mardi 5 février 2013
Le scandale de la "crise" n'a pas fini d'en montrer les horreurs le capitalisme nous montre sa plus noire figure entre banquiers, financiers et politicards L'Europe nous montre le triste exemple de ce qu'est un régime basé sur le fric , des milliards d'un côté les millions de pauvres de l'autre , c'est parait 'il la "démocratie " . si le peuple se lève il montrera à coup sûr ce qu'est la démocratie : la loi imposée par le plus grand nombre... .:Henry Ford " Si la population comprenait le système bancaire, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin" .
Des révélations du quotidien d’El Pais mettent en cause Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, qui joue désormais sa survie, et la quasi totalité des responsables du Partido Popular, son parti. Des enveloppes sont brandies dans les manifestations spontanées de Madrid, symbolisant celles qui ont été reçues des années durant. La boucle est bouclée : des entreprises du BTP, financées par des banques arrosent des hommes politiques. Ensemble, ils laissent se constituer une bulle immobilière massive qui, lorsqu’elle crève, est subie par ceux qui subissent les effets de la rigueur du désendettement. Et l’on s’étonnera que la colère monte en Espagne : en trois jours, une pétition réclamant la démission de Mariano Rajoy a réuni plus de 800.000 signatures.
C’est en faisant référence à cette même colère, et en annonçant « nous n’allons pas répéter les erreurs du passé », que George Osborne, le chancelier de l’échiquier britannique, vient de menacer les banques de durcir les nouvelles règles de fonctionnement les concernant. Selon lui, le régulateur et le Trésor pourraient obtenir du Parlement « le pouvoir d’opérer une séparation totale, et pas juste un cloisonnement » entre banque de détail et d’investissement en cas de manquement. Ce qui fait désordre en Europe, au moment où les gouvernements allemand et français empruntent un chemin radicalement opposé, mais fait penser que les banques britanniques voulaient bénéficier de la même complaisance. Pierre Moscovi, le ministre français, vient de croire bon de préciser qu’il n’était pas « l’ami » des banques mais « leur partenaire », au cas où une ambiguïté se serait installée.
En Italie, Silvio Berlusconi joue de tout son pouvoir de nuisance dans le cadre de la campagne électorale, faisant passer au second plan les enquêtes relatives aux opérations menées par la Banque Monte dei Paschi di Siena qui suscitent une multitude de plaintes et d’enquêtes, mettant en cause les liens étroits qui unissent le monde politique et les banques, via les fondations qui leur servent de paravent. Incitant la Banque d’Italie à mettre en place un cordon sanitaire pour protéger Mario Draghi, qui la dirigeait au moment où les faits sont intervenus. Mais des enquêtes sont en cours et de nouvelles révélations sont considérées comme inévitables. Les chefs d’inculpation à l’encontre d’une dizaine de personnes, qui n’ont pas été prononcés encore, vont de l’association de malfaiteurs à la fraude, en passant par le délit d’initié, la production de fausses informations et l’obstacle à la surveillance par les autorités bancaires. On parle aussi de la distributions de pots-de-vin.
A Athènes, les traces laissées par la liste des évadés fiscaux, opportunément perdue mais finalement retrouvée, dans laquelle figurait le nom de membres de la famille du ministre des finances précédent ne sont pas effacées, un épisode marqué par les poursuites engagées contre un journaliste qui l’avait publiée, qui a été acquitté devant le haut-le-cœur suscité.
A Lisbonne, les dessous du scandale de la banque portugaise BPN, proche du PDS au pouvoir et du président de la République Anibal Cavaco Silva, ont été dernièrement révélés par la chaîne de télévision privée SIC. Les faits datent de l’époque où Vitor Constancio, membre du parti socialiste, était gouverneur de la Banque du Portugal, avant d’être nommé vice-président de la BCE, où il se trouve toujours, tandis que les pertes de BPN ont été épongées à la faveur d’une nationalisation.
Ce ne sont que des échantillons, puisque des scandales bancaires ont aussi bien dernièrement touché l’Allemagne, la Belgique et la France… A noter toutefois l’enquête ouverte au Royaume-Uni, où la Barclays étant soupçonnée d’avoir prêté des fonds au fonds souverain du Qatar pour qu’il les apporte en capital, afin d’éviter à l’époque de subir les affres d’une nationalisation partielle comme ses consœurs…
De nouvelles situations financières précaires sont également mises à jour, car l’opération vérité sur les banques – niée dans son principe – ne peut pas être éternellement repoussée. Cela vient d’être le cas pour le groupe néerlandais de banque et d’assurance SNS Reeal, que le gouvernement a dû nationaliser pour endiguer le danger systémique qu’il représentait, et du Crédit agricole français, qui a dû procéder à des dévalorisations d’actifs importantes, à l’image de Commerzbank en Allemagne. Les autres grandes banques françaises semblent être toujours aussi curieusement immunisées, avec la bénédiction de la Banque de France.
Entre temps, et ce n’est pas sans relation avec les révélations, les amendes pleuvent dru sur les banques, aux titres les plus divers. Toutes confondues, en dollars et livres sterling principalement, cela se chiffre en dizaines de milliards d’euros. Et ce n’est pas fini. Relevons, ne serait-ce que parce que cela fait référence au conflit opposant en France des collectivités locales et des hôpitaux à Dexia, que le régulateur britannique (FSA) a dernièrement condamné RBS, Lloyds, Barclays et HSBC à rembourser les PME auxquelles elles avaient vendu des produits financiers structurés générant d’importants coûts cachés. La mansuétude des régulateurs français n’est donc pas sans interroger, alors que partout ailleurs les frontières du royaume de l’impunité reculent. Comme si, en raison d’un singulier mouvement de balancier, des sanctions financières rétrospectives étaient considérées comme plus efficaces qu’une régulation préventive voyant très difficilement le jour.
C’est sur l’énorme affaire de la manipulation du Libor et de l’Euribor que pourra être jugée la fermeté des régulateurs, qui sont à pied d’œuvre. Aux États-Unis, la nomination à la tête de la Securities and Exchange Commission (SEC) de Mary Jo White, une ancienne procureur, est pour sa part présentée comme annonçant un tournant. Mais tout cela fera-t-il retomber la colère si des scandales impliquant la sphère politique continuent de sortir les uns après les autres, mettant en évidence les intérêts partagés de ce petit monde affairiste construit sur la connivence ?
Dans l’immédiat, les taux longs espagnols, italiens et portugais, qui avaient baissé, remontent aujourd’hui devant les incertitudes politiques et les tensions sociales…
Source ; blog Paul Jorion article de François Leclerc
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