Les moutons vont à l'abattoir. Ils ne disent rien, et ils n'espèrent rien. Mais du moins, ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que bête, plus moutonnier que les moutons, l'électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit.

Octave Mirbeau, La grève des électeurs (1888)

H. Krazucki ancien secrétaire général de la CGT

Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasemen
t.


Mikis Théodorakis

"Si les peuples d’Europe ne se lèvent pas, les banques ramèneront le fascisme"

Seul les poissons morts vont dans le sens du courants ...

Jean Jacques Rousseau :

« Le premier qui, ayant enclos du terrain, s’avisa de dire : « Ceci est à moi » et trouva des gens assez simples pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile… Gardez-vous d’écouter cet imposteur, vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne…Quand les héritages se furent accrus en nombre et en étendue au point de couvrir le sol entier et de se toucher tous, les uns ne purent plus s’agrandir qu’aux dépens des autres… De là commencèrent à naître la domination et la servitude »

Jean Jaurès

«Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots»

Maximilien Robespierre, 1789

" Nul n'a le droit d'entasser des monceaux de blé
à côté de son voisin qui meurt de faim".




RÉSISTER,LUTTER , CONSTRUIRE

RÉSISTER,LUTTER , CONSTRUIRE
Les générations futures ne nous pardonneront pas d'avoir laisser faire

Un blog pour une idée

Une idée maitresse me guide pour construire ce blog : mettre l'Homme au centre de toutes les préoccupations, reconquérir la dignité perdue, travailler pour un monde Humain, au delà de toutes considérations tendancieuses, pour moi seul compte ,l'humanisme , le combat contre l'exploitation de l'homme par l'homme pour le profit ,une priorité absolue ; pour moi et tous ceux qui luttent, l'être humain et son environnement sont le socle de toutes revendications,
L' Homme doit être le but et l'argent l'accessoire d'échange et rien d'autre
"la terre nous l'empruntons à nos enfants ,nous ne l'héritons pas de nos parents"
Afin d'éviter des attaques au dessous de la ceinture par des gens dont le seul but est d'exister en supprimant les autres, je me vois obliger de mettre en place une modération des commentaires: bien sur il ne s'agit pas de supprimer le débat démocratique , mais il est ors de question de salir les gens pour le plaisir de faire du mal , simplement parce que l'on critique l'action du pouvoir de l'argent , ceux qui respecteront l'être humains continueront comme par le passé à s'exprimer .
Et oui l’extrême droite a pris des ailes et ce blog n'est pas à son service , soyez tous sur vos gardes et prenez garde à vous

Geronimo sur son lit de mort ; d'une terrible actualité

Quand le dernier arbre aura été abattu,
Quand la dernière rivière aura été empoisonnée,
Quand le dernier poisson aura été péché,
Alors, on saura que l’argent ne se mange pas.


Hugo Chavez.

"Si le climat était une banque, les pays riches l’auraient déjà sauvé"

Préambule du texte de la Constitution de l'OIT, Organisation internationale du Travail,1919

"une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale"

jeudi 24 décembre 2015

Suite à la décision du Conseil Départemental de l'Allier de supprimer son aide aux compagnies de théâtre et de danse, ces dernières réagissent justement.



mercredi 23 décembre 2015


une cause à soutenir sans modération !

Suite à la décision du Conseil Départemental de supprimer son aide aux compagnies de théâtre et de danse, ces dernières réagissent justement. Leur mobilisation doit toucher les citoyens appréciant simplement la beauté d'une oeuvre, citoyens capables d'émotion devant une interprétation, citoyens sensibles à la création artistique accessible à tous tant qu'elle ne devient pas objet du marché pour être enfermée dans la prison dorée des privilégiés de la fortune, toutes celles et ceux qui font profession d'intelligence.

Autodafés d'hier, ou destruction de témoignages monumentaux de l'histoire de l'humanité par quelques fanatiques : tout ce qui blesse la culture ampute l'humanité. A leur toute petite place d'élus promis à l'oubli celles et ceux qui préfèrent augmenter la subvention d'un club de basket professionnel auvergnat de 90 000 euros en la faisant passer de 40 à 130 000 € en mettant au pain sec les artistes des scènes bourbonnaises flattent bien dans le sens du poil les pires relents de l'extrême droite venus empuantir les résultats des élections régionales. Pour les héritiers de la barbarie, point n'est besoin d'intelligence, la violence est bien plus accessible à l'ignorance.

Les artistes proposent un rendez-vous à leur adresse mail : une cause à soutenir sans modération !


Texte de leur communiqué


Qu’ils crèvent ces artistes ! 

C’est sans doute ce qu’ils veulent ces élus de la majorité au Conseil général de l’Allier, qui ont voté lors de leur dernière cession la suppression pure et simple des subventions accordées aux compagnies de théâtre et de danse. 
Et puis hop ! tant qu’on y est, de réduire à peau de chagrin les aides aux résidences d’artistes et les aides à la diffusion de spectacles pour les communes. 
Stupeur et indignation. 
Aucune réunion préalable avec les intéressés, aucune rencontre depuis les élections pour voir de près ce qu’ils font, qui ils sont. 
Le couperet est tombé. 
Et pourtant ces artistes ont choisi d’habiter et de travailler dans l’Allier, depuis de nombreuses années pour la plupart d’entre eux. 
Ces artistes génèrent de la vie, de la pensée, des échanges, de la transmission, de l’attractivité, de la renommée. 
Mais aussi des emplois, des investissements, des cotisations, des rénovations de bâtiments, des installations de nouveaux arrivants. 
En deux mots : une dynamique à la fois intellectuelle et économique. 
De nombreux habitants de l’Allier apprécient leur présence, assistent à leurs spectacles, sont en liens forts avec eux. 
Nous connaissons les difficultés financières des conseils généraux. 
Nous sommes conscients de l’insuffisance des dotations données par l’état aux collectivités et nous le condamnons. 
Mais tirer un trait sur l’activité culturelle et la création artistique, pour faire des économies, est-ce la solution ? 
Cela nous semble un contresens total en terme économique et en terme d’attractivité du territoire. 
Et puis supprimer aujourd’hui un secteur qui génère de la pensée, de la réflexion, de la sensibilité, de l’attention à l’autre, de la curiosité, de l’audace, n’est-ce pas faire le lit d’une idéologie nauséabonde qui monte en puissance ? 
C’est pourquoi, nous autres artistes, compagnies de théâtre avons décidé de nous unir pour dénoncer ce vote du mépris pour les artistes et pour les habitants de l’Allier et défendre notre activité. 
Nous créons un collectif de défense de la Culture en Allier auquel nous vous invitons à participer en tant que spectateurs, association, citoyens. 
Une adresse email a été créée : soutien.culture.allier@gmail.com Vous pouvez ainsi nous transmettre vos coordonnées. 
Dans les jours prochains un rendez-vous sera demandé auprès du Conseil général par les compagnies. Nous organiserons à la suite un rendez-vous avec les forces vives qui voudront participer à des actions de soutien. Nous vous tiendrons informés !

