A-
Des journalistes du Guardian et le service arabe de la BBC ont mené une enquête pour un reportage de 51 minutes dans lequel ils apportent des preuves sérieuses que pendant l’occupation américaine, le général David Petraeus a utilisé des vétérans spécialisés dans la guerre «sale», appartenant aux forces d’Opérations spéciales américaines pour la création et la gestion des Unités paramilitaires irakiennes, pour des missions commandos, pour des objectifs d’assassinats et d’enlèvements, des actions non conventionnelles qui ont conduit à d’horribles actes de torture pendant l’occupation américaine par la création d’un vaste réseau de centres de détention secrets en Irak. http :/ / www.guardian.co.uk/world/2013/mar/06/pentagon-iraqi-torture-centres-link
Dans la période 2008-2010, le général David Petraeus était commandant de USCENTCOM, entre 2010 et 2011, il commandait les forces américaines et leurs alliés dans le cadre de la mission de l’ISAF en Afghanistan, et de 2011 à 2012 il était le directeur de la CIA, dont il a été contraint de démissionner en raison d’un scandale sexuel apparemment mystérieux. David Petraeus n’a travaillé que dans les Forces d’opérations spéciales des États-Unis.
Il a commandé la 1ère brigade de la 82e division de parachutistes , la 101e Division aéroportée (pendant l’invasion de l’Irak en 2003) et a été chef d’état-major du XVIII ème corps d’Armée (Opérations spéciales). Dans la période 2004-2008, avec une petite interruption, le lieutenant-général David Petraeus a conduit la force multinationale qui a assuré la transition en Iraq. Il revenait à cette force la mission de sélectionner, former, équiper et instruire la nouvelle armée, la police et la sécurité irakiennes.
Avec la nomination du général David Petraeus comme commandant de la force en Irak, le colonel à la retraite James Jim Steel, 58 ans (vétéran des Forces spéciales américaines) a été nommé conseiller civil, chargé d’organiser la collecte d’informations d’insurgés sunnites, pour l’armée irakienne et la sécurité. Steel a été secondé par le colonel James H. Coffman, un autre vétéran des Forces spéciales. Aucun élément n’échappait au général David Petraeus. Même les détails de la planification des opérations non conventionnelle s’ appuyant sur les informations classifiées qui parvenaient au colonel James Steel par des canaux secrets des forces spéciales américaines (USSOCOM) agissant en Irak.
L’Enquête journalistique a eu comme point de départ les révélations du soldat Bradley Manning, via le site WikiLeaks en fournissant des rapports déclassifiés montrant en détail les massacres qui ont eu lieu dans les centres de détention secrète en Irak, découverts par hasard par des patrouilles mobiles, composées de soldats américains. Chaque centre de détention a un centre d’interrogatoire, encadré par un officier du renseignement et 8 interrogateurs qui ont eu recours à toute forme de torture pour obliger le prisonnier à parler. Tous les rapports des patrouilles américaines reçurent à l’échelon supérieur, le mystérieux code‘Fargo 242′ et les patrouilles furent rappelées d’urgence à la base.
Le rapport de The Guardian et de la section arabe de la BBC comprend le témoignage du général irakien Muntahder Al-Samari, qui a travaillé un an avec Steele et Coffman lorsque le commando qu’ils avaient créé, appelé « Brigade des loups » fut installé. « Brigade des loups » ressemble comme deux gouttes d’eau à l’organisation « Loups Gris » et à «Ergenekon» créé en Turquie pendant la guerre froide par les forces pour les opérations Spéciales américaines en collaboration avec la CIA. Leur mission était de s’infiltrer profondément dans le territoire soviétique, afin de préparer des sabotages, de construire des caches d’armes, de recruter des personnes locales pour s’engager dans la guérilla et de préparer des voies sûres d’extraction et de repli. Elles étaient d’abord formées d’anciens officiers Nazis de la Wehrmacht, devenus après-guerre agents de la CIA.
