Encore une idée lumineuse ! Le bourg de Richelieu assiégé, ceinturé par 4 compagnies de CRS sur un rayon de 10 kms de Jaulnay à Champigny-sur-Veude, et le centre-ville envahi de policiers et gendarmes en uniformes et en civils. Des dizaines et des dizaines de véhicules de sécurités, les cynophiles, le RG, des brigades de recherche, les démineurs, la sécurité ministérielle, des hélicoptères, etc.
La zone était sûr écoute. Les talkie-walkie et oreillettes crépitaient. Même le chef de la Brigade de Richelieu s'est promené en civil afin de surveiller «incognito» les éléments les plus dangereux de la population. On le « voyait » se cacher dans les coins pour voir sans être vu, ou faire le pied de grue deux heures dans le froid à la terrasse du PMU sous les fenêtres d'un activiste palestinien certainement. Les Sms d’alertes s’échangeaient de bar en bar, on le prenait en photo, on le filmait. . . Un cas d'école de la filature! Mais plus encore.
Il fallut fermer la ville. Asphyxier le centre-ville dés 11h30 du matin alors que Fillon n'y venait qu'à 15 heures. Car les élus faisaient bonne chaire dans un restaurant qui finit par les accepter hors la ville…Toutes les bonnes tables d’Indre-et-Loire n’étant pas au service de l'UMP !
D'habitude, le marché du vendredi est animé jusqu'à 13 heures, le village est bondé, les terrasses pleines, c'est le meilleur jour pour les commerces du centre-ville, éprouvés par plusieurs années de travaux si mal gérés que la clientèle n'est jamais revenue. Mais ce vendredi dés 11h30, la place du marché était impeccablement morte et déserte. La place louis XIII et les rues adjacentes de même. Interdit de circuler ou de stationner. La camionnette de livraison de la fleuriste partie en vacance fut embarquée par le camion du garagiste mobilisé pour vider lui-même son centre-ville, avant de devoir fermer lui-même !
Chaque entrée de la ville était interdite par les CRS, et les véhicules qui avaient l’outrecuidance de s’approcher de la zone étaient immédiatement contrôlés et déroutés. Vide. Mort de 11h30 à 15 heures. Pour quoi faire, personne n'a encore compris. Le seul argument qu'on espérait pour la défense d'un tel gaspillage de temps et d'argent qui n'est pas le sien, était que la présence de Mônsieur allait «remplir les terrasses» des deux cafés de la place, et « faire de la publicité » à notre village en passant au « Journal Télévisé de 20 heures »... Rien sur les terrasses, rien au J.T de 20 heures...
Enfin, à 15 heures, sont arrivés le premier ministre et deux trois valets dont Hervé Novelli, maire de Richelieu, et ancien secrétaire au tourisme et au PME non reconduit, roussi par le déjeuner. Descendant d'un cortège d’une quinzaine de voitures rutilantes et blindées au milieu des élus invités et des forces de sécurité, environ 150 personnes resserrées sur le perron de la mairie, paraissant bien seules au milieu de cette place vide et morte. Le peuple étant totalement absent, 20 badauds tout au plus. Un gendarme en civil attaché à ma surveillance, j’en comptais 5 à moins d’un mètre au moment de l’arrivée de Fillon, et avec qui je conversais se demandait s’il n’y avait pas plus de policiers en civils que d’invités…
Qu'importe ! Hervé Novelli comme transporté par ce qu'il prend pour un moment de gloire, salut ce public artificiel de grands gestes de la main comme un Jacques Chirac au Salon de l'Agriculture, ou un BHL à Tripoli. Deux trois amis lui répondent en agitant leur fausses Rolex... Alors que Fillon donne l'air de vouloir se barrer, de fait il restera en tout et pour tout 30 minutes en centre-ville. Tout ça pour ça ? La vie ne reprendra pas à son départ du centre-ville car le siège des CRS perdurera tout le temps de l'inauguration de la maison de parpaing et des discours, jusqu'à 18 heures. Les badauds purent alors de nouveau assister à la noria des dizaines de véhicules tous plus lourds les uns que les autres des escortes, de la suite des serviles, et surtout de l'armada des CRS honorant le centre-ville d’un défilé au milieu des lourdes effluves et noires volutes de gas-oil.
Ensuite Richelieu est resté imperturbablement mort, vide, presque abasourdi par un spectacle si déplacé. Souillé. J'ai été président de l'Union Commerciale de Richelieu, je crois que j'aurai envoyé la note, car les pertes sèches ne sont absolument justifiées par rien, et ce sont les commerçants et leurs clients qui payent tout ces gaspillages inutiles par l'impôt ; salaires des uns, indemnités des autres, avantages, véhicules, chauffeurs, Rolex, costumes, ripailles et petits fours! Mais pour qui se prennent-ils? Ces excès et ce cynisme vis-à vis des citoyens touchés de plein fouet par la crise sont indignes d'un premier ministre de la 5ème République. Il n’est ni roi, ni prince, ni baron, il est serviteur de l’Etat. N'est-il pas le premier ministre du «travailler plus pour gagner plus ?» Pourquoi fermer un marché le matin si on n'arrive qu'à 15 heures après une bonne bouffe payée par l'argent public? Qu'est-ce que c'est que ces manières, il se prend pour la reine d'Angleterre? Et puis tout de même, l'on se pose la question. Pourquoi un tel déploiement de force pour un premier ministre sans envergure qui inaugure un bâtiment de parpaings en Indre-et-Loire?
Faut-il chercher dans la politique locale cette sécurité virant à la paranoïa?
Dans la politique nationale ?
Ou dans la politique internationale ?
De qui a-t-il peur? Alors pour comprendre il faut peut-être s'intéresser, entre deux spots de propagande médiatique, à ce qui se passe vraiment en Libye et quelle est la responsabilité du chef d'un gouvernement qui déverse des tombereaux de bombes sur les villes Libyennes depuis six mois, et dont les alliés islamistes massacrent, torturent et terrorisent le peuple grâce à l’appui de ses bombardements intensifs à l'uranium de guerre. Selon la convention de Genève, ce type est un criminel de guerre. Voilà pourquoi il se protège. En outre, tout le monde le sait mais laisse faire, il couvre un touriste sexuel dans son gouvernement. Quant à H.Novellli qui fit fortune en vendant pour 30 millions de francs de prothèses de jambes et de bras à l'ONU après la première guerre du Golfe, l'on comprend son accointance avec celui qui bombarde de nouveau des populations civiles.
Ils se protègent autant des peuples, du leur comme des autres, car ils les violent avec cynisme et cruauté en permanence. Désespoir plus qu'ironie car coulent des cuves de sang. Ah! Ils peuvent en inaugurer des maisons médicales en s’auto-congratulant ! Que reste-t-il de lumière au milieu de cette nuit, cette décadence, cette corruption et ce désespoir? Vous le saurez en lisant les prochains numéros de cette chronique d'une révolution à venir : il n'y a pas d'autre espoir que de se préparer à les déloger de leurs palais, nos palais, comme les tunisiens et les égyptiens l'ont fait ! Vincent Després Levard, Richelieu, le 7 octobre 2011. Fraternités des Ignorants
Source : alterinfo
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