Voici une lettre adressée au ministre des affaires étrangères français par la mère de Salah Hamouri, avec beaucoup de politesse et de retenue cette dame exprime son dégoût de la politique française ......et elle a raison.

Monsieur et Madame Hamouri
Jérusalem –Est
1 juin 2011 

Lettre á Monsieur Alain Juppé, Ministre des Affaires étrangères

Monsieur le Ministre,

Hier en fin d’après- midi, j’ai reçu un coup de téléphone du Consulat de France á Jérusalem me proposant un rendez-vous privé avec le directeur du département Afrique du nord- Proche Orient qui vous accompagne durant votre déplacement dans la région afin de parler de la situation de notre fils Salah détenu depuis l’ année 2005 dans les geôles d’occupation israéliennes. Prise de court, j’ai accepté avec malgré tout un petit malaise qui s’est confirmé quand en regardant le programme de votre visite  j’ai vu que vous alliez rendre visite ce jeudi, personnellement et de façon très officielle, aux parents du soldat Guilad Shalit afin de leur apporter le soutien de la France.

J’ai alors appelé le Consulat pour annuler notre rendez- vous en expliquant clairement que  nous ne pouvions accepter encore une fois ce deux poids deux mesures.

Je comprends, Monsieur le Ministre, que vous ne voulez pas froisser vos amis et «  partenaires pour la paix » israéliens en vous montrant en compagnie des parents du « terroriste franco- palestinien » car c’est ainsi que nous sommes catalogués par les Israéliens. Mais après votre lettre en date du31 mars2011 ou vous  reconnaissiez que Salah avait été condamné sans preuves á 7 années de prison, où vous trouviez  son attitude respectable, j’espérais un petit tournant, au moins une rencontre franche, comme vous l’aviez déjà mentionné dans le même  courrier. Une rencontre avec vous et non pas avec un « remplaçant », rideaux tirés, caméra cachée et micro muet comme si cette rencontre  devait rester secrète. Le Président n’a jamais prononcé le nom de Salah publiquement, vous ne voulez ou ne pouvez pas nous rencontrer publiquement. Dans ce cas, je préfère rester chez moi.

Je souhaite tout comme vous que le soldat franco-israélien soit libéré dans un échange avec des prisonniers politiques palestiniens dont un grand nombre est enfermé avant les Accords d’Oslo et qui pour beaucoup sont en isolement, malades ou âgés, Monsieur le Ministre, et ce depuis de nombreuses années. Je vois beaucoup de misère en prison mais aussi énormément de dignité.

Ne doutant pas de votre compréhension, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

       Madame A Denise Hamouri