Bien avant que le général Petraeus et Steele ne quittent l’Irak, en Septembre 2005, Jabr al-Solagh, le chef de la « brigade des loups » était nommé ministre de l’Intérieur. Durant le mandat de Solagh qui était étroitement associé à la violence de la milice Badr composée de chiites, les preuves de torture et d’assassinat des ‘Brigades des loups’ s’étaient multipliées. Cela s’est traduit par un pic du conflit entre Sunnites et Chiites, 3.000 cadavres sunnites ont été «recueillis» dans les rues d’Irak chaque mois.
James Jim Steel a commencé sa carrière d’officier des opérations spéciales durant la Guerre du Vietnam. A la fin de celle-ci, il a participé, avec Richard Armitage (secrétaire d’Etat adjoint à la Défense de 2001-2005) au programme clandestin Phoenix.
Selon l’historien Douglas Valentine, le programme Phoenix était conçu et coordonné par la CIA et exécuté par le commandement américain des opérations spéciales de l’armée (USSOCOM), aidées par des sous-unités des Forces d’opérations spéciales de l’Armée australienne (AATTV) et des services de renseignement du Sud Vietnam, au cours de la Guerre du Vietnam.
Théoriquement, le programme a été conçu pour identifier et «neutraliser» (Via l’infiltration, la capture, le terrorisme, la torture et l’assassinat) l’infrastructure de gestion du Front de libération nationale, plus connu sous le nom Viet Cong. Fondamentalement, les objectifs USSOCOM étaient les enfants,les femmes, les personnes âgées, c’est à dire les membres de la famille des combattants Viet Cong. La neutralisation était basée sur une loi spéciale (directive MACV 381-41/1967) publié en secret par le président américain qui a permis l’arrestation et l’exécution de Vietnamiens sans avoir besoin d’aucune preuve ni d’aucun procès.
Entre 1965-1972 le programme Phoenix a ‘neutralisé’ par assassinat, 26.369 Vietnamiens, et a causé la mort de 81.740 autres dans les prisons secrètes de la CIA, appelée PRU (centres d’interrogatoire), en raison de la torturequi y était pratiquée. Le réseau PRU était directement subordonné à Peer Desilva, chef de la CIA à Saïgon et chaque centre d’interrogatoire était dirigé par un de ces 704 officiers supérieurs de la CIA en poste au Vietnam.
Au cours de la période 1984-1986, le colonel Steele était le commandant des Instructeurs américains spécialisés dans la contre-insurrection (US MilGroup), qui a été déployée à El Salvador pour former les unités de contre-espionnage de l’armée nationale. Un rapport ultérieur de l’ONU au Nicaragua et au Salvador, montre que le colonel Steele a adapté et appliqué la même doctrine contre l’insurrection au Vietnam, dans lequel les escadrons de la mort, formés par lui et agissant sous son commandement, répondaient à la lutte pour la libération nationale par des actes de terrorisme classiques.
Selon ces rapports, Steele était responsable de la disparition et de l’assassinat des dizaines de milliers de civils salvadoriens, y compris le cardinal Oscar Romero. En 1986, David Petraeus, alors Major, a effectué un stage de formation au Salvador et devint un disciple et partisan des méthodes de contre-espionnage de Steele.
B-
Les révélations des journalistes de The Guardian et de la BBC semblent être des raisons beaucoup plus plausibles pour expliquer le renvoi de Petraeus du poste de directeur de la CIA que l’adultère présumé. Mais l’enquête journalistique s’est arrêtée ou les journalistes ont été contraints d’y mettre fin à mi-chemin sur ordre de la CIA. Parce que l’une des pratiques instituées par Steele au Salvador, c’était de scénariser des enlèvements pour pénétrer le réseau des véritables ravisseurs qui font partie des insurgés.
Les reporters réalisateurs ont ‘omis’ d’interroger le général irakien Muntahder al-Samari, l’homme de confiance de Steele sur l’enlèvement d’étranger le plus médiatisé, effectué par la brigade Muadh ibn Jabalm. Ce groupe inconnu en Irak, a réalisé une seule et unique opération de ce genre, et les ravisseurs appartiennent à des pays qui ont soutenu l’invasion américaine en Irak. Parmi les otages, il y avait trois journalistes roumains, une journaliste française Florence Aubenas (photo ci-contre) et un ancien officier de renseignement au Pentagone, Roy Hallums.
