Les moutons vont à l'abattoir. Ils ne disent rien, et ils n'espèrent rien. Mais du moins, ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que bête, plus moutonnier que les moutons, l'électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit.

Octave Mirbeau, La grève des électeurs (1888)

H. Krazucki ancien secrétaire général de la CGT

Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasemen
t.


Mikis Théodorakis

"Si les peuples d’Europe ne se lèvent pas, les banques ramèneront le fascisme"

Seul les poissons morts vont dans le sens du courants ...

Jean Jacques Rousseau :

« Le premier qui, ayant enclos du terrain, s’avisa de dire : « Ceci est à moi » et trouva des gens assez simples pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile… Gardez-vous d’écouter cet imposteur, vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne…Quand les héritages se furent accrus en nombre et en étendue au point de couvrir le sol entier et de se toucher tous, les uns ne purent plus s’agrandir qu’aux dépens des autres… De là commencèrent à naître la domination et la servitude »

Jean Jaurès

«Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots»

Maximilien Robespierre, 1789

" Nul n'a le droit d'entasser des monceaux de blé
à côté de son voisin qui meurt de faim".




RÉSISTER,LUTTER , CONSTRUIRE

RÉSISTER,LUTTER , CONSTRUIRE
Les générations futures ne nous pardonneront pas d'avoir laisser faire

Un blog pour une idée

Une idée maitresse me guide pour construire ce blog : mettre l'Homme au centre de toutes les préoccupations, reconquérir la dignité perdue, travailler pour un monde Humain, au delà de toutes considérations tendancieuses, pour moi seul compte ,l'humanisme , le combat contre l'exploitation de l'homme par l'homme pour le profit ,une priorité absolue ; pour moi et tous ceux qui luttent, l'être humain et son environnement sont le socle de toutes revendications,
L' Homme doit être le but et l'argent l'accessoire d'échange et rien d'autre
"la terre nous l'empruntons à nos enfants ,nous ne l'héritons pas de nos parents"
Afin d'éviter des attaques au dessous de la ceinture par des gens dont le seul but est d'exister en supprimant les autres, je me vois obliger de mettre en place une modération des commentaires: bien sur il ne s'agit pas de supprimer le débat démocratique , mais il est ors de question de salir les gens pour le plaisir de faire du mal , simplement parce que l'on critique l'action du pouvoir de l'argent , ceux qui respecteront l'être humains continueront comme par le passé à s'exprimer .
Et oui l’extrême droite a pris des ailes et ce blog n'est pas à son service , soyez tous sur vos gardes et prenez garde à vous

Geronimo sur son lit de mort ; d'une terrible actualité

Quand le dernier arbre aura été abattu,
Quand la dernière rivière aura été empoisonnée,
Quand le dernier poisson aura été péché,
Alors, on saura que l’argent ne se mange pas.


Hugo Chavez.

"Si le climat était une banque, les pays riches l’auraient déjà sauvé"

Préambule du texte de la Constitution de l'OIT, Organisation internationale du Travail,1919

"une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale"

mardi 7 avril 2015

Yanis Varoufakis : « Nous ne voulons plus du régime colonial incarné par la troïka »

