vendredi 27 janvier 2012
Aujourd’hui menacé par sa propre crise, le capitalisme US continue follement à accélérer ses contradictions. Celles-ci le mènent soit à sa propre perte, soit à la seule issue possible : la guerre mondiale.
Les USA traversent la crise systémique qui frappe l’Occident. L’enrichissement des plus riches provoque l’appauvrissement des plus pauvres, car tel est le contexte de cette crise : le capitalisme est hors contrôle, il impose lui-même, en tant que système, ses propres lois qui le contraignent à s’autoalimenter au détriment des couches sociales paupérisées par le chômage et la compression des salaires. Le capitalisme, s’il devait perdurer, accroîtrait cette tendance. Ce qui est tout bonnement impossible.
Aussi, comme en Europe, assiste-t-on à une hyper droitisation de la classe politique et d’une frange de la population. Hyper droitisation qui consiste en une fascisation de l’appareil d’Etat, tout entier au service de ce que l’on appelle le complexe militaro-industriel.
Si l’on ne prend pas en compte l’Histoire même des Etats-Unis, on ne peut pas comprendre son évolution jusqu’ à aujourd’hui. Les USA se sont bâtis sur un génocide et sur l’esclavage. Ce génocide et cet esclavage, assortis d’un racisme virulent, sont le fait, d’abord du peuple, ensuite de l’Etat. Peuple et Etat étant co-responsables de l’un et de l’autre. Et même, co-coupables.
Les USA, comme toute nation, se sont écrits un roman national et se sont inscrits dans un système d’autoreprésentation qui part de la conquête de tout un territoire aux dimensions d’un sous-continent. Si la naissance du pays se fait au nom de l’indépendance et de la liberté, celles-ci ne concernent que la communauté des colons blancs, en excluant les populations amérindiennes et noires. Comme Israël se définit comme la Terre promise au peuple élu, l’Amérique est la Terre promise au sens protestant du Nouveau Testament. Le peuple élu est au départ le peuple des colons protestants ayant fuit les persécutions religieuses en Europe.
Les USA se vivent comme un vaste territoire à prendre, à cultiver, à fructifier. Point d’ascendance, point de titre de propriété. Tout individu peut s’enrichir en devenant propriétaire. Les populations, venant de sociétés lourdement hiérarchisées socialement, constatent, entre elles, une égalité sociale qui amplifie le sentiment démocratique.
Toutes ces données, proprement inédites dans l’Histoire des sociétés humaines, fournissent tout un appareillage mental d’autoreprésentation nationale et de mythification de cette représentation. Forte de l’idée que cette nouvelle nation a vocation religieuse à éclairer le monde, sa propension à l’impérialisme mondial lui est comme une évidence. Cette société apparemment sans classe, sans Histoire ni mémoire, sans pesanteur des vieilles sociétés, bénéficie d’une liberté d’action dans ses frontières, quant à son développement, et hors de ses frontières, pour ce même développement, essentiellement économique.
De fait, les USA, dès leur création, entrent dans le capitalisme et l’industrialisation. Et très rapidement, l’idée capitaliste de l’accaparement des richesses s’impose. Fondée sur la réalité de l’espace vital à combler, sur l’élimination physique de peuples préinstallés, sur l’importation massive d’esclaves, cette nation, convaincue de son rôle messianique, verse dans l’impérialisme le plus brutal.
Le néoconservatisme précède et succède au nazisme. Loin d’avoir eu à théoriser le génocide et la supériorité de la race, la nation américaine s’est fondée dans la pratique du génocide et de l’esclavage foncièrement raciste. Dès 1918, à Versailles, les USA se hissent au niveau de leadership, leadership qui sera absolu en 1945.
Aujourd’hui menacé par sa propre crise, le capitalisme US continue follement à accélérer ses contradictions. Celles-ci le mènent soit à sa propre perte, soit à la seule issue possible : la guerre mondiale.
Ecrit par Yapadaxan
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