mercredi 23 décembre 2015

Un paysan , Philippe Layat t agressé chez lui par 3 hommes cagoulés et armés dimanche 20 décembre 2015 vers 20h30.


Philippe Layat agressé chez lui par 3 hommes cagoulés et armés dimanche 20 décembre 2015 vers 20h30.


Note AIL : difficile de croire qu’il ne s’agit que d’un acte « isolé » et d’une propriété choisie au hasard.
Pour rappel :
Apéro géant de soutien à Philippe Layat

mardi 22 décembre 2015

Après l’appel « Nous ne céderons pas ! », une centaine d’organisation ont rendu public le texte « Sortir de l’état d’urgence » au cours d’une conférence de presse, le 17 décembre 2015.

En réaction à l’horreur des attentats, l’état d’urgence a été décrété par le gouvernement, puis aggravé et prolongé pour une durée de trois mois. Nos organisations ont immédiatement exprimé leurs craintes vis-à-vis de ce régime d’exception ; ces craintes sont aujourd’hui confirmées par l’ampleur des atteintes aux libertés constatées depuis quelques semaines. Nous assistons à un véritable détournement de l’état d’urgence qui cible également des personnes sans aucun lien avec des risques d’attentat. Ces abus doivent cesser.
La volonté de se rassembler et de manifester ensemble a prévalu après les attentats commis à Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes, en janvier 2015. Elle prévaut encore. Or, depuis le 13 novembre 2015, les interdictions visant les mobilisations sur la voie publique se multiplient. Manifester n’est plus un droit, et les rares concessions accordées par les préfectures, qui attendent souvent le dernier moment pour informer de leurs intentions, entravent dans les faits son exercice.
Le ministère de l’Intérieur justifie tout cela par son incapacité à sécuriser les parcours alors même qu’il autorise, dans le même temps, les rencontres sportives et des événements tels que les marchés de Noël, qui se tiennent sur la voie publique. L’interdiction des rassemblements et manifestations entraîne la multiplication des arrestations, des gardes à vue, des assignations à résidence, un fichage policier des militants, et, pour quelques-uns, des condamnations. Qui peut croire que cela soulage les autorités ? La censure, ici, s’avère doublement contreproductive…
L’état d’urgence autorise par ailleurs des perquisitions sur ordre des préfectures, de jour comme de nuit, en dehors de tout cadre judiciaire, sur le fondement de fiches possiblement erronées, de dénonciations, d’informations et de soupçons sujets à caution. Plus de deux mille six cents intrusions discrétionnaires sont intervenues à domicile, dans des mosquées, des commerces, interventions souvent violentes, sans qu’aucune mise en examen pour terrorisme n’ait eu lieu. Rien n’indique qu’une telle frénésie va s’arrêter, chacun peut en être victime.
Les assignations à résidence se multiplient sur la base de motifs aussi vagues que la présence sur le lieu d’une manifestation ou le fait de « connaître » tel ou tel individu. Ces graves restrictions sont appliquées, sans distinction, et de manière massive, d’autant que les juridictions administratives ont montré qu’elles s’en accommodent, quitte à ce que les libertés en souffrent. Elles reprennent à leur compte toutes les allégations du ministère de l’Intérieur et, comble de la démission, sont nombreuses à considérer qu’il n’y aurait pas d’urgence à statuer sur l’état d’urgence.
L’état d’urgence et le climat de guerre intérieure alimenté par le gouvernement contribuent au renforcement des amalgames et aux pratiques discriminantes, notamment de la part des forces de police. Ce ne sont pas « les terroristes qui sont terrorisés », ce sont des jeunes et des populations victimes de l’arbitraire en raison de leur origine et/ou de leur religion qui voient leur situation encore davantage fragilisée.
Reprenant à son compte les exigences de l’extrême droite, FN en tête, le gouvernement s’engage honteusement dans une modification de la Constitution visant à étendre la déchéance de la nationalité aux binationaux nés en France.
Ces multiples atteintes portées au contrat démocratique sont une mauvaise réponse aux actes terroristes. Notre pays a été blessé, mais loin d’en apaiser les plaies, l’état d’urgence risque de les exacerber en appauvrissant notre démocratie, en délégitimant notre liberté.
Dans ces circonstances, nous appelons les pouvoirs publics à :
- jouer leur rôle de garants de la défense des droits et des libertés publiques ;
- rétablir, sans délai, le droit plein et entier de manifester ;
- cesser les perquisitions et les assignations à résidence arbitraires et à agir dans le cadre de procédures judiciaires ;
- mettre en place des garanties effectives de contrôle ;
- lever l’état d’urgence ;
- renoncer à une réforme constitutionnelle préparée dans l’urgence et au contenu inacceptable.