En voulant empêcher le gouvernement grec de conduire la politique de rupture avec l’austérité pour laquelle il a été élu, les institutions européennes mettent en cause le principe même de démocratie, estime le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis. Entretien.
Pouvez-vous nous expliquer la différence entre la troïka et ce que vous appelez désormais le « Groupe de Bruxelles », qui inclut, outre les représentants de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI), ceux du Fonds européen de stabilité financière (FESF) ? La Grèce ne sera-t-elle pas soumise aux mêmes formes de contrôle politique ?
Yanis Varoufakis La principale différence, c’est que durant les cinq dernières années, les gouvernements successifs, en Grèce, étaient complètement dépendants de la volonté des créanciers. Ils ont capitulé face à la logique des créanciers, face à l’Union européenne. Cette dernière a fonctionné comme un despote très dur, qui a imposé à une nation en faillite des prêts dont le but était simple : permettre à l’Europe officielle de prétendre que la Grèce était sauvée tout en restant dans le déni des failles architecturales de la zone euro. La troïka était un groupement de technocrates envoyés en Grèce par nos créanciers pour appliquer un programme inapplicable, un programme qui devait aggraver la crise. Pourquoi ont-ils fait cela ? D’abord parce que, dans la première phase de la crise, après 2010, il y a eu une tentative cynique de transférer les pertes des banques françaises et allemandes vers les contribuables. Ils ont réussi cette opération, tout en prétendant que la crise grecque était réglée. Le coût, et c’est en cela que la troïka est synonyme en Grèce de régime colonial, fut une crise humanitaire massive. Voilà à quoi a servi la troïka. Nous avons été élus parce que le peuple grec a décidé de porter au pouvoir un parti condamnant ce processus. Le traitement administré à la Grèce a échoué. Nous avons été élus pour contester la philosophie et la logique politique du programme d’austérité. Bien sûr, nous appartenons à la zone euro. Nous n’avons pas notre propre banque centrale. Notre point de vue, comme gouvernement de gauche, est qu’il ne faut pas sortir de la zone euro. Nous n’aurions pas dû y entrer. Mais en sortir, dans les circonstances actuelles, causerait une perte massive de revenus et plongerait encore des millions de personnes dans la pauvreté. Sortir de la zone euro n’apporterait au peuple grec aucun progrès. Lorsque vous appartenez à une union, vous devez la réparer, pas la démanteler. Ce qui implique une négociation. À la différence de la troïka, le Groupe de Bruxelles est le fruit de l’accord que nous avons arraché dans la douleur le 20 janvier à l’Eurogroupe. Nous avons ouvert un nouveau processus. Mesurons le chemin parcouru : au lendemain des élections, les instances européennes nous intimaient l’ordre d’accepter leurs conditions, sous peine de couper les vivres aux banques grecques. Nous avons réussi à convenir d’un règlement créant une situation hybride. Nous mettrons en œuvre notre programme de réformes, nous serons jugés sur cette base. L’ambiguïté persiste, puisque nos interlocuteurs entendent aussi nous juger sur une partie du précédent programme. Le Groupe de Bruxelles témoigne de notre volonté de poser le problème au cœur de l’Europe. Pas dans un avant-poste colonial. Ce n’est pas le régime colonial qui envoie ses technocrates, ses fonctionnaires à la périphérie. Nous sommes désormais dans un processus européen. C’est notre tentative pour regagner la démocratie. Pas seulement pour la Grèce, mais pour toute l’Europe.
Jeudi dernier, au siège de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), Alexis Tsipras a clairement affirmé que la dette grecque n’était pas viable. Comment cette dette non viable peut-elle être restructurée ?
Yanis Varoufakis Vous savez, les capitalistes connaissent parfaitement la réponse à cette question. Lorsque la firme américaine General Motors a traversé, dans les années 2000, une grave crise de surendettement, sa dette a été effacée à 90 %. General Motors n’existerait plus aujourd’hui si sa dette n’avait pas été restructurée. Les avocats spécialistes des faillites traitent ce genre d’affaires tous les jours à Wall Street, à la City de Londres, à Paris, à Francfort. Ils renégocient les prêts contractés par les entreprises qui se retrouvent dans l’incapacité de surmonter leur dette. J’admets qu’il y a une certaine ironie à ce que nous adoptions, à gauche, la mentalité d’avocats d’affaires spécialisés dans les faillites ! N’oublions pas les raisons pour lesquelles le capitalisme a décollé au XIXe siècle. Parmi celles-ci, on trouve la création des sociétés anonymes. Que signifie cette innovation ? Que la dette n’est pas une dette ! Si la société anonyme coule, personne ne peut saisir votre maison. En fait, toute la logique du capitalisme est basée sur l’idée selon laquelle une dette qui ne peut être payée doit être restructurée. Tout le monde sait cela ! Sauf dans la zone euro… Mais dans les faits, même la dette grecque a déjà fait l’objet d’une vaste restructuration en 2012. Ils n’ont pas appelé ce processus « restructuration » ou « haircut » mais « PSI » pour « private sector involvement ». C’est l’ironie de la situation, un gouvernement de gauche radicale rappelle l’Europe à la logique même du capitalisme. C’est aussi dur que cela…
