« Les graves violations des droits de l’Homme perpétrées par les partisans d’Alassane Ouattara, doivent être recensées et leurs auteurs conduits devant la justice », a déclaré Véronique Aubert, directrice adjointe du Programme Afrique d"Amnesty International, dans un communiqué.
« Les Ivoiriens perçus comme étant des partisans du président Laurent Gbagbo courrent le risque de violentes représailles, en dépit de la déclaration du président Ouattara qui a appelé lundi à s`abstenir de toute formes de représailles ou de violence », selon le texte.
« Alassane Ouattara doit rétablir la loi et l’ordre en donnant des instructions strictes à toutes ses forces afin qu’elles respectent les droits humains et protègent quiconque contre ces exactions », a dit Véronique Aubert.
Amnesty rapporte des témoignages à Abidjan et dans l’ouest du pays, faisant état d`attaques de civils considérés comme des partisans de Gbagbo par des hommes armés décrits comme des pro-Ouattara.
« Aujourd’hui (mardi), à Abidjan, des hommes armés, dont certains portaient des uniformes, ont fait des descentes des quartiers habités par des partisans avérés ou supposés de Laurent Gbagbo, notamment à Yopougon et à Koumassi », rapporte l`ONG.
Un témoin a raconté à Amnesty International « comment un policier, appartenant à la même ethnie que Laurent Gbagbo, avait été appréhendé ce matin (…) à son domicile et abattu à bout portant sous ses yeux ».
« Des dizaines de jeunes gens se cachent actuellement à Abidjan par crainte d’être tués. Dans l`ouest du pays, des personnes soupçonnées d`être des partisans de Gbagbo sont également terrifiées. Beaucoup se trouvent toujours en brousse après que leurs villages aient été brûlés et ces populations doivent être protégées », a dit Véronique Aubert.
Amnesty International affirme également que le village de Zikisso, à 300 km à l`ouest d`Abidjan, a été « attaqué à plusieurs reprises et notamment dimanche dernier par des forces armées qui soutiendraient le président Alassane Ouattara » et qui « ont enlevé » le chef de ce village.
L’ONG déplore la détérioration des conditions humanitaires dans la mission catholique de Duékoué (ouest) « où 27 500 personnes ont trouvé refuge après que des centaines de personnes ont été tuées ces dernières semaines en raison de leur appartenance ethnique ou de leurs convictions politiques présumées ». « Ces personnes ont besoin d`un abri adéquat et de protection de la part de la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) », a affirmé Mme Aubert.
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