Philippines : Le “Libéralisme” Radical…
Philippines, aux 7.107 îles… Aux 200 volcans, dont 22 en activité. Saupoudrés sur 1.700 km du nord au sud et 750 km d’est en ouest. Flore et faune exceptionnelles, dans des paysages paradisiaques aux populations d’une gentillesse extrême. (2)
Une centaine de millions d’habitants aux dialectes si nombreux, plus de 170, qu’ont été inscrites dans la Constitution politique deux langues officielles, traduisant l’évolution de son douloureux destin colonial : l’anglais, après élimination de l’espagnol, et le Tagalog, dénommé officiellement “Filipino”. (3)
Considérés comme des « pays de grande vitalité économique sur lesquels la France veut s’appuyer pour combler l’important déficit de son commerce extérieur ». Avec pour symbole, la signature d’un contrat de vente du consortium européen Airbus de 10 avions à la compagni nationale Philippines Airlines (PAL), pour un montant de 2,5 milliards d’euros. (4)
Déplacement d’une étonnante discrétion, toutefois.
Habituellement, toute visite officielle d’un chef de gouvernement de notre république dans un pays étranger, en dehors de l’Europe et des pays « occidentaux » ou « vassaux », est précédée d’une intense campagne de nos médias, avec tambours et trompettes, sur les leçons de démocratie et des droits de l’Homme que notre pays, drapé dans sa Bonne Conscience , ne manquera pas d’adresser à son hôte.
Là : silence…
Alors que les Philippines figurent parmi les pays les plus corrompus de la planète, aux mains d’une caste au pouvoir d’une poignée de familles, aussi richissimes que féodales, se déchirant dans des coups d’Etat , des vendettas (lesridos en dialecte local), ou se cooptant dans des élections truquées. Depuis des décennies, si ce n’est des siècles. Parmi les plus violents, en termes d’injustice sociale, maintenant dans une misère abjecte des dizaines de millions d’habitants.
Désespoir dans les rues de Manille
Pourtant, n’ayant connu que la colonisation occidentale, espagnole puis américaine, voilà un pays qui devrait être un paradis sur terre…
L’explorateur portugais Fernand de Magellan y a accosté le 16 mars 1521 et y mourut le 27 avril plus tard dans un combat face aux guerriers du roi de l’île Mactan (rattachée, à présent, par un pont à l’île de Cebu), Lapu-Lapuconsidéré comme le premier héros de l’indépendance du pays, qui refusait de se soumettre au représentant du roi d’Espagne.
Malgré une résistance héroïque, la pression militaire de troupes équipées des plus puissantes forces navales de l’époque, d’armes à feu et de canons, l’emporte. En 1565, l’archipel est officiellement intégré à l’Empire espagnol qui lui donna son nom en l’honneur de l’empereur Philippe II.
Colonie rattachée administrativement à la vice-royauté du Mexique, les mouvements d’indépendance d’une population traitée en serfs ou en esclaves, hormis les « collabos » qu’engendre toute colonisation, n’ont jamais cessé.
Résistance s’amplifiant à partir du XIX° siècle, sur fond de sauvages répressions, avec celui qui est devenu une icône nationale, le poète et écrivain José Rizal. Fusillé par l’occupant espagnol en 1896, à l’âge de 35 ans, à la suite d’un enlèvement alors qu’il se rendait à Cuba en bateau, et d’un simulacre de procès pour « rébellion ». Schéma classique…
José Rizal était issu d’une riche famille métissée chinoise et tagalog. Il n’a jamais cessé d’exercer son métier de médecin et chirurgien ophtalmologue (il voulait rendre la vue à sa mère devenue aveugle) après s’être formé dans les meilleures académies de médecine de l’époque : Madrid, Berlin, Paris. Il se mettra au service des populations sans ressources. Fondant des écoles, créant des domaines agricoles pour les paysans sans terre, enseignant langues et techniques agricoles.