Lorsque vous consentez à des « réformes structurelles »,qu’entendez-vous par là ? Le terme « réformes structurelles » ne sonne pas très bien à nos oreilles ici en France, où cette expression est synonyme d’ajustement néolibéral…
Yanis Varoufakis Lorsque j’étais plus jeune, le terme « réforme » renvoyait plutôt à une logique de gauche ! Plus tard, avec la crise de la dette dans les pays du tiers-monde et les plans d’ajustement structurel, le FMI s’est approprié ce terme. Il est devenu synonyme du prix que les pays pauvres devaient payer en contrepartie des prêts du FMI : fermetures d’écoles, d’hôpitaux, privatisation des services et des entreprises publics, etc. Aujourd’hui en Grèce, comme en France d’ailleurs, lorsque les gens des classes populaires entendent le mot « réforme », ils se disent immédiatement que leur retraite va être amputée, que leur accès aux soins va être entravé, que leurs enfants peuvent faire une croix sur une éducation de qualité. Le destin du terme « réforme » est comparable à celui du terme « démocratie » en Irak. Aujourd’hui lorsqu’un Irakien entend le mot « démocratie » à Bagdad, surtout s’il est prononcé avec l’accent américain, il prend peur et s’enfuit ! Mais les mots se chargent de la signification qu’on leur donne. Il y a une tradition réformiste de la gauche démocratique, nous nous y inscrivons. Des changements profonds sont indispensables. Depuis cinq ans en Grèce, tout comme en France, les réformes signifient une rétractation de l’État-providence, plus de libertés pour le capital, moins de libertés pour le travail. En Grèce, le résultat de cette grande dépression est que nous n’avons plus ni capital ni travail. Le capital a fui vers Paris, Francfort, Lausanne, Genève, New York. Le petit capital grec est aujourd’hui dans une position plutôt misérable, sans accès au crédit bancaire, sans demande interne pour écouler la production. Quant au travail… Il n’y a plus de travail. Et même lorsque les gens travaillent, ils ne sont pas vraiment payés. Six cent mille personnes, dans le secteur privé, n’ont pas reçu de salaire depuis des mois. Ils continuent de travailler, parce qu’ils ne peuvent rien faire d’autre et surtout parce qu’ils craignent de ne jamais percevoir les sommes qui leur sont dues s’ils s’en vont. C’est pire que l’esclavage, puisque vous n’avez même pas la nourriture et l’abri. Jusqu’ici, les réformes étaient synonymes d’attaques contre les plus faibles et de mansuétude pour les cartels et les oligarques. Nous pensons que la crise, au-delà de l’architecture défaillante de la zone euro, s’explique aussi par le poids de ces cartels, de ces oligarques, avec cette structure de pouvoir qui étouffe le dynamisme et l’énergie de la société grecque. Par nos « réformes », nous entendons nous attaquer à l’oligarchie, aux rentes, à des pratiques qui entravent l’innovation, le progrès, et empêchent la jeunesse de s’unir et d’exprimer sa créativité.
Comment expliquez-vous l’intransigeance, l’agressivité de la chancelière allemande, Angela Merkel, et de son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, à votre égard ?
Yanis Varoufakis Ce n’est pas du tout une affaire personnelle ! C’est un problème idéologique. C’est aussi la nature humaine. Rien ne se reproduit aussi aisément que la structure du pouvoir. Nous l’avons appris des grands philosophes, de David Hume à Karl Marx. Ceux-ci expliquent très bien comment nos croyances dans les conventions, qui en un sens relèvent de l’idéologie, s’ancrent dans l’esprit des gens et sont à l’origine d’attentes et d’un faux sens du droit. « Je dispose de quelque chose, donc j’y ai droit. » Les familles riches voyageant en première classe pensent que c’est leur droit. Bien entendu, ce n’est pas un droit. Hume parlait de « vertu artificielle ». Il décrit de façon très belle, dans son Traité de la nature humaine, la façon dont les gens qui ne se conforment pas aux attentes de ceux qui pensent avoir du pouvoir sur eux déchaînent une sorte de rage. C’est ce qui se passe. Depuis cinq ans, tous les ministres des Finances des pays frappés par la crise de la dette entrent à l’Eurogroupe en demandant où ils doivent signer. Parce que le mandat du peuple grec l’exigeait, nous avons au contraire demandé à examiner ce que l’on nous pressait de signer. Nous ne sommes pas arrivés avec l’intention d’imposer notre volonté. Nous représentons un petit pays affaibli, nous le savons. Nous sommes lourdement endettés, nous ne pouvons pas rembourser cette dette, mais nous avons le droit de poser des questions avant d’emprunter encore de l’argent, comme le fait n’importe quelle autre entité endettée ! Soudain, le fait qu’un ministre pose des questions et exprime une opinion sur ce qu’on veut lui faire signer jurait avec ce qu’on attendait de lui ! Ils espéraient de nous un consentement docile, comme celui de nos prédécesseurs. Comme nous ne nous sommes pas pliés à cette attente, il y a eu dissonance et tension. Le résultat de ce clash, c’est que certains dirigeants des États membres les plus puissants de l’Union européenne peuvent être tentés de nous écraser. Ce serait terrible pour l’Europe. Cela signifierait que la démocratie n’y a plus sa place. J’espère… J’ai confiance dans le fait que nous saurons trouver un terrain d’entente. Je le dis avec optimisme : c’est ainsi que l’Europe progresse, en surmontant ses contradictions.