Paris, le 17 décembre 2015
Signataires :
AFD International, Agir pour le changement démocratique en Algérie (Acda), Altertour, L’Appel des appels, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF), Association française des juristes démocrates (AFJD), Association France Palestine solidarité (AFPS), Association Grèce France Résistance, Association interculturelle de production, de documentation et de diffusion audiovisuelles (AIDDA), Association des Marocains en France (AMF), Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes (ARDLFM), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association des Tunisiens en France (ATF), Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine (Aurdip), Attac, Cadac, Cedetim, Centre islamique Philippe Grenier (CIPG), Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), CGT-Police Paris, Collectif 3C, Collectif des 39, Collectif CGT Insertion-Probation (UGFF-CGT), Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP), Collectif Stop le contrôle au faciès, Confédération générale du travail (CGT), Confédération nationale du logement (CNL), Confédération paysanne, Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Collectif des féministes pour l’égalité (CFPE), Collectif Memorial 98, Collectif des musulmans de France (CMF), Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Comité pour le développement et le patrimoine (CDP), Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Commission islam et laïcité, Confédération syndicale des familles (CSF), Coordination de l’action non-violente de l’Arche (Canva), Coordination des collectifs AC !, Droits devant !, Droit au logement (Dal), Droit solidarité, Emmaüs France, Emmaüs International, Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), Fédération nationale de la Libre pensée, Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), Femmes Solidaires, Filles et fils de la République (FFR), Fondation Copernic, Fondation Danielle Mitterrand France Libertés, Genepi, Ipam, La Cimade, La Ligue de l’enseignement, La Quadrature du Net, Le Gisti, Le Mouvement de la paix, Les Amoureux au ban public, Les Céméa, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Maison des potes, Mamans toutes égales (MTE), Minga-agir ensemble pour une économie équitable, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Observatoire international des prisons (OIP) - section française, Organisation de femmes égalité, Osez le féminisme !, Planning familial, Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’Homme (RaidH), Réseau éducation sans frontières (RESF), Réseau euromaghrébin culture et citoyenneté (REMCC), Réseau Euromed France (REF), Réseau Immigration Développement Démocratie (IDD), SNPES-PJJ/FSU, Solidaires étudiant-e-s, Solidarité laïque, Sud Intérieur, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat français des artistes interprètes (SFA), Syndicat de la magistrature, Syndicat de la médecine générale, Syndicat national des arts vivants (Synavi), Syndicat national des journalistes (SNJ), Syndicat national unitaire interministériel des territoires, de l’agriculture et de la mer (SNUITAM – FSU), SNJ-CGT, Unef, Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT (UGFF-CGT), Union juive française pour la paix (UJFP), Union nationale lycéenne (UNL), Union syndicale de la psychiatrie (USP), Union syndicale Solidaires, Union des travailleurs immigrés tunisiens (Utit).

Associations locales et autres :
Asti 93, Collectif 07 stop au gaz et huile de schiste, Collectif BDS Saint-Etienne, Collectif Justice & Libertés (Strasbourg), Collectif Maquis de Corrèze, Collectif Romeurope 94, la revue Ecole émancipée, Espace franco-algérien, Faucheurs volontaires de la Loire, la revue Inprecor, le journal Regards, Réseaux citoyens Saint-Etienne, Vigilance OGM 18.

jeudi 17 décembre 2015

Union européenne : ceux qui ont écrasé les Grecs ont frayé la voie au FN

Photo Sylke Ibach / Flickr

Union européenne : ceux qui ont écrasé les Grecs ont frayé la voie au FN

David Pestieau
auteur: 

David Pestieau

Pour comprendre les causes profondes de la percée du Front national, nous devons toucher aux politiques appliquées par les partis traditionnels en France et en Europe. Nous devons aussi voir pourquoi l’Union européenne est responsable de la montée du FN et comment la remise en cause fondamentale de la politique de l’UE est aussi la seule manière de contrer le FN.
C’était il y a un an, à la veille du Nouvel An, avant les attentats et la crise des réfugiés. Le célèbre économiste Thomas Piketty signait une tribune « 2015 : quels chocs pour faire bouger l’Europe ? » [1] où il écrivait : « Le plus triste, dans la crise européenne, est l’entêtement des dirigeants en place à présenter leur politique comme la seule possible, et la crainte que leur inspire toute secousse politique susceptible d’altérer cet heureux équilibre. (…) Alors, quels chocs pourraient permettre de faire bouger les lignes en 2015 ? Il y a, en gros, trois possibilités : une nouvelle crise financière ; un choc politique venant de la gauche ; ou bien un choc politique venant de la droite. Les dirigeants européens actuels devraient avoir l’intelligence de reconnaître que la deuxième possibilité est de loin la meilleure : les mouvements politiques qui prospèrent aujourd’hui à la gauche de la gauche, comme Podemos en Espagne ou Syriza en Grèce, sont fondamentalement internationalistes et proeuropéens. Plutôt que de les rejeter, il faudrait au contraire travailler avec eux pour formuler les contours d’une refondation démocratique de l’UE. Faute de quoi, on risque fort de se retrouver avec un choc autrement plus inquiétant, venu de la droite : compte tenu du mode de scrutin, il est tout à fait possible que le FN emporte des régions lors des régionales de décembre 2015. » 
Un diktat grec résonnait comme un avertissement aux autres peuples d’Europe : « ne sortez pas des clous, sinon nous allons vous écraser ».
Un an plus tard, nous connaissons le résultat. L’expérience grecque anti-austérité de gauche a été écrasée avec le diktat du 13 juillet, malgré que le peuple s’était exprimé totalement dans un sens contraire, à la fois lors des élections du 25 janvier et du référendum du 6 juillet. Elle a montré que, dans cette Union européenne, sous la garde de la main de fer de Merkel et des kilos de pactes et de traités qui instituent la politique d’austérité, il n’y a aucune latitude pour plier, ou même adapter prudemment, l’obsession de l’austérité. La volonté des peuples de pouvoir avoir une politique sociale et qui s’attaque aux plus riches pour sortir de la crise a été simplement interdite par l’establishment européen.
De Juncker à Merkel, de Dijsselbloem à Hollande, l’unité a été scellée pour prolonger le calvaire grec en imposant un troisième mémorandum encore plus étouffant. Un diktat qui résonnait aussi comme un gigantesque avertissement aux autres peuples d’Europe : « ne sortez pas des clous, sinon nous allons vous écraser ».
Et, en dépit de leurs cris effarouchés d’aujourd’hui sur la montée du Front national en France, tous ces dirigeants sont responsables du choc venu de la droite annoncé par Piketty. Car, en bouchant la voie de l’alternative à gauche, ils ont créé les conditions pour que les gens cherchent à l’extrême droite une solution à leur désespoir. Pire : la politique de l’Union européenne a créé les conditions pour le renouveau du Front national, ce parti fasciste du 21e siècle.

