Ils avaient cru (l’ONU et Sarkozy) qu’il suffirait de pointer du doigt celui qu’ils ne voulaient pas pour qu’aussitôt il s’éclipse et s’enfonce dans la forêt pour mourir. Mais l’ex-thuriféraire ne l’a pas entendu de cette manière ; il avait bien servis ses maîtres, croyait-il. Pourquoi être soudain répudié de façon si cavalière ? Et le roitelet défait de s’accrocher à son trône, surtout que les premiers rapports des observateurs africains le donnaient gagnant, le « roi Gbagbo ». C’est que les maîtres néo-coloniaux n’avaient pas révisé la copie de l’observateur Mbeki. Cela fait, le rapport était d’une toute autre teneur : le « bon » gagnant était désigné, alors que le « mauvais » perdant était accusé. Ce que M. Gbagbo ne savait pas, c’est que les trucs et les astuces qui l’avaient fait président pouvait servir tout autant à son congédiement (1).
Les seigneurs occidentaux se croient toujours maîtres de l’Afrique, ce continent exsangue, extorqué, saigné à blanc - par les capitalistes blancs - depuis les temps négriers jusqu’aux jours d’aujourd’hui. De leurs décrets ils commandent qui sera élu et qui sera battu aux élections « démocratiques » truquées. S’il faut quelques entorses à la vérité, qu’à cela ne tienne ! C’est pour le bien de ces pestiférés africains, ont-ils déclaré, hilares. Pauvre Afrique, toujours soumise à ces intrigues malodorantes que l’on nomme « les Droits de l’homme… blanc » ! À quand le droit des africains de gérer leur territoire, leur économie et d’élire qui bon leur semble ?Mais si, moi citoyen français, je n’ai pas le droit d’élire qui bon me semble et de renverser mes exploiteurs par les urnes ou par ma révolte, pourquoi imaginer que ce droit soit accordé à l’africain ? « Tu as raison, mon frère noir, il n’y a aucun motif que sous ce système impérialiste où l’on ploie, toi et moi, j’aie des droits que tu n’as pas. Les riches noirs, blancs, jaunes ont tous les droits, les autres n’ont que leur force de travail à vendre et leurs chaînes à perdre. »
Mais Sarko ne rigole pas et nous verrons pourquoi : il joue sa peau Sarkozy, alors s’il faut « broyer du noir » pour se maintenir au pouvoir, quelques milliers de sacrifiés ce ne sera pas cher payer pour ce négrier recyclé.
Laurent Gbagbo, d’abord déclaré vainqueur puis perdant des élections ivoiriennes, aura résisté le temps de prendre la mesure de ses maîtres. Difficile pour lui d’accepter l’annonce « qu’il a fait son temps », et que son remplaçant, plus soumis, plus sadique, sera le nouveau président élu par la « communauté internationale ». Bien entendu que ses sbires et ses mercenaires libériens en font trop, massacrent trop, mutilent trop, mais tout cela la « communauté internationale » des riches et des puissants l’oubliera vite, même que quelques charniers pourront être cachés ou attribués au perdant… L’important c’est que l’homme choisi soit assis sur le trône pour le temps qu’il lui reste. Aucune illusion n’est permise, le précédent était un fier démocrate puis il devint un tortionnaire ; le tout récent héros vivra le même scénario : le sauveur Ouattara se retrouvera parjure le jour où il manifestera d’indécentes velléités d’indépendance. Ainsi va la vie en néo-colonie !
La vertueuse « communauté internationale » accepte que la passation des pouvoirs s’accompagne du massacre des fidèles de Gbagbo en attendant l’épuration qui va suivre… Vous vous rappelez le Rwanda. Beaucoup ont cru que tout cela était survenu par la faute du barbarisme de ces noirs sauvages, c’est qu’ils n’avaient pas repéré, se dissimulant derrière les pions noirs, les barbares maîtres blancs bien instruits des techniques de génocide, une spécialité de la maison « Les riches d’Occident, service sur commande et livraison armée »… sur les lieux de la tragédie.
Des éléments de la gauche française, toujours disposés à mystifier les choses, prétendent que : « Ce sont les Nations Unies et la France qui doivent répondre de la situation en Côte-d’Ivoire : elles ont échoué dans le désarmement et dans la pacification du pays ainsi que dans l’organisation d’élections libres et transparentes et maintenant elles sèment la haine et la zizanie entre les parties ».
