mardi 1 novembre 2011
L'occident se repaît de la dépouille" Lybie" , Alquaïda prend le contrôle de nombreuse villes et impose la charia , mais au fait qu'avait dit Kadhafi ? Ha ! oui oui mais ce n'était que fabulation.........
Ils se disputent la carcasse comme des vautours.
Bien évidemment, l’OTAN et les médias qui lui sont soumis évitent à tout prix de comptabiliser le nombre de victimes, combattants ou civils, qui se chiffrent très probablement à plusieurs dizaines de milliers.
Le ministère français de la Défense a affirmé qu’ils l’avaient eu avec un avion de combat Rafale qui a tiré sur le convoi. Le Pentagone dit de son côté qu’ils l’ont eu avec un Predator qui a tiré un missile Hellfire.
Après que le colonel Mouammar Kadhafi, blessé, ait cherché refuge dans une conduite de dérivation sous une autoroute - un écho sinistre du « trou » où a été trouvé Saddam Hussein - il a été capturé par les « rebelles » du Conseil national de transition (CNT). Et puis dûment achevé.
Abdel-Jalil Abdel-Aziz, un médecin libyen qui a accompagné le corps de Kadhafi dans une ambulance et qui l’a examiné, dit qu’il est mort de deux balles, une à la poitrine, une à la tête.
Le CNT - qui a colporté des mensonges, encore des mensonges et rien que des mensonges pendant des mois - jure qu’il est mort dans « dans un échange de tirs ».
Ils sont nombreux à avoir pu faire cela. Cela peu avoir été Mohammad al-Bibi, un jeune de 20 ans arborant une casquette de baseball des New-York Yankees qui a posé pour le monde entier, brandissant le pistolet d’or de Kadhafi - son billet d’entrée peut-être pour ramasser la prime de 20 millions de dollars que l’on a fait miroiter pour capturer Kadhafi « mort ou vif ».
Cela devient de plus en plus curieux quand on se souvient que c’est exactement ce que la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, dans sa visite éclair à Tripoli, avait annoncé 48 heures auparavant : Kadhafi devrait être « capturé ou tué ». Clinton a été comblée. Apprenant la nouvelle en consultant l’écran de son BlackBerry, elle a réagi avec toute la sémantique dont elle est capable : « Wow ! »
Et aux gagnants, le butin
Ils y ont tous mis la main : l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), le Pentagone et le CNT. A la minute où une résolution des Nations Unies pour imposer une zone d’exclusion aérienne sur la Libye a été votée, elle s’est transformée en feu vert pour un changement de régime. Le plan A a toujours été de capturer et de tuer Kadhafi.Un assassinat ciblé. C’est la politique officielle de l’administration Obama. Il n’y a jamais eu de plan B.
Laissez-moi vous bombarder, pour mieux vous protéger
Comme à propos de la R2P (« responsabilité de protéger » les civils), tous ceux qui ont des doutes devraient écouter l’explication fournie par le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen : « l’OTAN et ses partenaires ont appliqué avec succès le mandat historique de l’Organisation des Nations Unies pour protéger le peuple de la Libye ». Celui qui veut vérifier sur le terrain ce qu’est la protection des civils par l’OTAN n’a qu’à sauter sur un camion pick-up et se rendre à Syrte, le nouveau Fallujah.
Les réactions ont été très instructives. Le bureaucrate du CNT, Abdel Ghoga, se l’est joué « Colisée dans l’Empire romain », en proclamant : « Les révolutionnaires ont eu la tête du tyran ».
Le président américain Barack Obama a déclaré qu’avec la mort de Kadhafi, « nous assistons à la force du leadership américain à travers le monde ». Cela revient à dire : « nous l’avons eu » comme on pouvait s’y attendre, considérant aussi que Washington a payé pas moins de 80% des coûts de cette opération de l’OTAN (plus de 1 milliard au total - que le mouvement Occupy Wall Street pourrait bien estimer avoir été plus utile pour créer des emplois aux États-Unis). Etrange, de dire à présent « nous l’avons fait », parce que la Maison Blanche a toujours affirmé que ce n’était pas une guerre, que c’était quelque chose de secondaire dont ils n’étaient pas en charge.
Il revenait à ce stratège de la politique étrangère, le majestueux vice-président américain Joe Biden, d’être nettement plus instructif qu’Obama : « Dans ce cas, l’Amérique a dépensé 2 milliards de dollars et n’a pas perdu une seule vie. C’est une indication pour savoir comment traiter avec les affaires du monde dans le futur, contrairement au passé. »
Monde, tu es prévenu pour ce qui est de savoir comment l’Empire va traiter avec toi à partir de maintenant !
Sentez mon amour humanitaire
Alors félicitations à la « communauté internationale » - qui comme chacun le sait est composée de Washington, de quelques seconds couteaux de l’OTAN, et des « puissances démocratiques » du Golfe Persique : le Qatar et les Emirats arabes unis (EAU). Cette communauté, au moins, a adoré la fin. L’Union européenne (UE) a salué « la fin d’une ère de despotisme » - alors que hier encore ils caressaient le bas de la tunique de Kadhafi. Maintenant ils se renient eux-mêmes dans des éditoriaux sur le règne de 42 ans d’un « bouffon ».
