Lorsque le 6 novembre 2011 le candidat du Front Sandiniste Daniel Ortega remporta la présidence du Nicaragua avec 62, 4 % des suffrages, le chef de la mission d´observateurs de l´OEA et ex-chancelier argentin Dante Caputo déclara que les résultats obtenus par ses équipes corroboraient les chiffres du Conseil Suprême Électoral nicaraguayen (CSE) ainsi que ceux des autres missions d´observateurs électoraux, et que les irrégularités observées pendant le scrutin étaient "non significatives". La majeure partie de l´opposition de droite a cependant refusé de reconnaître ces résultats, parlant de "fraude".
L´institut privé d´études d´opinion M&R Consultores vient de publier, ce 5 janvier 2012, les résultats de son enquête sur ces élections de novembre 2011.
Cette étude a été réalisée du 5 au 21 décembre 2011 à travers des interviews à des hommes et des femmes de plus de 16 ans, des secteurs urbains, semi-ruraux et ruraux de tout le pays. Sa marge d´erreur est de +/-2.50% et a un taux de fiabilité de 95%.
A la question : “Daniel Ortega a-t-il gagné ou non les élections de 2011 ?”, 79.4% des sondés répondent qu´il est bien le vainqueur, alors que 17.9% affirment qu´il a perdu. 2.6% n´ont pas d´opinion.
65.5% se déclarent “satisfaits” par la victoire du candidat Ortega et jugent les résultats sont “corrects”. 16.6% se disent “résignés”, considèrant qu´Ortega est le vainqueur mais que les résultats ont été « gonflés”. 17.9% se sentent “indignés” parce qu´ils considèrent qu´Ortega n´a pas gagné et que les résultats sont “gonflés”.
De tous les sondés 59.1% croient qu´il n´y a pas eu d´anomalies dans le processus électoral. 36.8% considèrent que si. 4.1% n´a pas d´opinion.
Le comportement de l´électorat a changé.
Selon les profils d´électeurs dégagés par l´étude de M&R Consultores , 53.6% s´identifient comme sympathisant(e)s sandinistes, 36.8% comme indépendant(e)s et 9.6% comme opposant(e)s.
A noter qu´une enquête antérieure montre que du mois d´août 1995 au mois de septembre 2010, les sondés qui s´identifiaient comme sympathisants sandinistes oscillaient entre 22 et 36.8% alors qu´en juin, octobre et décembre 2011 ce chiffre est passé à 57.1%, 61.9% et 53.6% respectivement.
Selon le directeur de M&R Consultores, Raúl Obregón, "dans les vingt dernières années la société nicaraguayenne s´est divisée entre opposants, sandinistes et indépendants et le comportement de ces derniers a été de se décider pour l´un ou l´autre candidat ou parti dans les derniers mois avant le scrutin, pour revenir ensuite á leur position d´indépendants.".“Or, pour la première fois en 20 ans, l´indépendant s´est décidé pour la candidature de Daniel Ortega (…). Ces indépendants qui appuyaient Ortega ont commencé á s´identifier à l´appareil qui le porte, le Front Sandiniste de Libération Nationale”.
Évaluation de la gestion gouvernementale.
Alors qu´en décembre 2009 M&R Consultores notatit une forte opinion négative du travail réalisé par le président Ortega et de son style de gouvernement, avec 57 et 60% respectivement, l´étude actuelle indique que 60% de tous les sondés approuvent le travail réalisé jusqu´à présent par Ortega. 22.4% ne l´approuvent ni ne le désapprouvent. 16.7% le désapprouvent. 0.4% n´ont pas d´opinion.
Sur le style de gouvernement, 63% des nicaraguayen(ne)s considèrent Daniel Ortega comme un “gouvernant démocratique respectueux des lois du pays”, 28.8% le voient comme un “gouvernant autoritaire qui agit pour instaurer une dictature”. 2% n´optent pour aucune de ces positions et 6.3% n´ont pas d´opinion.
Par ailleurs, 69.9% considèrent que le Nicaragua “a progressé”, 20.7% qu`il “stagne”, 5.8% qu´il “a régressé” et 3.7% sont sans opinion.
Les programmes sociaux les plus appréciés par les sondés sont le “Plan Techo” - un programme (appuyé par l´ALBA) d´installation de toits de zinc pour les familles pauvres - qui recueille 50.4 pour cent d´approbation, suivi par le « Plan Usura Cero » - un programme de crédits populaires sans usure financière - qui recueille 33.8 pour cent. Le « Bono Productivo » - programme de crédits socioproductifs octroyés majoritaiement aux femmes pauvres et en milieu rural, obtient 19.1 % ; le « Bono Solidario » - programme d´appoint salarial, 16.9 % ; le logement populaire 13.6 % et l´éducation gratuite 12.4 %.
Source : Firme de sondages M&R Consultores, http://www.myrconsultores.com/
Traduction : Thierry Deronne pour www.larevolucionvive.org.ve
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