Quelles billevesées ! De quel droit la France et les Nations Unies se sont-elles ingérées dans les affaires internes de la Côte-d’Ivoire à l’encontre de la Charte de l’ONU et de la volonté de la population ivoirienne ? Depuis quand les fauteurs de guerre ont-ils pour mission de pacifier un pays ? Depuis quand les vendeurs d’armes ont-ils pour mission de désarmer les belligérants ?
Quelle attitude néocoloniale ce gauchiste promeut-il envers le peuple souverain de la Côte-d’Ivoire ? Que font ces gauchistes ? Ils pleurent parce qu’un chacal à qui on avait confié le mandat de "désarmer" et de le "pacifier" puis d’organiser des élections "démocratiques bourgeoises libres " a mené son mandat à terme. En effet, une faction a refusé de désarmer voyant qu’elle serait la première sacrifiée (Gbagbo et consorts). Après avoir accepté de jouer le jeu de la fraude électorale, cette faction a découvert que l’on truquait les résultats mais, cette fois, en faveur de l’autre candidat. Laurent Gbagbo a donc répudié cette fraude démocratique bourgeoise puisqu’elle ne tournait pas à son avantage.
L’autre faction, désignée gagnante par la France (Ouattara et consorts), a aussitôt bombé le torse et demandé à ses maîtres de punir le récalcitrant qui refusait de se laisser écarter alors que le parrain des malfrats lui signifiait de s’en aller. Les deux gangs de truands se sont donc affrontés. Celui qui bénéficiait du soutien du parrain étranger l’a emporté. La « société civile ivoirienne » a bien peu à voir dans cette histoire d’un chef de bande remplacé par un autre chef de bande tout aussi malhonnête et vicieux mais d’allure plus moderne, et plus soumis ce pourquoi il a été désigné.
Et la gauche de s’empêtrer davantage dans ses analyses stéréotypées, éculées. Ainsi, alors que Sarko se comporte comme le chef d’une puissance impérialiste en déclin, au plus grand plaisir de sa classe capitaliste monopoliste nationaliste française, et qu’il intervient en Côte-d’Ivoire et en Libye de sa propre initiative pour défendre les quelques néo-colonies qu’il lui reste, tout cela en forçant quelque peu la main de son consort et concurrent américain, voilà qu’à gauche on lui ressert l’histoire du grand frère américain et du vassal parisien :
« La France officielle, sous influence étasunienne, a donc choisi la fuite en avant dans l’agression d’un pays souverain en proie à une guerre civile qu’elle a directement contribué à activer, à travers une politique néo-coloniale et partisane développée depuis bien des années. La crise ivoirienne n’est pas récente. Elle est particulièrement complexe et l’actuelle question de l’élection présidentielle contestée n’y représente qu’une étape, dans un pays coupé en deux camps. Entre ces deux camps, les États-Unis ont choisi en fonction de leurs démarches stratégiques, celui qu’avec leurs supplétifs, ils soutiennent. »
Messieurs, mesdames de la gauche parisienne, il n’y avait pas d’élection présidentielle contestée en Côte-d’Ivoire, il y a des impérialistes qui ont soufflé à l’oreille de leur poulain (Ouattara) qu’il devrait contester l’élection, ce qui leur fournirait le prétexte d’intervenir et de l’imposer au pays tout entier. Messieurs de la gauche Vous accréditez les mensonges de votre président, en êtes-vous conscients ?
Sachez que Sarkozy a capitulé, l’excité de l’Élysée s’est enfin rangé. Il a congédié son ministre des Affaires étrangères atlantiste-socialiste Kouchner et a rendu à la faction chiraquienne de son parti le pouvoir qui lui revenait de droit (Juppé le martyr chiraquien). Sarkozy s’est réconcilié avec l’autre moitié de son parti et mène ces guerres d’agression coloniale en Libye et en Côte-d’Ivoire afin de défendre les intérêts de la classe impérialiste française.
Messieurs dames de la gauche française, ce n’est pas Obama votre premier ennemi mais bien l’excité de l’Élysée et la classe qui l’a engendré. Mais comment aux prochaines élections présidentielles françaises truquées parviendrez-vous à châtier le chacal de l’UMP sans pour autant laisser se faufiler le loup « socialiste » du FMI ? Néo-colonialistes français, hors de Côte d’Ivoire !
Robert Bibeau
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