Avez-vous vraiment dit à Wolfgang Schäuble que s’il refusait de traiter avec vous, il pourrait se trouver confronté, dans l’avenir, aux crânes rasés d’Aube dorée ?
Yanis Varoufakis Je l’ai dit à l’ensemble de l’Eurogroupe. Avant les élections, les médias nous dépeignaient comme des populistes. Ils faisaient l’amalgame avec Marine Le Pen en France, avec Nigel Farage au Royaume-Uni. Nous sommes pourtant sincèrement proeuropéens, aux antipodes du nationalisme ! Contester les choix politiques de l’Europe officielle, ce n’est pas être antieuropéen. Il est de notre devoir de critiquer ce qui ne fonctionne pas, c’est ce que nous apprend l’histoire de ce continent. La Grèce s’est vue imposer un programme guidé par des considérations idéologiques, un programme qui engendre l’humiliation, la faim, les privations et le désespoir. Nous savons, depuis les années 1930, qu’un tel cocktail, combiné au chômage massif, produit… le nazisme. Ce phénomène existe en Grèce aujourd’hui. Le parti arrivé en troisième position aux élections législatives se réclame ouvertement du nazisme. Comme la République de Weimar, le centre a échoué. Le Pasok s’est effondré. La Nouvelle Démocratie est discréditée. J’ai clairement dit à mes homologues de l’Eurogroupe que notre échec profiterait à l’extrême droite. Si l’on nous empêche de conduire une politique alternative, Le Pen arrivera au pouvoir en France et Aube dorée prendra les rênes de la Grèce. En quoi cela serait-il une avancée pour l’Europe ?
Vous avez rencontré votre homologue français, Michel Sapin, la semaine dernière, à Paris. Une entrevue plutôt brève…
Yanis Varoufakis Non, je l’ai rencontré longuement.
Êtes-vous déçu de l’attitude du gouvernement français ? Espériez-vous plus de soutien de Paris ?
Yanis Varoufakis Non. C’était ma deuxième rencontre avec Michel Sapin à Paris. J’insiste sur le fait que nous sommes confrontés non pas à un « problème grec » ou à un « problème français », mais à un problème systémique, un problème européen posé par-delà les nations. Comme internationalistes, c’est ainsi que nous devrions analyser la situation. Où que j’aille, que mes interlocuteurs soient français, allemands, néerlandais, irlandais, britanniques, je leur dis que nous devrions tous nous asseoir du même côté de la table et placer le problème de l’autre côté, plutôt que de nous affronter pour défendre chacun des intérêts à courte vue. C’est mon attitude depuis le début. C’est très dur d’avancer, le langage même est marqué par cette logique de confrontation. Mais nous continuons sur cette voie. Le jour où je ne serai plus capable de soutenir cette approche, il sera temps pour moi de partir, je démissionnerai.
Respirerez-vous mieux si Podemos remporte les élections espagnoles à l’automne ?
Yanis Varoufakis Mon message à l’actuel gouvernement espagnol, comme à tous les gouvernements, est que s’ils font l’erreur de traiter le gouvernement Syriza en ennemi, ils perdront une opportunité. Il y a deux approches. L’une consiste à attiser la confrontation. Les conséquences seraient dramatiques pour tous. Une autre approche consisterait à voir en nous une opportunité. Si nous parvenons à un accord mutuellement bénéfique, ils pourront revendiquer ce bénéfice. Ils ont le choix. De notre côté, nous avons choisi d’être coopératifs.
Le premier ministre Alexis Tsipras a encore insisté la semaine dernière sur le paiement de la dette contractée de force par l’Allemagne durant l’occupation nazie. Pourquoi la Grèce est-elle attachée à cette revendication, quand elle demande elle-même une restructuration de sa propre dette ?
Yanis Varoufakis Je ne suis pas le ministre auquel il faut poser cette question. Je répondrai donc en tant que citoyen, en tant qu’homme politique. Durant l’Occupation, les forces allemandes ont contraint la Banque de Grèce à leur accorder cet emprunt. Il a été rédigé une reconnaissance de dette, prévoyant même des intérêts. La Banque de Grèce est toujours en 
possession de ce document. Cette question n’a jamais été réglée. Je ne sais pas quelles sommes cela représente. Personnellement, je pense que toute dette peut être restructurée, qu’aucune dette n’est sacrée. Mais cela doit être réglé dans le cadre d’un accord mutuel. Pour nous, la guerre ne s’est pas achevée en 1944, quand l’armée allemande a quitté le pays. Nous avons connu ensuite une guerre civile entre les collaborateurs des nazis et la gauche. Aucune famille en Grèce n’a été épargnée. J’ai moi-même grandi, de 1967 à 1974, sous une dictature. Ces dirigeants étaient des néonazis, des néofascistes qui, pour certains, ont été formés pendant l’Occupation. C’est une dette morale, qui doit être réglée.
Source: L'humanité.fr