L’oligarchie locale et les autorités coloniales ne lui pardonneront jamais son choix :
« Je me trouverai du côté des Philippins opprimés, parce qu’avant tout je préfère succomber pour les droits des bafoués de l’humanité que triompher pour les intérêts égoïstes d’une nation… »
Débordant d’activité et de curiosité intellectuelle, voyageant au Japon, en Chine, s’initiant aux arts martiaux. Il est un des plus éminents linguistes de son temps, maîtrisant 23 langues. Ses romans écrits en espagnol, après avoir été longtemps interdits par le colonisateur puissamment soutenu par la hiérarchie de l’Eglise dont il critiquait les abus en tous genres (y compris sexuels…), sont reconnus à présent comme des chefs-d’œuvre du castillan. Notamment : Noli me Tangere (traduit sous le titre : N’y touchez pas), qui est un des surnoms du cancer des yeux, et El Filibusterismo ( traduit sous le titre : Révolution aux Philippines).
José Rizal
Ses armes étaient redoutables d’efficacité, dans une perspective à long terme : l’éducation, le savoir, la connaissance, la maîtrise des techniques et des langues. Forgeant des hommes libres, imperméables aux propagandes et diabolisations, sûrs de leurs droits et intraitables quant au respect de leur dignité. Sa devise :
« Il n’y a pas de tyrans là où il n’y a pas d’esclaves ».
L’administration coloniale ne s’y trompait pas, craignant la force de ses idées, son charisme, ses exemples de réforme et de gestion sociale. Jusqu’à la hiérarchie catholique en charge de l’éducation qui réservait l’enseignement de la langue espagnole à une "élite" soigneusement sélectionnée en fonction de critères raciaux et de niveaux de richesses, surtout immobilières : priorité aux colons espagnols et aux riches familles métissées avec eux.
José Rizal, proposant un contre-exemple de cette "féodalité maître-esclave", devenait l’homme à abattre.
Comme toujours, rien n’a changé de nos jours, une puissance coloniale, impériale, pense conforter la pérennité de sa prédation par l’assassinat de ceux qui ne partagent pas son idéologie. Mais, assassiner une intelligence de cette envergure n’est que le symptôme de l’aveuglement forcené d’un colonialisme se refusant à toute évolution historique. Résultat : la résistance à l’oppression redoubla…
Deux ans plus tard, l’Espagne était contrainte de céder les Philippines aux USA, en même temps que Guam et Porto Rico, suite à la guerre hispano-américaine de 1898. Sa colonie de Cuba obtenant une indépendance de façade pour, en fait, passer sous le contrôle des USA.
La fin de l’occupation espagnole fut accueillie avec joie par la résistance du pays. Certains de ses responsables, en particulier Aguinaldo, souhaitaient l’intervention américaine. Mais, ils n’avaient pas anticipé le cynisme des puissances coloniales. Comme dans la fable, c’est le chat Grippeminaud qui empoche la mise : l’appareil colonial des USA succédant à celui de l’Espagne. Encore plus méthodique de férocité…
D’un génocide colonial à l’autre
Les révolutionnaires Philippins proclamèrent, le 12 juin 1898, l’indépendance de leur nation. Assurés des promesses formulées par les américains pour les soutenir. Découvrant, soudain, qu’il ne s’agissait que de mensonges : confrontés aux débarquements de troupes et à une volonté inflexible de s’emparer du pays. Ce fut la mise à feu de laguerre américano-philippine .
Officiellement, elle dura de 1899 à 1902. Les USA prononçant unilatéralement, en 1901, la dissolution de la première, et brève, République des Philippines. En fait, les derniers combats de cette guerre ne s’achevèrent qu’en 1913.
Ce fut une des guerres coloniales les plus atroces, meurtrières, dévastatrices, de l’histoire du colonialisme.