21 avril 2002 - décembre 2015 : qu’ont-ils fait en 13 ans contre l’austérité ?

La vague d’austérité, de précarisation de l’emploi et de privatisations a déferlé en France comme ailleurs en Europe.
Il y a 13 ans, le 21 avril 2002, la France avait déjà vécu un choc : Jean-Marie Le Pen se qualifiait au second tour des élections présidentielles, écartant le candidat du PS Lionel Jospin. Dans les jours qui ont suivi, des centaines de milliers de jeunes sont descendus dans les rues pour faire barrage à l’extrême droite, dans ce qui a été appelé le « nécessaire grand front républicain ». Et le président de droite Chirac a été élu avec un score de 82 %. Beaucoup de promesses ont été faites. On allait lutter contre le chômage, les banlieues pourraient sortir de leur misère, on allait s’attaquer à la « fracture sociale »… Mais rien de tout ça n’est venu. La vague d’austérité, de précarisation de l’emploi (le fameux CPE) et de privatisations a déferlé en France comme ailleurs en Europe, soutenue par toutes les grandes familles traditionnelles européennes, libérales, sociales-démocrates et conservatrices.
En 2007, Sarkozy s’est hissé au pouvoir en reprenant une grande partie du discours du FN. L’identité nationale, la France garante des valeurs chrétiennes, le nettoyage des banlieues au karcher ont été les leitmotivs de Sarkozy qui s’est vanté, au soir de sa victoire, d’avoir réduit Le Pen père à 8 %. En « oubliant » qu’il avait amplifié, élargi et banalisé le discours du FN, qu’il a contribué à lui faire gagner la bataille des idées, qu’il a œuvré à la « lepénisation des esprits ».
Mais la démagogie de Sarkozy – le « moralisateur du capitalisme » de 2008 – s’est écrasée sur la réalité sociale. À l’issue de son mandat, en 2012, le chômage était passé de 8 à 9,4 %, bien plus encore chez les jeunes. Et ce, en ayant retardé l’âge de départ en retraite, supprimé des centaines de milliers d’emplois dans la fonction publique, travaillé main dans la main avec Angela Merkel pour faire aboutir le traité d’austérité européen TSCG… Le tout, en diminuant les impôts sur les plus riches. Ce qui lui a valu son surnom de « président des riches ».

Hollande : la « dernière chance » qui déçoit

Puis est venu Hollande. Pour faire échec à la montée du Front de gauche en 2012, sa rhétorique a viré toujours plus à gauche. Hollande a été jusqu’à promettre dans sa campagne électorale la révision du Pacte de stabilité. Avec son discours « mon ennemi, c’est la finance », une « dernière chance » a été donnée par beaucoup d’électeurs à la sociale-démocratie pour montrer qu’elle ferait les choses autrement que la droite.
Une droite qui court après l’extrême droite et une sociale-démocratie qui mène une politique de droite, tous les ingrédients sont là pour créer la confusion politique.
Or Hollande n’a pas touché à une virgule du Pacte de stabilité et a appliqué les programmes d’austérité européens, reprenant à Sarkozy son rôle dans le duo avec Merkel. Fin 2014, le Premier ministre Manuel Valls confirmait l’objectif de 50 milliards d’euros d’économies à réaliser « en trois ans ». « Tous les acteurs publics sont concernés, » a-t-il déclaré. De cette manière, Hollande continuait la politique antisociale de Nicolas Sarkozy, tout en continuant à transférer de nouveaux cadeaux fiscaux aux plus grandes entreprises.
Hollande a même fait rentrer au gouvernement, comme ministre de l’Économie, un haut représentant de la finance (celle qu’il prétendait pourtant combattre) : Emmanuel Macron, ex-banquier d’affaires chez Rothschild & cie. Celui-ci a fait passer la fameuse loi Macron, qui prévoit d’élargir le travail du dimanche, le travail de nuit, facilite les licenciements, affaiblit considérablement les syndicats, prépare la privatisation des transports… La loi s’est aussi attaquée aux petits indépendants (grandes surfaces ouvertes le dimanche, fin des protections pour les taxis, coiffeurs…). Ceux du CAC-40 (les 40 plus grandes sociétés de la Bourse de Paris) et le MEDEF (la FEB française) ont applaudi des deux mains les mesures du gouvernement Valls. Résultat : le chômage a passé la barre des 10 %[2]  et les inégalités ont continué à exploser. Il y a ainsi eu plus de 700 000 chômeurs supplémentaires en trois ans.
Entre une droite qui court après l’extrême droite et une sociale-démocratie qui se dit de gauche, mais mène une politique de droite, tous les ingrédients sont là pour créer une confusion politique totale. D’abord par une désaffection politique majeure des classes populaires : 50 % n’ont pas voté le 6 décembre, dont 59 % des ouvriers, 65 % des moins de 25 ans et 66 % des inactifs. Ensuite, le FN apparaît, pour beaucoup de ceux qui vont quand même voter, comme la seule alternative qui brise le consensus austéritaire des deux grands partis traditionnels. Cependant, l’analyse doit être plus profonde si on veut aller à la racine des causes du succès du FN.