dimanche 5 avril 2015

L'Angleterre et les USA montrent les gros bras en Amérique du Sud , du Venezuela , aux Malouines tout cela car ces impérialistes ne supportent pas les gouvernements progressistes , .......

« L’Argentine représente une menace pour nous ». C’est en usant d’un argument semblable à celui du président Obama au sujet du Venezuela que Londres vient d’augmenter sa présence militaire dans les îles Malouines, en plein territoire argentin. María Cristina Perceval, ambassadrice de l’Argentine aux Nations Unies, a dénoncé cet acte hostile auprès du secrétaire général Ban Ki-moon, ainsi que du Comité Spécial de Décolonisation et du Groupe des 77 + la Chine : « Nous, qui ne sommes pas une menace, nous menacerions ceux qui de manière constante nous menacent. Nous défendons les principes de souveraineté, de dialogue et d’intégrité territoriale alors que le Royaume-Uni utilise ce thème comme un mécanisme dégradant dans sa politique intérieure. La voie de la violence n’a pas sa place dans une zone de paix et de coopération comme l’est l’Atlantique Sud.
anexo_2_portaaviones_de_la_iv_flotaParallèlement, dans le cadre de la contention des démocraties de gauche, les États-Unis renforcent leur présence militaire en Amérique latine. En février 2015, sous l’argument de « combattre le trafic de drogue et le terrorisme », legouvernement péruvien a approuvé l’augmentation demandée par Washington d’une augmentation de son contingent de 125 a 3.200 marines en 2015, qui seront répartis dans les sept bases étasuniennes installées au Pérou. Le gouvernement péruvien – membre de « L’Alliance Pacifique » proche de Washington et dont font partie aussi le Chili, le Mexique et la Colombie – a également octroyé à la IVème flotte trois ports pour qu’elle puisse héberger et ravitailler ses navires de guerre.
Par ailleurs, la base aérienne étasunienne de Soto Cano, au Honduras – que l’on appelle également « Palmerola » et qui se situe à 86 km de Tegucigalpa – a reçu ce mercredi le renfort d’une nouvelle unité spéciale. La base de Soto Cano, qui accueille en permanence un effectif de 500 à 600 soldats américains, va voir 250 marines supplémentaires s’ajouter à ces forces. Ils seront accompagnés d’au moins 4 hélicoptères lourds, et d’un catamaran amphibie à grande vitesse, conçu pour le transport de troupes et de matériel de port à port, dans le cadre de l’ouverture d’un théâtre d’opération militaire. La nouvelle unité sera définitivement opérationnelle entre juin et novembre.
bases-yanquisCes effectifs supplémentaires sont censés répondre « à une situation de crise ». Officiellement, leur mission consiste à collaborer avec l’armée hondurienne, améliorer sa formation, apporter une assistance humanitaire, et participer à des « opérations anti-drogue ». (SPMAGTF-South). L’arrivée de cette nouvelle force est concomitante de la venue au Honduras de John Kelly, le chef du Commandement Sud de l’armée américaine, qui a participé à la Conférence sur la sécurité transnationale Centraméricaine . Les représentants et chefs des armées de 14 pays étaient présents, dont le Canada, le Mexique, la Colombie, la République Dominicaine, Haïti et le Costa Rica.
En 2009, le président de la République hondurienne -Manuel Zelaya- avait manifesté son intention de transformer Soto Cano en aéroport civil, avec le financement de l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques). Cette décision avait été rejetée par l’ambassadeur des États-Unis au Honduras et peu après, en juin 2009, Manuel Zelaya fut renversé par un coup d’État. Soto Cano – clé de voûte de la défense des intérêts américains dans la région – servit alors d’appui logistique pour l’arrestation et l’expulsion du territoire du président. En France le quotidien « Libération« , notamment, avait justifié ce coup d’État sous la plume de Gérard Thomas, avec l’argument que « Zelaya avait joué avec le feu ». Depuis, le Honduras a vu des centaines de militants des mouvements sociaux et des dizaines de journalistes assassinés sélectivement avec l’appui de formateurs de la police venus de Colombie et d’Israël, et Soto Cano est resté un aéroport militaire sous contrôle des États-Unis.
Bases-militares-en-ColombiaPar ailleurs, la sous-secrétaire d’État américaine à la Défense Mary Beth Long, a félicité les forces armées de Colombied’avoir pris en compte la « menace » éventuelle que pourrait représenter le Venezuela, apportant ainsi une réponse à ceux qui se demandaient quelles seraient les missions futures d’une armée forte de 500 000 hommes, une fois résolu -par le biais d’un accord entre les parties- le conflit avec la guérilla colombienne.

La réponse de l’UNASUR

samper-unasur-630x378Dans ce contexte qui pourrait voir le décret du président Obama désignant le Venezuela comme « une menace extraordinaire et inhabituelle contre les États-Unis » se transformer en conflit armé, Ernesto Samper, le secrétaire général de l’UNASUR – qui regroupe les douze nations sud-américaines, a proposé lundi, l’élimination de toutes les bases militaires américaines implantées sur le territoire de l’Amérique latine, les considérant comme des anachronismes « de l’époque de la Guerre Froide ».
C’est dans la perspective du Sommet des Amériques qui se tiendra au Panama, les 10 et 11 avril prochains, que l’ex-président colombien Ernesto Samper a déclaré : « qu’il n’y ait plus de bases militaires nord-américaines en Amérique du Sud, constituerait un bon départ pour le nouvel agenda des relations à établir entre les USA et l’Amérique Latine ».
Opposant une fin de non recevoir aux mesures unilatérales prises par les USA à l’encontre du Venezuela, Samper considère qu’il serait temps de repenser les relations entre le Gouvernement des États-Unis et l’ensemble des pays de la région. En cela, la conférence qui se déroulera prochainement au Panama arrive à point nommé : « dans un monde globalisé comme le nôtre, il n’est pas possible de préconiser des règles du jeu pour l’économie à l’échelle mondiale, tout en imposant l’unilatéralisme dans le domaine politique. Aucun pays n’est en droit de juger de la conduite d’un autre, et moins encore de lui imposer des sanctions ou des pénalités pour son propre compte ». Ernesto Samper a condamné le fait qu’ «un pays qui n’adhère pas formellement au système inter-américain de protection des Droits de l’Homme (Les États-Unis, NdT), s’érige en juge ».
Il a souligné que la rencontre entre le président de Cuba, Raul Castro, et son homologue nord-américain Barack Obama, est l’un des moments attendus de ce Sommet. Samper a également insisté sur le fait qu’il serait important de procéder à un tour d’horizon sur la nécessité de lever le blocus économique imposé à Cuba et qui reste en vigueur malgré les négociations actuelles. De plus, selon le secrétaire général de l’UNASUR, il faudra aborder d’« autres thèmes que ceux pour lesquels les USA manifestent un intérêt ».