Kadhafi aurait été l’invité le plus inopportun à la Cour pénale internationale à La Haye, car il aurait aimé rappeler tous les baisemains, les chaudes embrassades et la mendicité de l’Occident pour décrocher des affaires juteuses après avoir été promu « Mad Dog »(Ronald Reagan) et jusqu’à « notre bâtard ». Il se serait régalé en détaillant d’où venaient tous ces louches opportunistes qui se présentent désormais comme « révolutionnaires » et « démocrates ».
Quant à la notion de droit international, elle est tombée dans un drain aussi sale que celui où était Kadhafi, ou que la cache où était retranché le dictateur irakien Saddam, lequel au moins a eu droit à un procès factice devant une cour faite de pantins avant de rencontrer son bourreau. Oussama ben Laden a été tout simplement liquidé, un assassinat dans le meilleur style après une invasion territoriale du Pakistan. Kadhafi a été le suivant, liquidé dans un mélange de guerre aérienne et d’assassinat direct.
De puissants vautours encombrent le ciel. Basé à Londres, Mohammed El Senoussi, l’héritier du trône libyen (le Roi Idris a été renversé en 1969) est prêt pour se placer au premier plan, ayant déjà établi qu’il « était au service du peuple libyen, et que celui-ci décidera ce qu’il voudra ». Traduction : je veux le trône. Il est évidemment le candidat favori de la dynastie contre-révolutionnaire des Saoud.
Et que dire de ces think-tank de Washington, des ânes répétant que ce fut le « moment Ceausescu » du printemps arabe ? Si seulement le dictateur roumain avait amélioré les conditions de vie dans son pays - en termes de soins médicaux gratuits, d’éducation gratuite, de prêts incitatifs pour les jeunes mariés, etc - pour seulement une fraction de ce que Kadhafi a fait en Libye. Plus le fait que Nicolae Ceausescu n’a pas été destitué par les bombardements « humanitaires » de l’OTAN.
Seul un mort cérébral pourrait avoir avalé la propagande de l’attaque « humanitaire » de l’OTAN aux 40 000 bombes ou plus - qui ont dévasté l’infrastructure de la Libye en la faisant revenir à l’âge de pierre (Shock and Awe en version ralentie). Cela n’a jamais rien eu à voir avec le fameux R2P (Right To Protect, et le bombardement implacable des civils à Syrte le prouve.
Comme les quatre premiers membres du BRIC le savaient avant même le vote par l’ONU de la Résolution 1973, l’OTAN considère la Méditerranée comme son lac privé, et il s’agissait d’une guerre de l’Africom contre la Chine et pour la mise en place d’une base stratégique clé. Et les Français et les Britanniques escomptent bien obtenir des contrats juteux pour exploiter les ressources naturelles de la Libye à leur profit. Il était temps que l’Occident impose son discours sur le printemps arabe, après avoir été pris au dépourvu en Tunisie et en Egypte.
Écoutez les gémissements barbares
Bienvenue à la nouvelle Libye. Les milices islamistes intolérantes transformera la vie des femmes libyennes en un enfer. Des centaines de milliers de subsahariens - ceux qui ne pouvaient pas s’échapper - seront impitoyablement persécutés. Les richesses naturelles de la Libye seront pillées. Cette moisson de missiles anti-aériens volés par les islamistes seront une raison extrêmement convaincante pour que la « guerre contre le terrorisme » dans le nord de l’Afrique devienne éternelle. Il y aura du sang - le sang la guerre civile, parce que la Tripolitaine refusera d’être gouvernée par la Cyrénaïque.
Aux dictateurs qui subsistent un peu partout, prenez une assurance-vie de l’OTAN - Hosni Moubarak de l’Egypte, Zine el-Abidine Ben Ali de la Tunisie et Ali Abdallah Saleh du Yémen ont été assez intelligents pour le faire. Nous savons tous qu’il n’y aura jamais de R2P pour libérer les Tibétains et les Ouïghours, ou les gens dans ce goulag monstrueux qu’est le Myanmar, ou le peuple d’Ouzbékistan, ou les Kurdes en Turquie, ou les Pachtounes des deux côtés de la Ligne Durand impérialement établie.
Nous pouvons aussi croire que le monde aura vraiment changé le jour où l’OTAN imposera une interdiction de survol sur l’Arabie Saoudite afin de protéger les chiites dans la province orientale, et que le Pentagone lancera un tapis d’Hellfire sur les princes médiévaux et corrompus de la maison des Saoud.
Cela n’arrivera jamais. En attendant, voici la voie choisie par l’Occident : un bombardement de l’OTAN, et mille barbares sans loi qui pleurnichent. Vous êtes dégoûtés ? Offrez-vous un masque de Guy Fawkes [conspirateur catholique du 17e qui a voulu faire sauter le parlement anglais - N.d.T] et plongez dans cet enfer.
* Pepe Escobar est l’auteur de Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War (Nimble Books, 2007) et Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge. Son dernier livre vient de sortir ; il a pour titre : Obama does Globalistan (Nimble Books, 2009).
On peut le joindre à pepeasia_AT_yahoo.com.
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