Le mépris du peuple et la démocratie bafouée

Autre date clé de l’histoire politique française : le 29 mai 2005. Ce soir-là, les résultats du référendum sur la Constitution européenne s’affichent sur les écrans de télévision : 55 % des Français rejettent un traité qui coule dans le marbre l’austérité néo-libérale. Pourtant, la presque totalité des grands partis traditionnels et une grande partie des médias ont milité pour le « oui ». Les commentaires d’après référendum affichent le mépris d’une élite politique envers un peuple qui « n’a pas compris ». Cela ne provoque aucune remise en cause de la politique de l’Union européenne (la Constitution étant aussi rejetée aux Pays-Bas quatre jours plus tard). Au contraire, deux ans plus tard, le texte à peine modifié revient sous le nom de « Traité de Lisbonne » et est adopté sans débat ni référendum. Une gifle aux millions de Français qui avaient fait entendre leur voix en 2005.
L'adoption de la Constitution européenne: une gifle aux millions de Français qui avaient fait entendre leur voix en 2005.
Le cas français n’est d’ailleurs pas unique en Europe. Ainsi, en Irlande, le gouvernement va même faire revoter le peuple trois fois jusqu’au moment où il répond « correctement » à la question posée.
Et en Grèce, le référendum convoqué le 6 juillet dernier sur les mesures imposées par la Troika européenne est sans appel : 61 % des Grecs votent contre. Pourtant, bien que, selon la Constitution grecque, le résultat d’un référendum ait la même valeur qu’une loi adoptée par le Parlement, le Parlement grec se voit obligé, le mercredi 15 juillet, d’accepter l’essentiel de ces mesures sous la menace du diktat de l’Union européenne de Merkel, Hollande et consorts.
Tout cela témoigne de l’autoritarisme d’une Union européenne qui écarte les votes démocratiques qui ne l’arrangent pas, qui prend des décisions essentielles au sein d’organes non élus, comme la Banque centrale européenne ou l’Eurogroupe. La colère latente gronde dans toute l’Europe contre cette Union européenne de l’entre-soi, où la Table ronde des Industriels (regroupant les grandes multinationales) et Business Europe décident en réalité des axes essentiels de la politique. Et, en France, contre les privilégiés du CAC-40, comme les milliardaires Liliane Bettencourt et Bernard Arnault.
Comment ne pas s’étonner, devant cette hypocrisie, qu’une partie de la population ne suive pas les appels à défendre les Hollande et Sarkozy de ce monde et tombe dans les griffes d’une Marine Le Pen qui prétend, elle, incarner le peuple ?
Comme l’écrit The Guardian ce 9 décembre : « La dynamique commune (en Europe) apparaît comme l’interaction de l’insécurité financière et du détachement des élites gouvernementales de leur population. De Paris à Varsovie, les politiciens du centre technocratique professionnel sont perçus comme une caste à part avec ses privilèges, isolée de l’anxiété provoquée dans leur électorat par les turbulences économiques et les changements démographiques. »[3]

La concurrence de l’Union européenne entre les travailleurs, substrat du poison raciste

Deux autres éléments essentiels de la politique de l’Union européenne alimentent le substrat du Front national : la concurrence entre travailleurs érigée en principe cardinal et la politique de guerre et de conquête des grandes puissances européennes.
En dépit des déclarations, l’Union européenne n’est pas dans son essence un projet coopératif entre les peuples. Au contraire : les politiques économiques des traités européens visent à mettre en concurrence les pays de l’Union entre eux dans une spirale vers le bas. Des tableaux socio-économiques comparatifs sont établis pour inciter voire obliger les États à s’en prendre aux « coûts salariaux » trop élevés (avec, du coup, une baisse du pouvoir d’achat), contre « les rigidités du marché du travail » (lisez ultra-flexibilisation et précarisation du travail), contre « l’intervention des États et le non-respect des principes de concurrence » (lisez libéralisation et privatisation des services publics). Durant des mois, les Allemands ont été montés contre « les Grecs paresseux » qui « profitent de l’Union ». Les Belges, Français et Néerlandais ont eux été sommés de rattraper la locomotive allemande en bloquant leurs salaires et en introduisant leurs « mini-jobs ».
D’autre part, avec la directive sur les travailleurs détachés de l’Union européenne, les travailleurs de la construction et du transport routier ici ont vu des travailleurs polonais, roumains et bulgares venir travailler sur les chantiers pour des salaires de misère, sans aucune obligation de leurs patrons de verser des salaires et d’accorder des protections sociales et des conditions de travail égales à celles des travailleurs résidents ici.
En posant le tabou qu’on ne peut pas toucher au 1 % le plus riche et en organisant la concurrence, l’Union européenne alimente le substrat sur lequel le poison du racisme et de la division peut se propager.

Immigration et réfugiés : toujours plus de guerres et de murs

La politique étrangère de grandes puissances européennes comme la France est aussi à remettre en cause. Elle crée toutes les conditions pour alimenter le racisme.
D’une part, les guerres menées par les États-Unis, mais aussi par la France, provoquent « à retardement » la venue de centaines de milliers de réfugiés en Europe (voir notre article « Les réfugiés syriens, irakiens ou afghans sont le miroir à retardement de nos guerres »). Mais l’immigration est aussi provoquée par d’autres décisions de l’Union européenne, comme, par exemple, les politiques climatiques décidées à la COP21 à Paris.
Le refus obstiné d’avoir un programme réellement ambitieux pour le climat, le refus d’adopter comme objectif une limite maximale d'1,5°C pour le réchauffement et celui de financer à hauteur suffisante les programmes de soutien au Sud (surtout en matière de transfert de technologies) pour réaliser la transition aux énergies renouvelables est aussi à la base de la venue de dizaines de milliers de réfugiés climatiques aujourd’hui, et surtout demain.
D’autre part, l’Union européenne construit des murs toujours plus hauts autour, mais aussi à l’intérieur de l’Europe, comme en Hongrie, Slovénie et même en Autriche, validant en réalité les programmes de l’extrême droite qui désignent l’immigré comme l’ennemi intérieur. Au lieu d’intégrer les populations qui fuient les conséquences des politiques de « nos » gouvernements dans leur pays, les réfugiés sont mis en quarantaine de la société. Dans des camps fermés, voire même dans une « jungle » comme à Calais, où les autorités françaises laissent pourrir une situation inhumaine, au lieu d’offrir un accueil décent à ceux qui fuient une misère indescriptible. Ainsi sont créées les conditions de tensions grandissantes avec les habitants voisins.

