Le gouvernement des États-Unis a obligé les autorités aéronautiques du Mexique à suspendre un vol à destination de Rome, (Italie), simplement pour empêcher le voyage d’une citoyenne mexicaine vers cette ville où elle avait des engagements universitaires. Cet évènement non seulement a causé un lourd préjudice économique et professionnel à la compagnie aérienne concernée - Aeroméxico - et aux autres passagers, mais il a violé de façon éhontée les droits civiques de la citoyenne « visée » par les organismes de sécurité nord-américains qui ont enfreint ses droits en lui interdisant le survol du territoire des États-Unis qui est pourtant la route obligée pour se rendre en Europe.
Cet incident inouï s’est produit au cours de la nuit du mercredi 20 juillet lorsque fut communiquée au vol 033 d’Aéromexico, à destination de Barcelone, (avec correspondance pour Rome), l’interdiction de survoler l’espace aérien nord-américain parce que se trouvait à bord une passagère « fichée » par la CIA : la sociologue Raquel Gutiérrez Aguilar, universitaire qui a vécu en Bolivie plus de 20 ans et qui a participé à la lutte des peuples indigènes qui aujourd’hui construisent leur propre État sur ce territoire multinational andin-amazonien.
Les contrôleurs aériens des États-Unis ont contraint l’avion d’Aéroméxico à se poser à Monterrey où Raquel Gutiérrez a été sortie de l’avion et à qui il fut expliqué que le gouvernement nord-américain s’opposait à ce qu’elle vole au-dessus du territoire des Etats-Unis.
« Lorsque je suis arrivée à la porte de l’avion avec tout mon bagage à main, il y avait des policiers de la Police Fédérale Mexicaine et deux ou trois fonctionnaires d’Aeroméxico ; ils m’ont demandé une fois encore de décliner mon identité et de descendre de l’avion. Je leur ai dit que je ne descendrais pas tant qu’ils ne m’auraient pas expliqué ce qui se passait. Ils m’ont répondu que le gouvernement des États-Unis avait refusé le transit de l’avion pour la seule raison que je me trouvais à bord » a déclaré Raquel Gutiérrez en personne à la presse et cette déclaration a causé, en Bolivie, une stupeur et une indignation unanime.
L’universitaire mexicaine ne se rendait absolument pas aux États-Unis ; elle ne devait même pas y faire une brève escale et elle ne voyageait pas non plus à bord d’un avion des États-Unis. Dans sa lettre de protestation Raquel Gutierrez informe qu’elle voyageait depuis Mexico DF à destination de Barcelone dans un avion de la compagnie mexicaine Aeroméxico et qu’à Barcelone il était prévu qu’elle prenne un vol d’Alitalia à destination de Rome.
Il est surprenant et inquiétant que les autorités des États-Unis aient eu connaissance par avance des identités des passagers des vols habituels d’Aeroméxico et d’Alitalia et il est plus déconcertant encore que le gouvernement des États-Unis ait causé en toute impunité un tort économique considérable à la compagnie mexicaine en l’obligeant à se dérouter et à modifier un itinéraire transcontinental seulement parce qu’il a pris fantaisie à la CIA d’interdire que Raquel Gutiérrez survole le territoire des États-Unis en tant que passagère banale d’un vol commercial ordinaire.
Wilson García Mérida
Rebelión : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=132849
Traduit par Manuel Colinas Balbona pour Le Grand Soir
Note personnelle du traducteur :
Rappelons qu’un fait semblable est survenu à l’encontre du journaliste Hernando Calvo Ospina, en avril 2009, lorsque le Boeing 737 du vol 438 d’Air France a été détourné sur ordre des Etats-Unis.
Cf :
http://www.legrandsoir.info/L-homme-qui-fait-trembler-les-US...
et…
http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20090424.BIB3348/l-...
Question subsidiaire : Quand les États « libres » et « indépendants » du monde « libre », occidental ou non, se décideront-ils à appliquer cette même interdiction de leur espace aérien aux avions des États-Unis lorsque se trouvera à bord tout citoyen des États-Unis qui déplaira à la nation concernée : agent de la CIA déguisé en diplomate - militaire criminel et comploteur - ambassadeur qui enfreint son statut diplomatique - agent de la CIA sous couverture de faux membre d’ONG - trafiquant - marchand d’armes - prédateur de Wall Street - militaire agresseur en Afghanistan, Irak… - assassin de cibles civiles en territoire étranger sans déclaration de guerre (Pakistan, Libye, Grenade, Bolivie, etc.) - assassin de Ben Laden, Che Guevara, Patrice Lumumba…, sans procès ni preuves juridiques de culpabilité - complices et protecteurs de terroristes notoires : Orlando Bosch, Luis Posada Carriles… - journalistes menteurs et espions à la Murdoch - financiers escrocs à la Madoff, etc. - ??? jusqu’à obtention de l’abolition totale et définitive de ces atteintes inacceptables aux règlements internationaux de la part des Etats-Unis.
Via le Grand Soir
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