vendredi 6 mai 2011
Fukushima: : les premiers instants voir les premiers jours les appareils de mesure ne fonctionnaient pas , comment pouvait on savoir la radio activité? je croyais qu'il n'y avait qu'à Tchernobyl que c’était le bordel ! TEPCOn'en continue pas moins à se faire du blé sur la misère du monde, et nous on fait quoi? !
Un conseiller scientifique du premier ministre japonais « en larmes » lors d’une conférence de presse et présentant « sa démission ». La dépêche de l’AFP du vendredi 29 avril qui décrivait cette scène nous avait intrigué. Selon cette dépêche, le professeur Toshiso Kosako, de la prestigieuse université de Tokyo démissionnait « en raison de désaccords sur la gestion de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima ». Et précisait que selon lui, « le gouvernement n’avait pas été rigoureux dans l’application des lois et règlementations ».
Selon une source universitaire digne de foi et qui a réagi à notre demande d’explication sur cette scène inhabituelle d’un universitaire japonais en pleurs, la raison essentielle de cette démission est due au fait que le gouvernement a envisagé un relèvement du taux admissible de radioactivité dans les écoles, sur les aires de jeux. Alors que « la limite était jusqu’à présent de 1 mSv/an (peut-être 2,4 mSv/an) », nous précise cet universitaire, l’intention est de la faire passer à 20 fois plus, soit « 20 mSv/an ». Rappelons, pour mémoire, que ce taux annuel de 20 mSv/an est celui admis pour les professionnels du nucléaire en France. Et que 1 mSv est la dose d’irradiation reçue en moyenne, lors d’examens médicaux, par la population française chaque année.
Toujours selon notre contact, « devant un comité de la Diète [le Parlement japonais], le premier ministre a expliqué que les experts présentaient des arguments différents qui s’opposaient [à ceux de M. Kosako], en se basant sur des chiffres donnés par la Commission internationale de protection radiologique (1) - une limite variant entre 1 et 20 mSv/an ». Manifestement, M. Kosako, en tant qu’expert, n’a pas admis, lui, que l’on imagine relever les taux admissibles, et trouvé qu’il s’agissait là de mesures ad hoc.
De fait, les chiffres cités au sujet de ces limites doivent donner lieu à toutes sortes de calculs approximatifs pour déterminer une dose réelle encaissée. Ainsi, dans des nouvelles remontant au 27 avril citées par la NHK (chaîne publique japonaise) reprenant des données du JAIF (Japan Atomic industrial forum), il était évoqué des « niveaux de radiations, dans certaines écoles, supérieurs aux limites édictées par le gouvernement central ». La limite en question étant chiffrée à « 3,8 microsieverts par heure » (2).
En se livrant à une petite multiplication de façon à trouver la dose annuelle (3,8 X 10puissance-6 X 24 X 365), on trouve environ 33 millisieverts. Autrement dit, au-dessus des 20 millisieverts qui ont bouleversé M. Kosako. On peut se dire que les enfants ne sont pas en permanence sur cette aire de jeu (quelques heures par jour) et qu’à l’intérieur de l’école, la radioactivité est moins grande (40% de celle de l’extérieur). Reste qu’on ne retombera certainement pas sur une dose totale de l’ordre de 1 mSv, ni même 2,4 mSv, comme mentionnées plus haut…
Comme si cela ne suffisait pas, une phrase quelque peu sibylline de Kyodo news (3) a retenu aujourd’hui notre attention : « des sources ont révélé que le système japonais chargé de recueillir les données, lors d’un accident nucléaire, sur le volume de matériaux émetteurs de radioactivité n’avait pas fonctionné le 11 mars, suite au séisme et au tsunami, par manque de courant ». On se demande donc ce qui a bien pu être vraiment mesuré sur le terrain, en termes de radioactivité, dans les premières heures, voire premiers jours, de la catastrophe. Si ce n’est par des unités mobiles, des voitures équipées de systèmes de mesure portatifs.
Aujourd’hui, deux mois et demi après le début de la catastrophe, la situation des réacteurs de la centrale de Fukushima demeure « très sérieuse », comme l’écrit l’AIEA (4). « De la fumée blanche continue à être émise par les réacteurs 2 et 3 ». Autrement dit de la vapeur contenant certainement de la radioactivité. Rappelons en effet, comme le note l’AIEA, que les cuves contenant les cœurs de ces deux réacteurs sont à pression atmosphérique – c’est-à-dire que l’intérieur est en équilibre avec l’extérieur, certainement via des fissures ou des valves (ou tuyaux) ouverts. On ne doit pas pouvoir s’en approcher pour l’instant. En revanche, sur le réacteur n°1, « l’installation d’un tuyau (certainement avec filtre) de façon à améliorer l’environnement de travail dans le bâtiment réacteur» a commencé, selon l’opérateur TEPCO. Autour de l’unité n°4, dont le bâtiment a été ravagé par une explosion hydrogène dans la piscine de combustible usagé, « un camion automatique équipé de chenilles et d’une benne basculante à répandu ce 2 mai un « inhibiteur » de poussières ». Un gel fixateur et assez recouvrant pour protéger des radiations ? Cela n’est pas précisé.
Une chose semble sûre : à l’heure actuelle, le Premier Ministre japonais se retrouve en très mauvaise posture concernant le traitement de la crise japonaise, suite au séisme, au tsunami et à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Lors d’un sondage ce week-end par téléphone, « 76% de 1010 personnes interrogées par Kyodo news ont estimé qu’il n’exerçait pas son ministère [comme il le devrait] ». Quant au Parlement, il a voté ce lundi un budget « d’urgence » de 49 milliards de dollars, pour la reconstruction des zones dévastées.
Par Dominique Leglu
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