Dans un racisme effroyable de sauvagerie. Les Philippins étant traités de " nigs", abréviation de " niggers", au sens péjoratif de "nègres". Manifestation spontanée de l’inconscient collectif des dirigeants américains de l’époque encore adeptes de l’apartheid, malgré la Guerre de Sécession ; imbibés d’un implacable mépris envers les populations non-blanches, tout particulièrement les Afro-Américains. Détestation élargie à d’autres populations " colorées" ( coloured) : Amérindiens, Latinos, etc.…
Plus de 3 millions de Philippins furent exterminés, soit dans des combats, soit dans des camps de concentration, véritables camps de la mort. Les « Banlieues de l’Enfer », comme se plaisaient à les présenter leurs geôliers. Sans distinction de sexe, ni d’âge. Où, ils furent internés pour y mourir de faim ou de maladie, typhus et choléra en majorité, forme de guerre bactériologique qui ne disait pas son nom. (5)
Villages rasés, habitants massacrés, hommes, femmes, enfants. Des centaines d’ Oradour-sur-Glane . Récoltes incendiées, bétail et animaux domestiques systématiquement abattus, dans une tactique de la terre brûlée. Evidemment, usage généralisée de la torture, tout particulièrement le waterboarding pour « faire parler » les résistants…
Sous les ordres d’authentiques criminels de guerre, formés dans les expéditions génocidaires contre les amérindiens d’Amérique du nord.
Tels le général J. Franklin Bell , à l’origine de l’emploi méthodique du waterboarding, qui a reconnu que 600.000 civils avaient été massacrés dans la seule île de Luzon sous ses ordres. (6) Ou encore, le général Jacob H. Smith, ordonnant le massacre des habitants de l’île de Samar, avec son ordre célèbre : "Kill Every One Over Ten" (tuez tous ceux de plus de 10 ans)
« Je ne veux aucun prisonnier. Je veux vous voir tuer et brûler, plus vous tuerez et brûlerez et plus je serai satisfait. Je veux que soit tuée tout personne en mesure de porter les armes dans les combats actuels contre les Etats-Unis ». (7)
Adultes et enfants fusillés
Leur cause était perdue. Leur combat pour l’indépendance de leur pays était mal vu des autres puissances coloniales, dans une solidarité de prédateurs. Et, pratiquement inconnu de l’opinion publique internationale du fait d’une étroite censure et d’une pression permanente sur les militaires qui dénonçaient les atrocités dont ils étaient témoins ou acteurs (certains s’en vantaient…) dans le courrier adressé à leurs familles.
Quelques journalistes et intellectuels américains essayèrent de mobiliser l’opinion, en vain. Occasion de rendre hommage à Mark Twain qui exprima, en termes mesurés, son opposition à cette guerre coloniale :
« Je ne comprends pas, et n’arrive pas à saisir les origines de notre antagonisme envers les Philippins. Je pensais que nous devions agir en tant que protecteurs – et non pas essayer de les mettre sous notre botte. Nous devions les aider à se débarrasser de la tyrannie des Espagnols afin qu’ils choisissent leur propre mode de gouvernement, et nous devions les soutenir dans leurs efforts… » (8)
Un des derniers grands chefs de la résistance, le général Macario Sakay , tomba dans le piège tendu par l’armée américaine. Il fut invité, avec ses principaux lieutenants, à négocier la paix et l’instauration d’une république indépendante. L’amnistie, pour lui et ses hommes, avait été garantie par le Gouverneur général des Philippines Henri Clay Ide. Ils furent tous arrêtés à la faveur d’un banquet organisé pour “fêter la réconciliation”.
Pour contourner l’amnistie accordée dans le cadre d’un conflit armé, les occupants utilisèrent une loi taillée sur mesure : le général Macario Sakay fut pendu en 1907 pour « banditisme ». Les Borgia n’auraient pas imaginé mieux !...
Depuis les années 2000, le génocide des Philippins lors de la conquête américaine commence à être progressivement mieux étudié, malgré la destruction des archives militaires et l’obstruction des milieux politiciens ou académiques et, de ce fait, mieux connu. Aucun Etat au sanguinaire passé colonial, il est vrai, n’échappe à cettevolonté d’occulter ses massacres , offrant de multiples exemples : France , Grande-Bretagne , Portugal , Espagne, Italie, Hollande, Allemagne, Belgique et d’autres encore…
A noter le réflexe immédiat du conquérant colonial : imposer sa langue en tant qu’instrument privilégié et indispensable pour accéder à toute responsabilité politique. Le formatage des nouveaux dirigeants Philippins, sous la domination des USA, se fit dans le cadre d’un programme de « déshispanisation » méthodique.