La politique actuelle de l’Union européenne crée toutes les conditions du nationalisme

Comme nous l’avions écrit dans Comment osent-ils ? La crise, l’euro et le grand hold-up (de Peter Mertens), la continuation de la politique actuelle de l’Union européenne ne peut mener qu’à l’autoritarisme (comme on l’a vu en Grèce) ou au nationalisme (comme on le voit aujourd’hui en France). Et nous assistons aujourd’hui aux deux.
On ne peut combattre le nationalisme du Front national de Le Pen en défendant l’autoritarisme de l’Union européenne
Aussi, on ne peut combattre le nationalisme du Front national de Le Pen en défendant l’autoritarisme de l’Union européenne et en ne s’en prenant pas aux racines de sa politique.
Car, si l’on interdit, comme l’Union européenne le fait, des politiques qui touchent les privilèges des plus riches, il ne reste qu’à s’en prendre aux plus faibles. Il n’y a pas de troisième voie. S’il n’y a jamais d’argent pour des nouveaux logements publics, on crée la base pour que ceux d’en bas se battent entre eux pour les logements qui existent. Si l’on coupe dans les budgets de l’enseignement, des services publics et de la vie associative, on crée toutes les conditions du repli sur soi et des tensions d’aujourd’hui et de demain.
Remettre en cause la politique antisociale, antidémocratique et guerrière de l’Union européenne est une condition indispensable pour la reconquête des classes populaires.
Une autre est évidemment de dévoiler la nature profonde du Front national derrière sa démagogie sociale. Et on ne peut le faire que si on rejette réellement le néo-libéralisme, qui se cache aussi dans le programme FN.

Le FN : remplacer l’austérité made in Union européenne par une austérité made in France

Car, en effet, le FN reprend en paroles des termes propres aux traditions de gauche. Il critique la mainmise des multinationales sur l’économie, les taxes qui étranglent citoyens et petits entrepreneurs, l’Europe qui impose l’austérité à la France...
Plutôt que de pointer le manque d’emploi, de logement, de places en crèche, etc., le FN veut en priver une partie de la population, et donc justifier la pénurie
Mais, si l’on examine les mesures proposées dans le programme du FN, autant le vague domine le volet social, autant il est précis quand il s’agit de l’immigration. Pour tout ce qui concerne l’emploi et la réindustrialisation de la France, il n’y a que des formules, aucune proposition concrète (et même, il veut réduire le nombre de fonctionnaires, ce qui est loin d’être une mesure créatrice d’emploi).
Par contre, le thème omniprésent est ce que le FN appelle la « priorité nationale ». Celle-ci implique que les citoyens de nationalité française auraient plus droit que les autres à la sécurité sociale et aux services publics, ainsi qu’à l’emploi. Le piège est que, contrairement à l’image que cela veut renvoyer, cette mesure est avant tout une manière de favoriser l’austérité : plutôt que de pointer le manque d’emploi, de logement, de places en crèche, etc., le FN veut en priver une partie de la population, et donc justifier la pénurie. C’est d’autant plus le cas que le FN est très dur vis-à-vis des chômeurs et allocataires sociaux, et compte s’en prendre durement à ceux-ci, Français ou non. D’une part, il fait donc semblant de protéger les « pauvres » français contre les autres, mais, d’autre part, il compte bien traiter tous les défavorisés comme des « parasites » - à l’instar d’un Bart De Wever. Ainsi, dans plusieurs villes dirigées par le FN, les tarifs de cantine scolaire ont explosé pour les familles précaires et les subventions ont diminué – quand elles n’ont pas disparu – pour les associations d’aide aux personnes les plus pauvres.
L’immigré comme cible est un moyen d’épargner les banquiers et grands patrons qui ont profité de la crise pour s’enrichir. Le FN reprend ainsi de nombreuses propositions propres à la droite ultralibérale : on parle d’« alléger le coût du travail », de diminuer le pouvoir des syndicats, de réduire le nombre de logements sociaux, d’offrir des cadeaux fiscaux aux entrepreneurs, etc. Et, quand il semble vouloir s’en prendre aux grandes entreprises, « les 50 plus fortes capitalisations boursières, fleurons des entreprises françaises, devront affecter 15 % de leur résultat net en réserve spéciale de réindustrialisation », c’est en réalité pour la forme, car le programme stipule bien que ce sera « sans incidence sur leur rentabilité » et que les sommes seront « restituées » au terme d’une période de 5 ans.
Malgré des déclarations qui semblent anti-système, le programme du FN est une version nationaliste du libéralisme. Le discours sur « la France d’abord » vise à rallier les travailleurs et petits indépendants français derrière un programme qui servira le 1 %... français.
C’est d’ailleurs dans cette optique que des responsables FN ont mené récemment une opération de séduction vis-à-vis du monde patronal. Ainsi, Christophe Boudot, tête de liste FN en Auvergne-Rhône Alpes, s’est félicité d’une rencontre avec Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin, et a déclaré fièrement que « le FN est l’ami de l’entreprise ».
En ce qui concerne la fiscalité, l’ISF, l’impôt sur la fortune, doit passer à la trappe pour le parti de Marine Le Pen qui veut le « fusionner » avec la taxe foncière. Pas étonnant quand on sait que la famille Le Pen est elle-même soumise à l’ISF. La famille tient sa fortune de l’héritage du magnat du béton Hubert Lambert, que Jean-Marie Le Pen a touché en 1985. Les membres de la famille continuent de bénéficier de ce patrimoine à travers de sociétés civiles immobilières. Comme l’a écrit Jean-Marie Le Pen dans la brochure « Droite et démocratie économique » : « Mieux vaut hériter de bons chromosomes conduisant à la richesse, plutôt que de faibles chromosomes qui vous font perdre le magot légué. » 
Finalement, le FN ne peut se présenter comme anti-système que parce qu’il trompe sur la nature du système. Il pointe du doigt les immigrés, l’Europe et les pays étrangers. Mais c’est bien l’élite économique française qui a contribué à la construction de cette Europe, ce sont les grands patrons français qui exercent un lobbying acharné pour des traités ultralibéraux qui précarisent les travailleurs, menacent la sécurité sociale et donnent tout le pouvoir aux multinationales. Mais le 1 % des plus riches Français, c’est le grand absent des discours du FN, ce 1 % qui s’enrichit notamment par l’exploitation des travailleurs sans-papiers, dont certaines entreprises bien françaises, comme le géant de la construction Vinci.
C’est là que se situe la grande ligne de fracture : entre une élite économique qui s’enrichit toujours plus et la majorité de la population qui craint toujours plus pour son avenir. Et, dans cette situation, le FN n’offre qu’un discours qui divise les gens. Et propose en réalité, à la place d’une austérité made in Union européenne, une austérité made in France.