La presse publia quelques indices, fournis par un officier SIE roumain, collaborateur du président Traian Basescu, précisant que tous les otages enlevés par ce pseudo-groupe travaillaient pour les renseignements de leur pays (à l’exception du journaliste roumain Ovidiu Ohanesian, lauréat en Roumanie du prix Club de la presse pour un reportage en 2004). Ils savaient qu’ils participaient à une mise en scène, une opération conjointe de plusieurs services de renseignement de l’OTAN, organisée dans un centre d’interrogatoire clandestin, situé dans un périmètre entièrement sécurisé par les forces des Opérations spéciales américaines subordonnées au général Petraeus.
Rappelons que le 28 Mars 2005, les journalistes roumains Marie-Jeanne Ion, Sorin Miscoci (Prima TV) et Ovidiu Ohanesian (quotidien Romania Libera) avec leur guide irakien Munaf Mohammed Munaf (on apprit plus tard qu’il avait la nationalité américaine et une formation militaire spéciale) ont été enlevés près du quartier Jamita à Bagdad. Trois véhicules ont encerclé leur voiture, les ravisseurs les ont gardés trois jours dans un endroit à Bagdad , dans une chambre à coucher où ils n’ont pas eu ni les pieds ni les mains liés, avec des couvertures et une nourriture régulière.
Car il ne fait aucun doute, lorsque l’enlèvement a été diffusé en direct par satellite par un téléphone spécial de type OTAN, par Marie-Jeanne Ion (Diplômée de l’Académie nationale de l’information appartenant au service de renseignements roumain), directrice de Prima TV, elle a été enregistrée et publiée immédiatement sur toutes les chaînes de télévision roumaines.
Dans un premier temps, ils ont été transférés le 1er Avril 2005 dans le sous-sol d’une ferme située à 29 km au sud de la capitale irakienne, qui ressemblait parfaitement à un centre d’interrogatoire clandestin, créé par le colonel Steele. (http://www.youtube.com/watch?v=kFMclPtXw3c). Durant leur détention, plusieurs bandes vidéo furent tournées par les ravisseurs montrant les otages maltraités et contenant leurs revendications; elles arrivaient en temps réel directement en Roumanie (probablement par téléportation) et étaient diffusées sur toutes les chaînes de télévision. Les Roumains furent libérés après 55 jours de détention par les kidnappeurs et non par les soldats américains qui cherchaient en vain.
Dan Dumitru, directeur de Prima TV, a déclaré Camara-Jeanne Ion a parlé pour la première fois d’aller en Irak une semaine avant de quitter le pays. Comme par hasard, juste de retour des États-Unis, le même jour que Marie-Jeanne Ion, le président Basescu exprime le désir de visiter les soldats roumains en Irak et en Afghanistan. Et tout aussi par hasard, l’enlèvement des journalistes se produit dans les dizaines de minutes après le décollage du président Traian Basescu de l’aéroport de Bagdad.
Selon le procureur roumain Ciprian Nastasiu qui a enquêté sur l’affaire, c’est un écran de fumée pour une opération des services spéciaux pour Omar Hayssam, un arabe qui avait été arrêté et condamné à 20 ans de prison pour terrorisme, puis libéré et expulsé par eux. Des sources au sein de la cellule de crise au sein au palais présidentiel (Cotroceni) disent que la rançon des journalistes était de 8 à 13 millions d’euros, et que cette somme allait être partagée dans l’entourage du président Traian Basescu. Pour cette raison, les rapports sur cet enlèvement en Irak vont être classés pendant 50 ans par l’allié le plus fidèle et corrompu des Etats-Unis (président Traian Basescu).
Valentin Vasilescu
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http://romanian.ruvr.ru/2013_03_11/Fostul-Sef-al-CIA-responsabil-de-rapirea-jurnalistului-Ovidiu-Ohanesian-Partea-I/
Traduction Avic / Réseau International
M. Valentin Vasilescu, pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé ès sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992, à propos de la capacité militaire de trois grands acteurs internationaux: la Chine, la Russie et les États-Unis.
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