… et des États-Unis

Roberta-Jacobson-Departamento-Latinoamerica-AP_NACIMA20130228_0470_6La sous-secrétaire d’État des États-Unis pour l’Amérique Latine, Roberta Jacobson, a déclaré ce vendredi être « déçue » par la réaction et le large soutien des pays latino-américains au Venezuela face aux sanctions et au décret adoptés par le président étasunien Barack Obama
Au terme de sa participation à une conférence au centre d’Études Brookings à Washington, dans laquelle elle a abordé le prochain Sommet des Amériques qui aura lieu à Panama les 10 et 11 avril, Jacobson a déclaré que « les mots sont importants, comme le ton sur lequel on dit ces mots. Le ton qu’utilisent maintenant les leaders latino-américains diabolise les États-Unis comme si c’était la source des problèmes du Venezuela alors que ce n’est pas le cas. Cela nous empêche d’avancer de façon pragmatique. J’ai été déçue qu’il n’y ait pas plus de pays qui défendent le fait que les sanctions n’étaient pas destinées à faire des dommages aux Vénézuéliens ou au gouvernement vénézuélien dans son ensemble » a expliqué la diplomate.
La sous-secrétaire d’État étasunienne a argumenté que les sanctions « contre certains fonctionnaires vénézuéliens ont été très spécifiques et que l’Administration Obama s’est refusée à prendre toute mesure tant qu’il y avait un espoir de dialogue entre le gouvernement de Nicolas Maduro et l’opposition. Mais il est arrivé un moment où on ne percevait pas de volonté claire de trouver des solutions qui iraient dans la bonne direction, nous avons vu encore plus d’arrestations et aucune libération importante
Rappelons que suite à une énième tentative de coup d’État contre le gouvernement vénézuélien et le président Maduro, élu en 2013, plusieurs organisateurs du coup d’État – militaires et civils comme Antonio Ledezma – ont été arrêtés. Ils ont aussitôt été transformés en “prisonniers politiques” par des médias qui épousent la vision de la Maison Blanche et mettent en doute ou passent sous silence les actions violentes d’extrême-droite ou la préparation de coups d’État contre des démocraties de gauche en Amérique Latine, tels “Le Monde” ou “Libération” (France).

samedi 4 avril 2015

Israël ouvre ses frontières à Al-Qaïda et Al-Nosra engagés dans la guerre civile en Syrie

La nébuleuse Al Qaïda n’en finit pas de nous étonner. Les révélations par les uns et les autres souvent à demi-mot, nous poussent à y voir une implication de plus en plus flagrante de ceux-là même qui sont censés la combattre. 
C’est le Wall Street journal qui lâche l’information, « Israël » ouvre ses frontières pour que les terroristes d’Al Qaïda et du Front Al-Nosra puissent venir se faire soigner par les équipes médicales israéliennes. Dans la guerre civile qui confronte les terroristes au régime de Bashar el-Assad et au Hezbollah, l’état hébreu y a vu un moyen radical de collaborer « passivement ».


Il est vrai que les terroristes n’ont jamais inquiété l’état sioniste et ce malgré la proximité des combats aux frontières israéliennes. Pour le journal américain, le constat est clair la branche syrienne d’Al Qaïda «  n’a pas causé de torts à Israël  » alors que l’organisation terroriste «  a pris le contrôle de la zone frontalière  » sur le plateau du Golan.
« Israël » toujours prompt à intervenir « préventivement » n’est pas très regardant lorsqu’il peut tirer parti de la situation. Al Qaïda et le Front Al-Nosra combattent le régime syrien et le Hezbollah soutien l’Iran, autant dire deux adversaires de taille, qui, s’ils arrivaient à disparaître, ne pourrait que rassurer les israéliens.
C’est que nous rappelle Amos Yadlin ancien chef du renseignement militaire israélien et candidat aux élections du 17 mars, qui déclare que l’Iran et le Hezbollah sont «  des menaces bien plus graves que les islamistes radicaux sunnites  » .
L’état sioniste pratique une politique qui n’a rien à envier à celle prônée par les terroristes. Plutôt que de se mouiller dans une guerre perdue d’avance, « Israël » préfère laisser le sale boulot à d’autres. 
L’aide israélienne aux rebelles d’Al Qaïda est un secret de polichinelle, le président syrien avait déjà tiré la sonnette d’alarme. « A chaque fois que nous progressons dans certaines zones, ils attaquent afin de saper l’armée. C’est pourquoi en Syrie certains rigolent et se demandent comment est-ce possible de croire qu’Al-Qaïda n’a pas de force aérienne ? Ils ont celle d’Israël », avait affirmé Bashar el-Assad lors d’une interview accordée au journal américain Foreign Affairs.


