embedded” dans leurs rédactions. Dans les blogs “suivis”, à noter en particulier les articles de Jacques Sapir et dePhilippe Grasset. Paul Jorion a repris également l’information. (Blog de XipeTotec)
P.S. Comment réaliser un coup d’état “tranquille”, sans faire usage des armes ? Voici la réponse, selon le stratège américain de la non-violence, Gene Sharp.
- Affaiblissement : mettre l’accent sur un climat de difficultés sociales
- Délégitimation : campagnes de “défense de la liberté de la presse et des droits humains”, soulignant les dérives “totalitaires” du pouvoir
- Chauffer les foules : manifestations, sit-in
- Combinaison de plusieurs formes de lutte : guerre psychologique, déstabilisation du gouvernement, laisser penser que le pays devient ingouvernable
- Fractures institutionnelles : pousser le président à la démission, intervention militaire, guerre civile.
La violence n’est pas aussi efficace que le coup d’état tranquille
La vision du SBU
L’ex-directeur du service de sécurité ukrainien (SBU) Alexandre Iakimenko a expliqué mercredi sur la chaîne Rossia 24 qui avait tué les manifestants et les policiers dans le centre de Kiev pendant les émeutes, écrit jeudi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
“Les coups de feu ont été tirés du bâtiment de la Philharmonie, supervisé par un coordinateur du Maïdan, Andreï Paroubi (NB. C’est désormais le grand chef des forces de sécurité dans le nouveau gouvernement…). Personne ne pouvait pénétrer dans le bâtiment sans son autorisation. Le 20 février, des tireurs d’élite et des hommes avec des fusils automatiques ont tiré depuis ce bâtiment. Ils ont soutenu l’action de force contre les policiers, qui étaient déjà démoralisés et fuyaient car on leur tirait dessus comme des lapins”, a déclaré Alexandre Iakimenko.
“Le feu a été ouvert sur ceux qui attaquaient les policiers. Ils ont également commencé à subir des pertes. Et tout cela venait du bâtiment de la Philharmonie. Quand la première vague de tirs a cessé, des témoins ont vu 20 personnes en tenue spéciale sortir de ce bâtiment. Ils portaient des sacs spéciaux pour le transport d’armes, y compris des fusils à lunette. Les spécialistes l’ont remarqué. Tous possédaient des fusils AK avec visée optique”, a poursuivi l’ex-directeur du SBU.
D’après Alexandre Iakimenko, non seulement les forces de l’ordre mais aussi les représentants du Maïdan ont constaté la même chose : “Le Secteur droit l’a vu, les représentants de Svoboda aussi. Ainsi que les représentants de Patrie et Oudar. Tous ceux qui se trouvaient à proximité l’ont vu. Ils se déplaçaient en direction de l’hôtel Ukraïna. Ils se sont séparés en deux groupes. Un groupe de dix hommes est entré dans l’hôtel. L’autre groupe est parti en direction de l’hôtel Dniepr ou un autre bâtiment. Nous n’avons pas réussi à les suivre”.
“Par la suite, quand on a commencé à tirer sur les représentants du Maïdan, le Secteur droit et Svoboda m’ont demandé en tant que chef du SBU d’envoyer le groupe Alpha pour nettoyer ces bâtiments, pour éliminer les tireurs d’élite”, a ajouté Alexandre Iakimenko.
Le 8 mars, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait déclaré que l’enquête sur “l’affaire des snipers” qui ont tiré sur les manifestants dans le centre de Kiev les 18 et 20 février devait être prise en charge par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Le ministre espère que la “vérité arrivera à se frayer un chemin”. Quelques jours plus tôt, la conversation téléphonique entre le ministre des Affaires étrangères estonien Urmas Paet et la haute représentante de l’Union Catherine Ashton avait été rendue publique sur internet. Selon le ministre estonien, “tout indique que les personnes tuées dans les deux camps – les policiers et les civils – par des tireurs d’élite ont été abattues par les mêmes snipers… (Source)
Rien de bien neuf, hélas
Sources diverses, dont Solidarité&Progrès.et
http://www.les-crises.fr/ukraine-oaodvd-7/
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