CES BANQUES FRANÇAISES QUI SPÉCULENT SUR LA FAIM
Les marchés agricoles et alimentaires se financiarisent de manière spectaculaire. Les spéculateurs financiers occupent aujourd’hui 65% de ce marché ; tandis que les producteurs et commerçants physiques en constituent seulement 35%. Cette spéculation participe à l’augmentation de la volatilité et de la hausse tendancielle des prix des denrées avec les conséquences dramatiques que l’on connait pour les populations les plus vulnérables. Oxfam France montre avec ce rapport que de nombreuses banques françaises contribuent à cette spéculation.
Oxfam France établit ici un classement des différentes banques françaises qui spéculent le plus sur les matières premières. En 2012, les banques françaises possédaient au moins 18 fonds participant à la spéculation sur les produits dérivés des matières premières, pour une valeur de près de 2,6 milliards d’euros. La BNP Paribas possède à elle seule plus de la moitié de ces fonds. La plupart ont été créés depuis la crise alimentaire de 2008.
Les marchés de matières premières agricoles, désormais considérés comme rentables par les spéculateurs, se financiarisent en effet massivement, et entrainent régulièrement des pics de prix alimentaires tels que ceux qu’on a pu observer en 2008, 2010 et 2012. Entre février 2005 et février 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 83%, enregistrant des hausses records de 191% pour des denrées de base comme le blé. Ces violentes fluctuations des prix touchent sévèrement les ménages les plus pauvres des pays du Sud, qui peuvent consacrer jusqu’à 75% de leur budget à l’alimentation.
Et pourtant, dans la réforme bancaire présentée par le gouvernement au Parlement français en février 2013, rien ne garantit que les activités spéculatives concernant les matières premières agricoles cessent.
Oxfam France demande que soient interdites les activités d’investissement dans des fonds indiciels de matières premières agricoles, ainsi que l’établissement de contrats spéculatifs sur les marchés dérivés de matières premières agricoles. Oxfam France demande également aux banques et aux investisseurs institutionnels de publier le détail de l’ensemble de leurs investissements sur les marchés agricoles.
TÉLÉCHARGEZ LE RAPPORT OXFAM
Nos banques universelles sont à l’honneur :
Oxfam France lance le 12 février une nouvelle campagne intitulée Banques : la faim leur profite bien. Cette campagne, qui durera jusqu’en juin 2013, vise à interpeller les PDG des grandes banques françaises afin qu’ils mettent fin aux activités bancaires qui nuisent à la sécurité alimentaires des populations du Sud.
BANQUES : LA FAIM LEUR PROFITE BIEN
Près d’une personne sur huit souffre encore de la faim dans le monde : notre système alimentaire ne fonctionne pas ! La campagne CULTIVONS d’Oxfam analyse les causes et propose des solutions pour remédier à cette insécurité alimentaire mondiale.
De nombreuses causes sont en jeu mais Oxfam a identifié deux phénomènes qui jouent un rôle déterminant : les pics de prix alimentaires qui empêchent d’accéder à la nourriture, et les accaparements de terre, qui privent les paysans de leurs moyens d’existence.
A qui la faute ? Aux États bien sûr, qui doivent jouer leur rôle de régulateurs mais aussi aux banques !
Spéculation sur les matières premières agricoles comme si l’agriculture était un marché virtuel, prêts bancaires aux plus gros producteurs européens d’agrocarburants, ou fonds destinés à être socialement responsables qui s’avèrent aussi peu éthiques que les autres : les recherches menées par Oxfam France ont montré la responsabilité des banques françaises, et en particulier de BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole dans cette situation.
Envoyez l’email ci-dessous aux PDG de ces trois banques pour leur rappeler leur responsabilité ! Et si vous êtes client-e de l’une d’elles, n’hésitez pas à leur dire, votre banque vous doit des comptes !
Envoyez ce mail à la BNP Paribas, la Société générale et au Crédit agricole :
Monsieur le directeur général,
Certaines banques, dont la vôtre, mènent des activités qui affectent la sécurité alimentaire dans les pays du Sud et mettent en péril le droit à l’alimentation des populations vulnérables.
C’est pourquoi je vous demande :
- de mettre un terme aux activités spéculatives de votre banque sur les marchés de produits dérivés de matières premières agricoles ;
- de cesser l’octroi de nouveaux prêts à des entreprises qui produisent des agrocarburants ou qui sont accusées d’avoir accaparé des terres ;
- de retirer des fonds ISR (Investissement socialement responsable) les entreprises qui produisent, transforment, commercialisent ou financent des agrocarburants ou qui ont été accusées d’avoir accaparé des terres.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, mes sincères salutations.
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