L’asservissement passant par l’imposition d’une langue.
L’intellectuel et écrivain, à la double nationalité philippine et américaine, San Juan E. Jr., tout en souhaitant un développement de ces recherches, en résume lucidement enjeux et obstacles dans un article, publié en 2005, qui lui a fermé les portes de beaucoup d’institutions universitaires américaines (9) :
"US Genocide in the Philippines – A Case of Guilt, Shame, or Amnesia ?"(Le génocide des USA aux Philippines - Un Cas de Culpabilité, de Honte ou d’Amnésie ?)
Article dans lequel il rappelle que l’ONU, en 1948, avait défini le génocide dans la "Convention sur la Prévention et la Sanction du Crime de Génocide" (“ Convention on the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide”) comme des actes :
« … commis avec l’intention de détruire, en tout ou partie, un groupe national, ethnique, racial, ou religieux ».
(“… committed with intention to destroy, in whole or in part, a
national, ethnical, racial or religious group.”)
S’en suivit une trentaine d’années de terrible occupation, au cours de laquelle le colonisateur pris soin de maintenir la population dans le sous-développement. Veillant à ce qu’aucune "élite" civile ou militaire ne soit formée, à part les héritiers des familles milliardaires agissant en fondés de pouvoir des autorités coloniales.Afin qu’aucune velléité d’indépendance, aucune insurrection, ne puissent surgir à nouveau.
Ce furent les japonais qui surgirent en 1941, nouvel envahisseur, pour prendre le total contrôle de l’archipel en 1942. Provoquant la débandade de l’occupant américain avec la fuite éperdue et nocturne en Australie du général Douglas Mac Arthur, gouverneur militaire. Abandonnant ses troupes sur l’île de Corregidor , à leur reddition et leur internement, barbare, par lesJaponais.
La reconquête des Philippines achevée avec la chute du Japon, les américains décidèrent d’accorder l’indépendance aux Philippines le 4 juillet 1946.
Indépendance de façade, évidemment.
Les Philippines restent une “colonie de fait” des USA. Une des plus étroitement contrôlées en raison de sa position stratégique sur les voies maritimes des approvisionnements (énergétiques, surtout) et du commerce de la Chine.
Contrôle illustré par le maintien, entre autres, d’une des ses plus gigantesques bases aéronavales dans le monde, jusqu’en 1991 : U.S. Naval Base Subic Bay, dans l’île de Luzon. Très active pendant la guerre du Vietnam, servant de base arrière pour les réparations et maintenances de la flotte américaine.
Depuis juin 2012, bâtiments et aéronefs ont refait leur apparition dans le cadre de manœuvres conjointes avec l’armée du pays. Instructeurs et troupes spéciales y étant toujours présents.
Les bidonvilles de Manille
Avec la néo-colonisation suivant la période des indépendances de l’après deuxième guerre mondiale, le pays fut immédiatement plongé, dans le plus parfait, radical, fondamentalisme « Libéral ». Relooké, à présent, sous le vocable : « Mondialisation ». Comme chacun sait : système politique et économique censé apporter, par les miracles de l’autorégulation ou de la “main invisible” du marché, grâce à la “non-intervention” de l’Etat, bonheur et prospérité aux peuples qui en bénéficient…
La pauvreté n’y cesse de croître malgré le développement du PIB (3 à 4 % en moyenne), la richesse nationale étant confisquée par les dynasties familiales au service des intérêts “multinationaux”. Les plus connues étant celles qui se passent à tour de rôle le fauteuil de la présidence, “un coup c’est toi - un coup c’est moi” : Marcos, Estrada, Arroyo, Aquino, et consorts.
