Les descendants de Geronimo attaquent les institutions américaines
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20 février 2009
Les descendants de Geronimo demandent à la justice américaine, cent ans après la mort du célèbre rebelle Apache, de récupérer sa dépouille et "libérer" ainsi son esprit.
"Cela fait cent ans que mon arrière-grand-père est mort. En 1909. Cela correspond à cent ans d’emprisonnement", a dit l’un des descendants, Harlyn Geronimo, à des journalistes après le dépôt d’une plainte devant un tribunal fédéral de Washington.
La plainte, qui vise le président Barack Obama et le secrétaire à la défense, Robert Gates, demande de
"libérer Geronimo, sa dépouille, ses objets funéraires et son esprit emprisonnés depuis un siècle à Fort Sill [dans l’Oklahoma], ainsi qu’à l’université de Yale [Connecticut] et où qu’ils se trouvent". Les descendants du guerrier apache veulent que sa dépouille soit transportée sur le lieu de sa naissance, dans l’ouest américain, pour lui dresser une sépulture selon les traditions apaches.
"L’esprit erre quand il n’y a pas de sépulture appropriée", plaide Harlyn Geronimo.
SOCIÉTÉ SECRÈTE
"La seule façon de clore le deuil est de relâcher sa dépouille et son esprit afin qu’ils puissent être reconduits sur leurs terres dans les montagnes de Gila, à la source de la rivière Gila", qui se situe aujourd’hui dans l’Etat du Nouveau-Mexique. Au-delà de MM. Obama et Gates, la plainte attaque le secrétaire à l’armée de terre, Pete Geren, l’université Yale et l’ordre Skulls and Bones ("crânes et os"), une société secrète de la prestigieuse institution, dont ont fait partie le président George W. Bush et son père, ou encore John Kerry.
Vers 1918, des membres de cette société secrète auraient subtilisé le crâne de Geronimo, ainsi que certains de ses os et des objets contenus dans sa tombe à Fort Sill. Ils sont censés les posséder encore dans les locaux du campus. Parmi les membres de cette société secrète, accusés d’avoir volé les restes de Geronimo, figure Prescott Bush, grand-père de George W. Bush.
Sous la promesse, non tenue, que son peuple pourrait revoir ses terres, Geronimo s’était rendu à l’armée des Etats-Unis et avait été détenu comme prisonnier de guerre pendant plus de vingt ans. Considéré comme un stratège de guérilla hors pair, il avait d’abord combattu l’armée mexicaine lorsque les terres où il vivait étaient sous administration de Mexico. La légende rapporte que son nom lui vient des cris poussés par les soldats mexicains lors d’une bataille livrée au jour de la saint Jérôme, "Geronimo". Il avait retourné ses armes contre les Américains lorsque ces territoires étaient passés sous tutelle américaine. L’histoire de Geronimo a fait l’objet de multiples adaptations au cinéma et dans la bande dessinée.
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