"Affirmant qu’Israël est « terrifié par la paix » et qu’il « tire parti de l’Holocauste pour légitimer des actions aberrantes », Bauman a comparé le mur de séparation aux murailles qui encerclaient le Ghetto de Varsovie, dans lequel des centaines de milliers de Juifs ont péri lors de l’Holocauste.
Dans une longue interview accordée à l’important magazine polonais « Politika », Bauman a estimé qu’Israël n’est pas intéressé par la paix. « Les politiciens israéliens sont terrifiés par la paix, ils tremblent d’effroi devant la possibilité de la paix, parce que sans guerre et sans mobilisation générale, ils ne savent pas vivre ».
« Israël ne voit pas comme une mauvaise chose les missiles qui tombent le long de la frontière. Au contraire, ils seraient préoccupés, voire alarmés, s’il n’y avait pas ce feu », a dit le sociologue anglo-polonais.
Bauman, qui a vécu quelque temps en Israël, s’est référé à un article qu’il avait publié dans Haaretz, dans lequel il exprimait son inquiétude du fait que la jeune génération israélienne était élevée dans l’évidence que l’état de guerre et d’alerte militaire était naturel et inévitable.
Le public polonais n’avait rencontré une telle diatribe contre le sionisme et contre Israël depuis la campagne conduite par le régime communiste après la guerre des Six Jours.
Comme on pouvait s’y attendre, des personnalités juives en vue se sont élevées contre cette position. « Politika » a publié ces critiques, en même temps que la lettre de l’ambassadeur israélien à Varsovie, Zvi Bar, qui rejetait les « demi-vérités » et les « généralisations infondées » de Bauman.
Bauman a vécu en Angleterre depuis qu’il a quitté en 1971 son poste de professeur à l’université de Tel Aviv. Considéré comme l’un des sociologues les plus éminents de notre époque, il a amplement étudié les liens existant entre l’Holocauste et la modernité, entre la globalisation et la culture consumériste à l’époque post-moderne.
Certains de ses livres, dont « Amour Liquide », ont été traduits en hébreu. Son petit-fils est l’avocat Michael Sfard, membre de l’association Yesh Din pour les droits de l’homme."
(Traduit de l’anglais par Anne-Marie Perrin.)
Source : http://www.haaretz.com/print-edition/news/polish-jewish-sociologist-compares-west-bank-separation-fence-to-warsaw-ghetto-walls-1.381828
CAPJPO-EuroPalestine
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