Contre l’Europe de la concurrence et de l’inégalité et contre le FN

Nous savons qu’en ces temps de crise, des gens peuvent devenir de plus en plus aigris. Beaucoup voient que le monde ne tourne pas rond, ce qui peut produire le meilleur, dans la recherche d’alternatives, ou le pire, avec des solutions nationalistes et simplistes.
La gauche authentique doit pouvoir transformer positivement cette colère.
La gauche authentique doit pouvoir transformer positivement cette colère. Pas en cherchant un consensus avec ceux, dans l’Union européenne, qui ont frayé la voie au FN, mais, au contraire, en osant désigner les responsables de la crise sociale dans laquelle l’Union européenne s’enfonce depuis sept ans : le 1 % le plus riche. Celui des Arnault, Bettencourt et Albert Frère de ce monde.
La gauche ne doit pas s’unir pour se mettre à la remorque de politiques de droite, comme le fait le PS d'Hollande et Valls, mais bien pour avoir une vraie politique de gauche, qui combatte pied à pied la politique actuelle de l’Union européenne.
« La concurrence et la chasse au profit sur le libre marché sont la base de l’Union européenne. Elles sont gravées dans les textes de base de l’Union. Elles pourrissent et étouffent tout, écrivions Peter Mertens et moi-même en 2011 dans Comment osent-ils ?. Nous ne devons pas rhabiller de neuf cette construction de la concurrence ni donner une nouvelle couche de peinture aux déséquilibres. Nous avons besoin d’autres fondations. La coopération et la solidarité doivent remplacer la concurrence et l’inégalité. Cela suppose une tout autre Europe. »
Ces mots nous semblent plus actuels que jamais. Dans cette Union européenne, il n’y a pas place pour une politique basée sur la coopération, la solidarité, les investissements équilibrés et le développement régional. Si une Europe répondant aux besoins des gens doit grandir, elle ne peut le faire qu’en remettant en cause les fondements de l’Union européenne. Autrement, soit l’Union s’enfoncera dans l’autoritarisme croissant, soit toute l’Union éclatera et les tensions nationalistes du début du 20e siècle referont leur entrée dans ce jeune 21e siècle. 
Comme l’écrivait Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. » Faisons en sorte, ensemble, que les monstres soient arrêtés à temps pour aider à construire un nouveau monde.
http://ptb.be/articles/union-europeenne-ceux-qui-ont-ecrase-les-grecs-ont-fraye-la-voie-au-fn

Je n'ai jamais cru àla version officielle du 11 septembre 2001 n'oublions pas que depuis cette date la face du monde est changée et la France paie aujourd'hui encore les effets de cette politique mondiale et en plus s'y soumet sans rechigner En voici un nouveau témoignage

lundi 14 décembre 2015

La Le Pen raciste et xénophobe s'en est pris récemment au Sénégal / Un intellectuel sénégalais se paie Marine Le Pen : « Marine, où était donc ton père pendant la guerre »?

Je fais partie des Sénégalais qui entrent toujours dans une légitime colère quand un quelconque citoyen du Monde insulte mes compatriotes ou manque de respect à ce pays que nous aimons tous avec fureur et qui s’appelle le SÉNÉGAL !


Un intellectuel sénégalais se paie Marine Le Pen : « Marine, où était donc ton père pendant la guerre »?
Quand j’ai entendu et lu la récente déclaration de Marine Le Pen du Front national et par laquelle elle dit ceci : « Je pense que ce n’est pas du tout le rôle de la région de payer des moustiquaires aux détenus au Sénégal dans le cadre de la lutte contre le paludisme”, j’ai été envahi par une grande colère, car cette dame est coutumière d’injures, de mépris et de stigmatisations envers les Africains! 
Ces propos injurieux et irrespectueux de la part de cette dirigeante dont le parti politique s’est toujours singularisé dans la violence verbale, l’intolérance et les propos racistes et ingrats, m’a poussé prendre ma plume pour convoquer l’histoire des relations entre la France et le Sénégal ! 

Je pense que nul ne peut accuser le Sénégal et les Sénégalais d’être des anti-français. C’est d’ailleurs pourquoi, le Général de Gaulle en visite à Saint-Louis du Sénégal le 12 décembre 1959, déclarait avec juste raison sur la place Faidherbe: « Hors de France, il n’y a pas une ville ou un Français se sente mieux chez lui que Saint-Louis ». Ainsi, nul ne peut douter de la solidarité dont a toujours fait preuve le Peuple sénégalais à l’endroit de la France en toutes circonstances. Nul ne peut reprocher à un Saint-Louisien né avant les indépendances, de ne pas aimer la France et les Français avec qui nous partagions les salles de classe, les aires de jeu et les équipes de football au Stade Wiltord et au Camp Nord. 

