Senateur Richard Pettigrew. (In : « 200 CITATIONS POUR COMPRENDRE LE MONDE passé, présent et à venir ». Viktor Dedaj, Maxime Vivas. Editions la Brochure).
LGS
Aux États-Unis, « la notion de démocratie se résume à l’aspect le plus élémentaire, le plus rudimentaire et la forme la moins développée de la démocratie : la démocratie électorale [...] forme de compétition limitée à deux grands partis financés par l’élite fortunée et les milieux d’affaires ».
Il arrive que l’intérêt du public se réveille lorsqu’on lui présente les hyper-spectacles des campagnes électorales, ou lorsqu’il est soumis à la répétition incessante de slogans creux qui parlent d’« espoir », de « changement ».
Mais, « le résultat final est que pratiquement rien ne change en ce qui concerne les besoins ou les préoccupations de la population, ou l’approfondissement de la démocratie ».
Dans les « démocraties électorales, les électeurs votent tous les deux ou quatre ans et n’ont pratiquement aucune influence sur les politiques ou les programmes ».
Ce qui signifie que « cette démocratie-là n’est qu’une coquille formelle et pratiquement vide, un arbre qui cache la forêt des véritables centres de pouvoir et de décision et qui se trouvent principalement au niveau des grandes sociétés ».
NOAM CHOMSKY [2]
Aux États-Unis, il n’existe qu’un seul parti - celui du business - composé de deux fractions : les « démocrates » et les « républicains ».
Ce qui est couramment appelé « élections » n’est que le choix entre deux politiciens de ces deux fractions, tous deux nés dans des familles fortunées et de grande influence politique, tous deux ayant fréquenté les mêmes écoles particulières et les mêmes universités d’élites où ils ont été formés à devenir des membres de la classe dirigeante.
L’élection est une immense campagne publicitaire qui mène la population à se concentrer sur de grands spectacles personnalisés, et la conduit à penser : « c’est ça, la politique ».
La population a la permission de voter, de temps en temps, d’élire un des candidats choisis par la classe dominante, mais ensuite, elle doit revenir chez elle et s’occuper de sa sphère privée.
HOWARD ZINN [3]
« Parce que l’armée reste dans les casernes et que la domination n’est pas totale, nous pouvons prétendre vivre en démocratie ».
« Son ouverture et sa souplesse rendent une telle société plus séduisante que bien d’autres, mais elles induisent également un type de contrôle bien plus efficace : on est moins tenté de protester quand on pense vivre dans une société pluraliste ».
Pourtant, ce pluralisme est très limité. On nous offre le même genre d’alternatives que dans les questionnaires à choix multiples où seules certaines options sont proposées.
Aux États-Unis, il y a « le parti démocrate et le parti républicain (options A et B) mais les autres partis ne sont ni ouvertement tolérés ni encouragés et encore moins financés. Il existe d’ailleurs une loi qui n’ouvre les débats télévisés des campagnes présidentielles qu’aux deux principaux partis ».
Les débats publics considérés comme légitimes offrent un choix tout aussi limité. Ainsi, pendant la guerre du Vietnam, on a doctement disserté sur l’opposition des « faucons » et des « colombes ».
Les premiers prônaient un bombardement généralisé de l’Indochine tandis que les seconds entendaient privilégier les bombardements ciblés. L’option du retrait pur et simple ne fut jamais envisagée.
Quant aux idées subversives, elles « sont noyées sous un flot de critiques et discréditées comme ne faisant pas partie des choix acceptables.
A moins qu’elles ne soient autorisées à survivre dans certaines marges culturelles - minimisées mais vivantes - et présentées comme autant de preuves du caractère démocratique, tolérant et pluraliste de notre société ».
Jean-Pierre Dubois.
Un parti unique, celui du BUSINESS
source : Le Grand Soir
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URL de l’article in Le Petit Blanquiste : http://augusteblanqui.blogspot.com/2011/11/la-democratie-ame...
[1] Doug Morris, Eastern New Mexico University, USA, doug.morris@enmu.edu.
[2] Noam Chomsky, professeur émérite de linguistique, Massachusetts Institute of Technology (MIT).
[3] Howard Zinn, professeur émérite d’histoire à la Boston University, auteur de Nous, le peuple des États-Unis, Agone Ed., 2004.
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