Les Philippines sont considérées par tous les instituts et observatoires, spécialisés en ce domaine d’études et de recherches, comme le pays d’Asie le plus corrompu, spolié par un pouvoir structuré en clans mafieux. Colossal impact pour les populations contraintes d’endurer depuis des décades un ravage d’une telle ampleur. (10)
Tous les pays asiatiques, en particulier les plus dynamiques (Chine, Vietnam, Indonésie, Malaisie, Thaïlande) ont enregistré une diminution permanente de la pauvreté. Sauf les Philippines, qui s’y enfoncent davantage. Les taux de pauvreté exprimés dans les dernière études du genre, malgré tous les efforts pour les édulcorer, affichent des augmentations continues : 24,9 % en 2003, 26,4 % en 2006, 26,5 % en 2009. (11)
Même la Banque Mondiale, réputée pour la prudence coutumière de ses analyses ménageant la susceptibilité des puissants et de leurs réseaux, stigmatise la corruption comme premier obstacle au développement du pays. Tout particulièrement, dans ses rapports 2008 et 2009. (12)
Enormes inégalités de revenus, vertigineuses iniquités sociales, accentuées par un enseignement catastrophique : primaire, secondaire, technique. Principalement dans les zones rurales. Les riches se réservant les meilleures institutions privées pour leurs enfants et les universités les plus chères ou prestigieuses de Singapour, Taïwan ou des USA. Bien sûr, système de santé quasi-inexistant pour les pauvres qui constituent la majorité de la population.
Infrastructures déplorables à part les principaux ports ou aéroports de l’archipel, et les installations nécessaires à l’oligarchie et ses protecteurs étrangers : accès aux bases militaires, aux exploitations minières, aux immenses propriétés familiales, aux lieux de villégiatures de la nomenklatura.
Le pays bénéficie, néanmoins, du transfert en devises des dizaines de milliers de Philippins qui s’expatrient à l’étranger pour soutenir leurs familles. Les hommes, essentiellement comme marins sous-payés sur les navires marchands ou de croisière sillonnant les océans, sous tous les pavillons. Les femmes, comme employées de maison, aux USA, au Japon, en Corée, à Taïwan, à Singapour, en Arabie saoudite et dans les pétromonarchies. On en trouve même au Liban et en Jordanie.
Et, aussi, comme prostituées. Le transfert des revenus des prostituées Philippines, rien qu’à partir du Japon, formerait un flux de devises évalué à 200 millions de US$ en 2011.
La prostitution représente, en effet, une des calamités du pays et une de ses principales ressources… La misère incitant les jeunes femmes à trouver une échappatoire dans ce métier, dont le développement faramineux est un "dégât collatéral" de la guerre du Vietnam. Lors de la guerre du Vietnam, Manille était avec Bangkok, en dehors de Saigon au Vietnam, un des plus grands "centres récréatifs" du contingent militaire américain.
Depuis, ce secteur d’activité n’a cessé de progresser parallèlement à l’appauvrissement du pays. En 2009, leur nombre était estimé à 800.000. En réalité, ce serait le double. Des rues entières de Manille, mégalopole de 15 millions d’habitants aux immenses bidonvilles, sont spécialisées dans ce business : rabatteurs, salons de massages, bars, hôtels, karaokés, discothèques avec exposition des jeunes femmes affublées d’un numéro, etc. Telle, la célèbre rue Burgos.
Des jeunes femmes, adolescentes pour la plupart, produisant de faux certificats de naissance pour dissimuler le fait qu’elles sont mineures,venant des campagnes dévastées par la misère et la malnutrition, se vendent à toute une clientèle venue de l’étranger : USA, Australie, Nouvelle-Zélande, Europe, Japon, Corée, Taïwan, Singapour. Exploitées comme du bétail, avec son cortège inévitable de maladies et de drogues, par des mafias d’une extrême brutalité compte tenu des sommes colossales en jeu (13).
Le plus préoccupant est la prostitution des enfants.
Enfants, souvent abandonnés par des parents qui ne peuvent pas les élever, ou des mères célibataires survivant à peine dans la misère, orphelins. Proie des trafiquants qui les livrent aux pédophiles du monde entier. Manille est connue pour être un des hypermarchés mondiaux de la prostitution des jeunes adolescents et des enfants, garçons et filles.
On estime qu’au minimum 100.000 enfants sont, chaque année , livrés à la prostitution aux Philippines. (14)
Avec la complicité de tous les gouvernements et de l’ONU. Là : pas de « ligne rouge », ni de schéma à la Tribune de l’ONU. Pas de sanction, ni de grandes déclarations de l’UE sur les droits de l’Enfant. Motus !
