jeudi 10 février 2011
il va falloir que l'on hurlent combien de temps ?un de ces quatre matins nous allons retrouver un paysan pendu à la porte d'une préfecture
Depuis les derniers suicides chez les paysans nous tentons d'accélérer les groupes de paroles avec une psychothérapeute qui fait tout ce qu'elle peut, pourtant les réponses sont rares pour nous aider , ,il faut croire que le suicide est à ce point banaliser qu'il n'émeut plus un seul de nos politiques ; un paysan est venu se pendre dans une administration il y a quelques jours dans un département essentiellement rural , les grands médias n'en n'ont dit mots: ce n'est qu' un paysan après tout , qu'un manant!
Ce matin l'un d'eux me parlant de la situation me disait : ce coup là , la corde va couper ; une façon de me dire qu'il était à bout .
Pratiquement plus d'animaux ne partent des exploitations , donc point d'argent qui rentre , la situation est catastrophique .
Un autre paysan il y a deux jours me disait : si ils ne veulent plus de qu'ils le disent ! dans ses yeux j'ai vu son désespoir , pourtant rien ne bouge on fait comme si!
A la FDSEA03 , plus une journée ne se passe sans que l'un de nous apprenne qu' un des nôtre est dans une situation intenable, pendant ce temps le "dirigeants agricoles"astiquent leurs cravates et ajustent au mieux la chape de plomb -rien ne doit paraître , image oblige- les politiciens se taisent tel Ponce Pilate pire ils organisent tranquillement sous de faux air compatissant l'industrialisation de l'agriculture , -c'est déjà bien parti-tout le monde paie l'addition , le socle de toute civilisation détruite , la planète n'en a pas pour longtemps , car les dégâts fait en 50 ans ne se reproduiront pas encore 50 ans ,que l'on soit ou pas d'accord avec moi , la nature aura toujours raison , et ce n'est pas l'espèce humaine qui y changera grand chose surtout en ce comportant en prédateur comme c'est de plus en plus le cas maintenant.
Ayons le courage de regarder la situation en face : une élite pas forcément dans les meilleurs mais du bon côté de la barrière sont soutenus et les exploitations s'envolent et de l'autres tous les autres qui en bavent , qui triment , pour finir l'année : c'est le chantier de la restructuration et ce n'est pas beau , car nous sommes sur du vivant : certaines plaines ont un sous sol complètement pollué les nappes eau y sont non potables , c'est le cas autour de Moulins ou le taux de nitrate atteint des sommets , par contre chez les éleveurs si le sol ne se plaint pas trop ce sont les hommes qui trinquent et à chaque fois cela finit très mal , aller j’arrête, de toute façon le pouvoir s'en fout (mais les collectivités territoriales aussi! à mon grand regret) et institue le suicide en mode de gouvernance
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1 commentaire:
Les difficultés de la vie ne sont plus des aléas accidentels. Aujourd'hui tous les actes de gouvernance capitalistes visent à la destruction programmée de pans entiers de notre socle de ressources naturelles mais aussi au sacrifice des peuples que l'appétit de profits de quelques uns range au rang de marchandise. Alimentation,santé, bien-être, éducation, culture et communication, tout ce qui fait l'humanité devrait être abandonné aux marchands du temple...
Il n'y a pas de fatalité dans cette frénétique descente aux enfers. Le sursaut des peuples tunisien et égyptien aujourd'hui, celle de peuples d'amérique du sud il y a quelques temps déjà, la résistance du peuple palestinien à l'insoutenable... les exemples ne sont pas si rares qui doivent faire garder l'espoir. Les fossoyeurs de notre agriculture paysanne tiennent le haut du pavé en rebaptisant les "deux mamelles de la France", qui deviennent le couple honteux du boursicotage et du bradage d'une histoire de lutte.
Il reste encore assez de consciences éveillées pour manifester l'existence du changement, de la révolution même puisque les tunisiens nous ont rappelé que le mot existe encore !
Ne serait-il pas utile de lancer une initiative sur le thème insupportable du suicide où tu pourrais avec tes camarades paysans de votre syndicat inviter d'autres corps sacrifiés, postiers et autres services publics... y compris peut être pour leur secouer les clochettes les beaux parleurs qui mettent l'humain avant tout... dans leurs discours.
Le suicide est une fin dramatique de la solitude réelle ou supposée. Je suis convaincu que la cause paysanne aujourd'hui a besoin de faire partager sa souffrance et ses espoirs. Le regroupement, même de petites parties que tous les pouvoirs veulent diviser ne peut pas être sans effet.
Sans vouloir abusivement plagier un slogan fameux il est encore temps de dire aux travailleurs : "prolétaire de tous les métiers unissez vous !".
C'est avec un gros brin d'espoir que je vous accompagnerai dans une telle perspective.
Si les politiciens qui nous gouvernent alternativement désertent le vrai débat, c'est à nous qu'il revient d'occuper le terrain politique, le laisser en jachère serait le promettre à la friche propice à la prolifération des nuisibles populistes.
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