mardi 30 octobre 2012
Michel Peyret attire notre attention sur les évolutions préoccupantes concernant les Roms
DES EVOLUTIONS PREOCCUPANTES.
« Actuellement, 11 millions de Roms vivent sur le continent européen, dont sept millions dans l'UE, la plupart en Europe centrale et du Sud-Est, en Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Slovaquie. La plus grande minorité ethnique d'Europe est aussi la plus pauvre, subissant toujours discriminations et racisme. M. Rose dénonce notamment leur situation en Roumanie - où ils ont été affranchis de l'esclavage en 1856 -, en Bulgarie, Hongrie, Slovaquie, mais aussi en France et en Italie.
Dernièrement, j'ai reproduit des articles mettant en évidence des évolutions préoccupantes dans la plupart des pays capitalistes. L'extrême droite fascisante y gagne du terrain et ses thèmes sont repris par des responsables politiques de « droite » comme de « gauche », y compris au niveau gouvernemental.
Bien évidemment, mais ai-je besoin de le dire, je ne souhaite pas que notre pays ait un jour à ériger un tel mémorial. Ni aucun autre pays.
Par contre, quand il s'agit du passé...
M.
Le Point.fr - Publié le 22/10/2012 à 10:04
Plus de 65 ans après l'Holocauste, la chancelière allemande Angela Merkel inaugure mercredi à Berlin le mémorial aux Roms victimes du nazisme alors qu'ils subissent toujours racisme et discrimination dans de nombreux pays d'Europe. Près de 500 000 Sinti et Roms d'Europe, considérés comme "racialement inférieurs", ont été assassinés sous le IIIe Reich, selon des estimations officielles.
Situé face au Parlement allemand, le mémorial aux Sinti et Roms, conçu par l'artiste israélien Dani Karavan, est constitué d'un puits avec au centre une stèle sur laquelle repose chaque jour une fleur fraîchement cueillie. Il est installé à proximité de celui consacré aux victimes de la Shoah et de celui dédié aux homosexuels tués par les nazis.
"L'Holocauste contre les Roms - ou Porajmos, qui signifie littéralement dévorer - a longtemps été nié et n'a pas fait l'objet de recherches historiques, non seulement en Allemagne, mais aussi dans d'autres pays, comme la France de Vichy ou les pays d'Europe de l'Est qui ont participé aux persécutions", estime l'historien Wolfgang Wippermann de l'Université libre de Berlin.
"Contrairement aux Juifs, que les nazis retrouvaient par leur religion, les Roms, catholiques pour la plupart, n'étaient pas forcément identifiables par rapport aux autres citoyens", explique Romani Rose, président du Conseil central allemand des Sinti et Roms. Pour y remédier, des "chercheurs raciaux" de l'Allemagne nazie ont enregistré toute une série de caractéristiques et établi des généalogies remontant parfois jusqu'au XVIe siècle pour détecter un "ancêtre tzigane", afin d'envoyer en camps les "sangs-mêlés". À Auschwitz ou Ravensbrück, ils ont servi de cobayes pour des expériences médicales.
La RFA n'a reconnu officiellement qu'en 1982 ce génocide, avec un geste du chancelier Helmut Schmidt. Et en 1997, le président Roman Herzog a souligné pour la première fois qu'il avait le même motif raciste et avait été perpétré par les nazis avec la même résolution et le même volonté que l'extermination des Juifs.
Actuellement, 11 millions de Roms vivent sur le continent européen, dont sept millions dans l'UE, la plupart en Europe centrale et du Sud-Est, en Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Slovaquie. La plus grande minorité ethnique d'Europe est aussi la plus pauvre, subissant toujours discriminations et racisme. M. Rose dénonce notamment leur situation en Roumanie - où ils ont été affranchis de l'esclavage en 1856 -, en Bulgarie, Hongrie, Slovaquie, mais aussi en France et en Italie.
La chute du rideau de fer en 1989 et l'élargissement de l'Europe de l'Est a provoqué la migration de certains vers l'ouest plus opulent, et des pays comme la France et l'Italie ont opéré des tours de vis sécuritaires en démantelant des camps jugés illégaux. En Allemagne vivent actuellement quelque 70 000 Roms de nationalité allemande. "Ce ne sont pas des nomades et leur famille est parfois installée depuis 600 ans dans notre pays", indique Wolfgang Wippermann. Ils font partie depuis 1997 des quatre minorités protégées en Allemagne, comme les Danois et les Frisons, installés dans le Nord, et les Sorbes, vivant dans l'est du pays.
Depuis les deux dernières décennies, plusieurs dizaines de milliers de Roms originaires d'Europe de l'Est ont également tenté leur chance en Allemagne. Mais il n'existe pas de camps sauvages, contrairement à ce qu'avait sous-entendu le président Nicolas Sarkozy il y a deux ans, en disant qu'Angela Merkel allait procéder à des évacuations.
Récemment, Berlin a manifesté son souhait de marquer un point d'arrêt à ces migrations, en souhaitant que soit levée l'exemption de visa pour les ressortissants serbes et macédoniens, dont beaucoup sont des Roms.
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