mercredi 11 novembre 2015
Au Fhaine le masque tombe et le discours se clarifie , le vert de gris pointe nettement le bout de sa face puante
Marine Le Pen affectionne les éléments de langage percutants. À l'image de celui portant sur "l'ensauvagement de la société" permettant de surfer sur les faits-divers, la présidente du Front national en a sorti un nouveau qui s'applique cette fois au volet "santé" de son programme pour les élections régionales.
En dévoilant les grandes lignes de ses ambitions dans la Voix du Nord ce mardi 10 novembre, Marine Le Pen propose "d'éradiquer toute immigration bactérienne". Selon elle, "les hôpitaux font face à la présence alarmante de maladies contagieuses non européennes, liées à l’afflux migratoire".
"Nous refusons cette mise en danger de la santé de nos compatriotes", ajoute-t-elle. Une "provocation" ayant vocation à "jeter de l'huile sur le feu" selon le quotidien régional qui ne manque pas de rappeler que "les bactéries n'ont pas de frontières, et vont et viennent comme nous-mêmes en vacances par exemple".
"Puant et immonde"
Outre chez nos confrères de la Voix du Nord, cette formule visant à mêler immigration et santé a aussi alarmé une partie de la classe politique. Le député PS du Nord de l'Essone François Lamy, s'est insurgé de cette expression expliquant sur Twitter que "la xénophobie de Marine Le Pen vire à la folie". "Parler de santé et environnement en parlant de "contamination bactérienne" amenée par les migrants est juste puant et immonde", a pour sa part commenté Sandrine Rousseau, candidate écologiste à la présidence de la region Nord Pas-de-Calais-Picardie.
Du côté de SOS Racisme, on pointe le "caractère apparemment grotesque de cette position". "En accolant la présence des immigrés extra-européens à un danger sanitaire pour la population européenne, Marine Le Pen suscite une hostilité dont nous étudions le caractère pénalement répréhensible", dénonce l'association dans un communiqué diffusé à la mi-journée.
Le Front national à l'aise avec cette formule
Comme l'explique Le Figaro citant l'équipe de campagne de Marine Le Pen, le FN n'a aucune peine à justifier ce discours. "Il s'agit simplement de la suite logique de notre demande de fermeture des frontières. De nombreuses déclarations médicales font état d'une recrudescence de maladies autrefois éradiquées de France et d'Europe. Particulièrement à Calais, d'ailleurs, où le personnel hospitalier souffre et est submergé par un afflux migratoire entraînant des maladies qu'ils n'arrivent pas à endiguer", a indiqué l'entourage de Marine Le Pen.
Par ailleurs, dans un communiqué de 2013, la présidente du Front national s'interrogeait en ces termes:"ne peut-on que 's’inquiéter' et 'suivre avec attention' comme le fait la Direction générale de la Santé, la forte progression en France de cas de tuberculose multi-résistante concernant des immigrés d’Europe de l’Est ?". Preuve s'il en est que l'association "immigration/maladies" est bien rodée chez le parti d'extrême droite.
À noter, ce discours n'est pas sans entrer en contradiction avec la volonté de Marine Le Pen de supprimer l'aide médicale d'Etat (AME) puisqu'elle a vocation, en substance, d'apporter des soins à tous ceux qui se trouvent sur le territoire (migrants ou non), fussent-ils porteurs "de maladies contagieuses non européennes". Et donc, d'assurer la protection de l'ensemble de la population.
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