Toutefois, en dépit de ces relations amicales historiques, notre pays a toujours refusé que son honneur et sa dignité soient bafoués par des Français de la dernière heure, quel que soit leur rang ou leur dignité! En effet, le Sénégalais authentique on le tue, mais on ne le déshonore pas ! 


Je voudrais dire à Marine Le Pen et à son père Jean Marie qu’en 1802 déjà et en pleine période de puissance coloniale, des Sénégalais de Saint-Louis attachés au sens de l’honneur et de la dignité ont arraché de son lit, le Gouverneur Lasserre. Ils l’ont trainé sans vêtement dans les rues de la ville et l’ont embarqué manu militari dans une goélette qui le transporta à Gorée. Le Gouverneur Lasserre, arrogant et irrespectueux, avait tendance à prendre les Saint-Louisiens pour des canards sauvages ! Hé bien ! Son haut rang de Gouverneur colonisateur ne l’avait pas sauvé de la furie des citoyens de la ville, car le Sénégalais authentique, on le tue, mais on ne le déshonore pas ! 

L’histoire entre la France et le Sénégal m’a appris que la France a toujours été un pays sans ressources naturelles significatives. Le sous-sol français recèle très peu de matières premières minérales. Le bassin houiller du Nord, longtemps le plus important gisement en France, a cessé toute activité en 1991. Ainsi, la France qui se vante aujourd’hui par la bouche de Marine Le Pen, s’est toujours enrichie sur les immenses ressources naturelles de ses colonies, comme le Sénégal. Elle a exploité sans répit nos minerais, nos forêts, notre faune, notre agriculture de rente et nos ressources humaines et ceci pendant plus de trois siècles ! Où donc étaient les ancêtres de Marine Le Pen en ce temps-là ? 

Et comme si tout cela ne suffisait pas, à l’heure où se tiennent en France les assises de la Cop 21, les gaz polluants et à effet de serre dont les pays industrialisés comme la France sont les principaux pourvoyeurs, continuent de nous empoisonner et de provoquer un dramatique réchauffement de la planète. Ces bouleversements climatiques se sont traduits dans les pays du Sud par des sécheresses impitoyables, des ouragans, des inondations et des épidémies de toutes sortes! 
À toutes ces calamités dont les causes sont essentiellement imputables à des pays industrialisés comme la France, s’ajoute la violence verbale d’individus comme Marine Le Pen, spécialiste de l’injure et de la calomnie, à chaque fois qu’elle a envie de dégueuler son venin sur d’autres peuples ! 

Je voudrais demander à Marine Le Pen où donc était son père et ses ancêtres, quand l’intégrité territoriale de la France avait été violée et sa souveraineté nationale confisquée par les forces de l’Allemagne nazie. Marine Le Pen est-elle si ignorante et amnésique pour oublier que ce sont bien les braves tirailleurs sénégalais ressortissants des pays africains en général, du Sénégal en particulier, vêtus de toile, de bandelettes, de chéchia et de brodequins, qui bravaient le froid et les vents glaciaux du Nord, pour faire face aux troupes de l’Allemagne pour défendre son pays la France ? 

Marine Le Pen est-elle si primitive et inculte pour ignorer que c’est bien cette « Force noire », ces Africains dont les descendants sont aujourd’hui rejetés et humiliés par elle et ses semblables, qui ont toujours défendu la bannière tricolore. Les tirailleurs étaient au nombre 200 000 éléments. Ils ont défendu au prix de leur vie, la France de 1857 à 1960? 

Certes nous savons que les forces françaises ont récemment prêté main forte au Mali, à la Côte d’Ivoire et à la République Centre Africaine, mais cette insulteuse professionnelle qu’est Marine Le Pen ne devrait pas ignorer que c’est par le sacrifice de plus de 30 000 Africains qui ont trouvé la mort sur les champs de bataille, que la France est redevenue une nation de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ? C’est grâce à ces Africains que la France est sortie de la servitude pour devenir une nation fière, le front haut, et l’allure martiale, chantant à gorge déployée la Marseillaise dans les rues de Paris, de Marseille et de Bordeaux ! 

S’il m’était permis de donner des conseils à certains dirigeants français, je leur aurais recommandé de respecter un peu plus les peuples africains ! En effet, la France doit tout à l’Afrique ! La France devrait respecter un peu plus les croyances et les convictions des autres peuples de la Terre ! Que la France respecte un peu plus les Cultures et les Traditions des autres nations libres et souveraines comme elle. C’est la seule condition pour que nos amis Français se sentent à l’aise et en sécurité dans tous les pays du Monde! 

Les citoyens Français, tout comme les Sénégalais d’ailleurs, sont présents partout dans le Monde ! C’est la raison pour laquelle, ils devraient être partout des ambassadeurs de la paix et de la fraternité entre les peuples. Par ailleurs, la France devrait comprendre qu’un peuple insulté, humilié ou marginalisé est toujours susceptible de générer des actes de violence regrettables, imprévisibles et incontrôlables, dont les malheureuses victimes ne seront pas ceux qui sont à l’origine du mal, comme Marine Le Pen, mais malheureusement, seuls d’innocents citoyens, sans distinction de race de religion ou de nationalité qui seront victimes d’actes cruels, aveugles, sanguinaires et barbares, condamnables à tout point de vue. Hélas ! 

En guise de vengeance ou de représailles, ce sont des innocents qui vont payer la facture des propos haineux et irresponsables. Ils seront toujours enlevés, pris en otage, torturés ou massacrés par des désespérés, des fanatiques ou des faux dévots de l’Islam. Alors, il sera difficile d’arrêter ces violentes vagues de vengeance qui sèment la terreur et le désarroi à travers le Monde! 

Moumar GUEYE 
Ecrivain