Pourquoi ?... Nos « élites » seraient-elles consommatrices ?...
Complicité étrange. S’élargissant même dans des campagnes, matraquages, médiatiques d’une rare hypocrisie. Les spécialistes de la protectionde l’enfance sont particulièrement inquiets de voir se multiplier, dans les pays occidentaux, la légalisation de l’adoption d’enfants par des homosexuels.
Compte tenu du fait que, dans tous les pays occidentaux, le délai d’attente pour adopter est de 7 ans en moyenne (cas de France et Grande-Bretagne), ils anticipent une demande massive, tout autant "légale" que suspecte, de ce type d’adoption aux Philippines, ainsi que dans d’autres pays aux législations et contrôles laxistes du fait de la corruption endémique (Cambodge, par exemple).
A la grande satisfaction des trafiquants, y compris les avocats véreux spécialisés dans l’habillage juridique de ce genre de "transactions"…
Bidonvilles de Manille sous la pluie
Quel avenir pour les Philippines ?...
Son protecteur l’a trouvé : investir dans l’armement pour harceler la Chine ! (15)
Les USA ont entrepris récemment une campagne de harcèlement de la Chine, dans une nouvelle forme de diabolisation, avec pour prétexte la remise en cause de la nationalité des îles chinoises de la région.
Guérilla diplomatique et de propagande fomentée à partir de revendications officielles du Japon, du Vietnam. Et, inévitablement, des Philippines considérées à présent comme un « pivot » par les stratèges américain, pour reprendre l’expression d’Hillary Clinton. (16)
Paradoxe stupéfiant que de voir actuellement un pays comme les Philippines, qui admet officiellement posséder 2.400 îles inhabitées et sans nom, revendiquer, dans une provocation permanente, quelques îles appartenant à la Chine : 9 îlots inhabités du minuscule archipel Spratly !... (17)
Se disant menacé par l’expansion maritime de la Chine. Et, en conséquence, obligé d’augmenter son budget militaire pour multiplier ses effectifs, acheter de la quincaillerie guerrière, aux USA forcément, investir dans des installations militaires (les USA veulent vendre des stations radars hors de prix…), afin de pouvoir avec son grand allié faire face à cette menace imminente. (18)
Course délirante aux armements, imposée par son suzerain… (19)
Pendant que dans sa plus florissante île, Mindanao au sud de l’archipel, les investissements étrangers, saoudiens, taïwanais, japonais,s’emparent des meilleures terres agricoles du pays. Et, que les groupes miniers internationaux, à couverture australienne, canadienne ou US, s’approprient toutes les mines : or, chrome,cuivre, etc.
Les Philippines représentent, en fait, l’archétype du désastre de la colonisation et du “Libéralisme Economique” pour peuples et nations quien sont victimes. Sauf évidemment pour la ploutocratie au pouvoir qui y trouve la source de son enrichissement fulgurant. Et, ses protecteurs occidentaux : une chasse-gardée pour lesintérêts de leurs groupes miniers, industriels et financiers.
D’où, le mutisme de nos politiciens en visite, adeptes convaincus de cette idéologie. Le protectorat des USA aux Philippines ne figure pasdans la liste des “rétifs” à l’orthodoxie “Libérale”. Encore moins, aux diktats de l’Empire formatant les relations internationales.
Comme les bidonvilles de Manille dissimulés par des murs, pour les faire oublier aux visiteurs. (20)
Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire.
Notre nomenklatura, notre diplomatie, nos médias, dégainant à l’ordinaire “ Bonne Conscience” et “ Leçons Démocratisantes” plus vite que leurs ombres, observent la plus stricte omerta.
Notre premier ministre, “de gauche”, n’a donc rien vu, rien entendu.
Il ne pouvait, davantage, rien dire.
Philippines…
Paradis de la misère, dans les splendeurs du “Libéralisme” radical …
George STANECHY
http://stanechy.over-blog.com/article-philippines-le-liberal...
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