Les preuves ne cessent de s’accumuler d’une collaboration étroite entre « Israël » , les Etats-Unis et les terroristes d’Al Qaïda. La création de toute pièce de ces organisations dont le seul but est de créer le chaos à travers la planète et parfaire ainsi l’hégémonie américaine.

vendredi 3 avril 2015

L'armée israélienne se comporte comme de vrais fascistes , ayons le courage de dire STOP à cet entité qui bafoue tous les jours le droit international




Alors que ses 30 ans approchent à grands pas, le 25 avril, représentant un cap crucial pour le rescapé de l’enfer carcéral israélien qu’il est, Salah Hamouri, ce jeune franco-palestinien, né d’une française, Denise Hamouri, professeur de français, et d'un père palestinien, Hassan Hamouri, restaurateur à Jérusalem-Est, ne pourra pas tourner sereinement la page d’une décennie cauchemardesque marquée par ses sept longues années de détention.
Son vœu le plus cher était d’écrire un nouveau chapitre de sa vie, placé sous de meilleurs auspices que ne le furent ses vingt ans, l’âge de tous les possibles sacrifié sur l’autel de la tyrannie militaire d’Israël et n'ayant pour seul horizon que les barreaux d'une prison infâme, mais il semble bien que ce souhait ô combien légitime soit difficile à exaucer. Une perspective terrifiante qui l’a plongé dans une profonde consternation depuis ce vendredi noir du 27 mars 2015, jour où son interdiction d’entrée à Ramallah est tombée comme un couperet, dix ans, presque jour pour jour (le 13 mars 2005), après son arrestation au checkpoint de sinistre mémoire : celui de Qalqiliya.
Plus de trois ans après avoir recouvré la liberté, en décembre 2011, et commencé à panser ses blessures béantes que seul le baume du temps cicatrisera, Salah Hamouri, l’étudiant en sociologie qui a eu l’effroyable privilège d’être le seul prisonnier politique français détenu à l’étranger, accusé à tort, lors d’une mascarade de procès, d’avoir participé à un complot visant à assassiner le rabbin ultra-orthodoxe Ovadia Yossef, voit son espoir de poursuivre ses études d’avocat jusqu'à leur terme vaciller, et pire encore, se briser sur le récif de l’acharnement implacable des autorités israéliennes à son encontre.
Contactée par Oumma, sa mère courage, Denise Hamouri, très affectée par cet « ordre militaire » inique qui s’est abattu sur son fils, suscitant stupeur et effroi au sein d’une famille très éprouvée, et toujours aussi soudée et combative, a accepté de répondre à nos questions, près de quatre ans après l’entretien poignantqu’elle nous avait accordé, en mai 2011, pour exhorter, alors, à briser les chaînes de la cruauté et de l’arbitraire.
Depuis sa libération, en décembre 2011, et son escale chargée d’émotion en France, comment s’est passé le retour à la vie normale, chez vous, à Jérusalem-Est, de votre fils Salah ? A-t-il été suivi médicalement ?
Après sa libération en 2011 et sa visite en France en 2012, le retour á la vie normale de Salah s’est assez bien passé. Il était et est plus que jamais entouré de l’affection des siens, de mon mari, de son frère, de sa sœur, et de moi-même, bien entendu. Il lui a fallu un certain temps pour retrouver ses repères, mais la jeunesse volée dans des circonstances aussi dramatiques ne se rattrape jamais tout à fait. Il est sorti de prison et a retrouvé un autre monde, ses amis s’étaient mariés, son frère et sa sœur, qu’il n’a pas eu la chance de voir grandir, puisqu’ils étaient à l’école primaire lorsqu’il a subi le sort effroyable que l’on connaît, étaient devenus de jeunes adultes. C’est tellement difficile de rattraper sept longues années de sa vie passées dans les prisons de l’occupation ! Un emprisonnement dont on ne ressort pas indemne, rythmé par la torture psychologique, le chantage sur les membres de la famille, le manque de sommeil, les transferts incessants d’un centre de détention à un autre pour mieux fragiliser les prisonniers en créant une instabilité psychologique.
En dépit de ces terribles conditions de détention, Salah n’a pas éprouvé le besoin d’être suivi sur le plan psychologique.
  
Salah  libéré  : la joie incommensurable d'une famille enfin réunie après sept années effroyables

Au moment de son arrestation, Salah était étudiant en deuxième année de sociologie, et au sortir de sa détention, il s’est orienté vers des études d’avocat. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Salah a repris des études dès la rentrée 2012. Aussi loin que ma mémoire remonte, il a toujours été extrêmement sensible à la question des prisonniers palestiniens, et sa détention a créé une proximité unique et renforcé ces liens avec ceux qui étaient devenus ses malheureux compagnons de cellule. En étudiant le droit et en se passionnant pour ses études, Salah continue dans cette voie qui s’est imposée à lui comme une évidence. Aider les détenus palestiniens et leurs familles, c’est pour lui un devoir désormais.
Salah fait face aujourd'hui à une nouvelle épreuve : un ordre militaire israélien lui interdit d’entrer en Cisjordanie, et par conséquent lui interdit l’accès à Ramallah où il étudie au sein d’une antenne de l’université d’Al Quds. Est-ce que vous vous attendiez à une telle sanction et quelles sont les conséquences directes pour lui  ?
Cette sanction est tombée vendredi dernier, provoquant un terrible choc émotionnel, un de plus. Salah m’avait prévenue de sa convocation au quartier militaire de Jérusalem, mais nous étions loin d’imaginer ce qui l’y attendait. C’est là que cet ordre militaire cinglant lui a été signifié : Interdiction de se rendre dans les Territoires jusqu’ au 24 septembre 2015. Je ne m’y attendais pas, pas plus que mon époux, mais en même temps je sais très bien qu’en Palestine occupée il faut toujours être sur le qui-vive et s’attendre à ce genre de mauvaises nouvelles. Les conséquences directes pour Salah sont tout d’abord l’impossibilité de se rendre à l’Université. Il est inscrit à l’Université Al Quds, mais les locaux de la fac de droit sont à Ramallah. Il étudie très dur pour obtenir son diplôme, il doit passer ses examens finaux cet été, mais il en sera cruellement privé à cause de cette sanction inhumaine et sans fondement. Salah a de nombreux amis dans ce petit pays et cette interdiction est aussi un frein brutal à toute vie sociale, une manière supplémentaire et liberticide de le toucher et de l’anéantir.
Israël invoque de « sérieux doutes pour la sécurité de l’Etat et des citoyens » pour justifier sa décision, insinuant que Salah représente une menace. Quelle est la vraie finalité, selon vous, de cette mesure punitive à son égard ?
Israël invoque toujours les menaces sur sa sécurité et gère la vie quotidienne des Palestiniens sur ce registre, les barrages militaires, le mur, les interdictions de circuler, les arrestations, etc. La finalité de ce genre de mesures est en fait d’empêcher les jeunes palestiniens d’avoir une éducation, de mener une vie sociale et familiale aussi normale que possible. Les autorités israéliennes s’évertuent à mettre des bâtons dans les roues de ceux qui, d’une façon ou d’une autre, refusent de vivre et de se taire sous le joug de l’occupation. A sa libération en 2011, Salah était déjà frappé de l'interdiction d'entrée dans les territoires occupés et de voyager pendant une période de trois mois.
Dans quel état d’esprit est Salah, dont on connaît l’extraordinaire courage, abnégation et détermination, ainsi que vous-même ?
Cette sanction nous a tous ébranlés, et bien sûr Salah en premier lieu. L’espoir était en train de renaître, nous commencions à entrevoir le bout du tunnel grâce à la perspective de ce diplôme de droit cet été, quant à Salah, il s’autorisait enfin à se projeter dans l’avenir et à envisager une carrière professionnelle. Bref, c’est une nouvelle vie qui s’offrait à lui, et mon mari et moi nous étions tellement heureux de le voir enfin suivre la voie qu’il s’était choisie. Malheureusement, c’était sans compter ce genre de sanctions très courantes ici qui brisent les rêves et des vies en un éclair, notamment des jeunes palestiniens et de leur famille. Face à cela, il nous faut rester combatifs, unis et solidaires, et je dois avouer que je suis très émue par le mouvement de solidarité qui s’est formé à nouveau très rapidement en France à l’annonce de la nouvelle injustice qui bafoue les droits fondamentaux de Salah.
Quel recours avez-vous pour faire entendre raison à Israël ? En appelez-vous à la France, et notamment au consulat de France à Jérusalem, pour intercédez en faveur de Salah qui est franco-palestinien ?
Salah a fait appel, mais le résultat est loin d'être garanti dans ce genre de cas, alors une fois de plus nous en appelons avec force aux Autorités Françaises afin qu’elles prennent leurs responsabilités et fassent passer un message clair et sans ambiguïté aux Israéliens : Salah n’a rien fait, il veut étudier et vivre libre, il est Palestinien ET Français, et il incombe aux représentants de la République de faire entendre leur voix !
Quel message souhaitez-vous adresser aux Oummanautes et aux citoyens français, de toutes confessions et origines, sensibilisés à la cause palestinienne en général, et à celle de Salah en particulier?
Je souhaite d’abord remercier sincèrement tous ceux qui, sensibles à l’injustice, nous ont aidés par le passé et continuent à le faire aujourd’hui avec le même formidable élan de solidarité. Je n’oublie pas l’impact retentissant du mouvement populaire en 2011 qui  n’a eu de cesse d’appeler à la libération immédiate de Salah, et voir que cette même mobilisation repart de plus belle aujourd’hui, avec une spontanéité très touchante, pour dénoncer le sort injuste réservé à Salah nous bouleverse.